Élu président du bureau côte-d'orien du parti dont Emmanuel Macron est le président d'honneur, Laurent Baumann entend s'appuyer sur les fondamentaux «et de droite et de gauche» établis en 2017 pour préparer les prochaines échéances électorales.
En avril 2022, en pleine campagne pour l'élection présidentielle, la République en Marche a changé de nom pour devenir Renaissance, dans le prolongement de la dénomination choisie pour la liste des européennes de 2019, Renew Europe.
L'officialisation de la constitution du nouveau parti politique est intervenue en septembre 2022. Emmanuel Macron est le président d'honneur ; le député européen Stéphane Séjourné est le secrétaire général.
Parmi les différentes composantes de la majorité présidentielle, Territoire de progrès et Agir sont appelés à fusionner avec Renaissance tandis que restent indépendants les autres structures que sont le Parti radical (PR), Horizons (HO), le Mouvement démocrate (Modem) et la Fédération progressiste (FP).
Plus de trois cents adhérents en Côte-d'Or
Élu tout premier président du bureau départemental de Renaissance en Côte-d'Or le 29 janvier dernier, Laurent Baumann a répondu aux questions d'
Infos Dijon, en amont d'une réunion militante, ce vendredi 10 février 2023, en étant entouré notamment de Pierre Cuin, secrétaire général, et de Frédérique Comte, trésorière.
En Côte-d'Or, après les actions militantes et les campagnes d'En Marche puis de la République en Marche, Renaissance peut compter sur un vivier de près de 3.000 sympathisants.
Depuis avril 2022, plus de 300 adhérents ont rejoint Renaissance, la cotisation est de 30 euros (10 euros pour les étudiants et les demandeurs d'emploi). Des militants mobilisés puisqu'ils ont participé à plus de 80% aux premières élections départementales internes.
«Depuis septembre, il y a une vraie dynamique qui s'est créée et qui se confirme encore puisqu'on accueille régulièrement de nouveaux adhérents», note le nouveau président. «On va poursuivre cette campagne d'adhésion auprès des sympathisants et des citoyens qui se reconnaissent dans les valeurs de Renaissance.»
Élu président du bureau départemental à 71,84%
Marcheur de la première heure, Laurent Baumann a rejoint le mouvement soutenant Emmanuel Macron dès 2016. il s'agissait alors de son tout premier engagement politique.
Son intérêt n'a fait que croître en participant de plus en plus aux campagnes présidentielles et législatives principalement. Le militant s'est ainsi particulièrement impliqué lors de la campagne de Didier Martin (RE, PR) sur la première circonscription de la Côte-d'Or qui a abouti à sa réélection en tant que député.
Cela a conduit Laurent Baumann à constituer une liste en vue des élections départementales internes au parti. Une liste arrivée en tête avec 71,84% des suffrages exprimés (
lire le communiqué), contre 28,16% pour la liste conduite par Georges Mezui (
lire le communiqué), conseiller municipal dijonnais siégeant dans la majorité de François Rebsamen (PS, FP).
Dans le civil, Laurent Baumann, 51 ans, habitant Longvic, est directeur de la communication du groupe La Poste en Bourgogne-Franche-Comté. «Les postiers sont assez représentatifs de la société, il n'y a pas d'engagement politique affiché au sein de l'entreprise mais on a des postiers qui ont des mandats électifs», signale-t-il alors que, notamment à Dijon, plusieurs postiers sont élus, dans différentes groupes politiques, au sein du conseil municipal.
Des Marcheurs de la première heure
«Très intéressé par la chose publique», Pierre Cuin n'avait pas été encarté avant de rejoindre En Marche en novembre 2016, séduit par «la façon de faire de la politique autrement et d'être transpartisan» d'Emmanuel Macron. Le militant est admiratif du parcours du Côte-d'Orien François Patriat (RE), actuel président du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants au Sénat.
Dans le civil, Pierre Cuin, 45 ans, habitant Dijon, a travaillé dans le secteur de la communication avant de devenir collaborateur parlementaire de Didier Martin en 2017.
Attentive au «dépassement des clivages» et à la mise en avant des sujets européens proposés par Emmanuel Macron, Frédérique Comte a rejoint En Marche en 2017, son premier engagement en politique.
La militante a été candidate aux élections régionales de 2021 sur la liste conduite par Denis Thuriot puis a rejoint l'équipe de campagne de Didier Martin aux législatives de 2022. Au niveau national, la trésorière suit particulièrement les parcours de Gabriel Attal et de Bruno Le Maire.
Dans le civil, Frédérique Comte, 53 ans, habitant Fontaine-lès-Dijon, occupe un poste de contrôleur de gestion dans une mutuelle.
«Devenir le parti le plus décentralisé de France»
Pourquoi ces élections ?
«Ça a été l'expression d'un souhait extrêmement fort de devenir le parti le plus décentralisé de France. La première brique a été ces élections internes de fin janvier.»
«Ça marque le début de notre structuration territoriale qui passe par des travaux et chantiers que nous allons lancer dans les prochaines semaines.»
«On est toujours dans une logique transpartisane de renouvellement des visages, de renouvellement du paysage politique avec un positionnement qui n'a pas changé, à savoir être un acteur majeur de ce socle électoral central, progressiste, européen, etc. On est dans une logique de re-naissance, de construction, de poursuivre la dynamique engagée en 2016.»
«On est dans une logique de continuité avec une accélération qui est donnée par cette opportunité d'avoir des structures départementales organisées et autonomes.»
«Une logique complètement à la fois transversale et horizontale»
De quelle façon va être maillé le territoire ?
«La brique de base de notre organisation politique, c'est le comité local. C'était déjà le cas avant avec la République en Marche. Le comité local est un regroupement d'adhérents à l'échelle d'une commune, d'une intercommunalité ou d'une zone un peu plus large.»
«C'est le lieu des débats dans lesquels on va poser des questions – locales ou nationales – de société, de projets pour construire des propositions qui remontent ensuite au niveau départemental et, ensuite, au niveau national.
«On est dans une logique complètement à la fois transversale et horizontale de remontées de propositions de sujets à partir de ces comités locaux.»
«La restructuration de nos comités locaux fera partie des premiers chantiers du bureau pour redéfinir les périmètres et en faire des entités plus cohérentes en termes géographiques et en termes d'adhérents.»
«Notre mouvement est là pour être en soutien de l'action du gouvernement»
Sur quelles thématiques allez-vous travailler ?
«Nous sommes une association [à caractère politique]. On a des postes statutaires. On a des postes fonctionnels sur les grandes priorités du parti : égalité femmes-hommes, affaires européennes, formations des élus. On va structurer d'autres postes fonctionnels et thématiques sur les grands sujets de société.»
«On a identifié des thématiques : l'écologie et la transition énergétique, la santé, l'économie et l'emploi, la ruralité et l'aménagement du territoire, la transformation du pays, la vie associative et la société civile...»
«On veut être une force de propositions très active – dans un esprit de rassemblement et de construction – au projet de notre parti.»
Pas de thématique sur l'innovation ?
«L'innovation est le numérique sont des choses assez transversales mais pourquoi pas !?»
«Aujourd'hui, l'échelon départemental a une marge de manœuvre extrêmement importante pour définir ses thématiques, sont organisation. On est totalement libre en fonction des besoins du territoire qui sont totalement différents en Côte-d'Or, en métropole lyonnaise ou dans les DOM-TOM.»
«Notre mouvement est là pour être en soutien de notre parti, en soutien de l'action du gouvernement et de l'action des parlementaires. Les parlementaires s'investissent beaucoup à l'Assemblée nationale mais ils sont également très présents dans leur circo. Ils portent des sujets. On va citer un sujet particulier sur la question de la fin de vie. Notre structuration doit servir le débat public sur ces question-là.»
«Notre structuration est faite pour le renouvellement»
Les mouvements apparaissent adaptés à un monde post-moderne. N'est-ce pas un retour vers l'ancien monde que de se transformer en parti ?
«Au contraire ! Si on était sur un même schéma que d'autres partis politiques, c'était un risque. Mais ce n'est pas le cas. D'une part, on affiche la décentralisation comme faisant partie de notre ADN. Décentralisation, cela veut dire ouverture, culture auprès de la société civile. Nous serons toujours un système ouvert aux citoyens, à tous ceux qui partagent nos valeurs. Notre structuration est faite pour le renouvellement.»
«Notre enjeu n'est pas de créer des sections politiques, à l'ancienne, mais d’enclencher une dynamique -peut-être encore plus forte – pour nous ouvrir à la société civile et à susciter l'engagement politique.»
«Le rôle de notre parti est de préparer l'avenir et les futures batailles électorales. Ça ne se fait pas quelques mois avant une échéance électorale. Ça se fait en amont, en identifiant les futurs talents au sein de nos adhérents et adhérentes et futurs adhérents pour préparer l'avenir.»
«Et de droite et de gauche»
En 2017, Emmanuel Macron a été élu sur une ligne social-libérale qui a évolué ensuite. Sur les questions sociales, sociétales et sur le sujet du libéralisme, comment vous déclinez-vous localement ?
«Le point de vue des valeurs et du socle politique, il est celui de 2017. Il n'y a pas eu d'évolution : et de droite et de gauche. On le voit à travers la composition de notre gouvernement : on a des personnalités qui étaient issues de partis de droite, des personnalités qui étaient issues de partis de gauche. Fondamentalement, ça a une réelle valeur. Nos projets sont et de droite et de gauche.»
La réforme des retraites apporte «des protections sociales nouvelles aux Français»
Vous êtes favorable à la réforme des retraites. Pourquoi ?
«C'est un projet qui est inspiré à la fois d'idées et de propositions plutôt dites de gauche et d'idées et de propositions plutôt dites de droite. On est dans la même recherche de l'équilibre transpartisane. Le droite et gauche en opposition, ce n'est absolument pas notre ADN et ça ne le sera jamais.»
«Notre conviction est que, certes, c'est une réforme qui demande des efforts aux Français mais c'est une réforme absolument essentielle et vitale pour préserver tout simplement notre système de retraite répartition, notre système de solidarité.»
Ce sont les éléments de langage nationaux...
«C'est une réalité à la fois financière, économique et sociale ! Financière et économique pour les raisons de déficit qui ont été mis à jour : si on n'agit pas, notre système de retraite ne sera pas garanti.»
«D'un point de vue social, aujourd'hui, on n'a pas le même nombre de cotisants en 2022 qu'il y avait il y a vingt ans. On est face à des phénomènes démographiques qui font que le nombre de cotisants en 2022 et a fortiori, en 2030, n'a plus rien à voir avec la situation qu'on connaissait il y a vingt ans.»
«Sur l'aspect social, le projet de loi propose des avancées extrêmement fortes sur les carrières longues, sur la situation des femmes, des seniors. On est toujours en train de poursuivre les négociations pour faire avancer les choses mais ce texte apporte des protections sociales nouvelles aux Français, à nous mais surtout à nos enfants et nos petits-enfants.»
«Préparer dès aujourd'hui demain»
Commencez-vous à préparer la prochaine échéance électorale, pour ce qui concerne la Côte-d'Or, les européennes de 2024 ?
«Dans la philosophie, oui. Notre conviction, c'est qu'il faut préparer dès aujourd'hui demain. C'est vrai pour les européennes, ça sera vrai aussi pour les élections municipales [en 2026], départementales [en 2028]. Tout cela arrive très vite.»
Objectif : municipales
Quels seront les objectifs de Renaissance en Côte-d'Or pour les prochaines municipales ?
«L'objectif de notre parti, en Côte-d'Or comme ailleurs, c'est de jouer un rôle important dans ce bloc central progressiste au sein des futures élections municipales.»
«L'objectif est de construire des projets qui soient conformes à nos valeurs avec des composantes de la majorité présidentielle.»
Strictement de la majorité présidentielle ou est-ce qu'il peut y avoir, en fonction des situations locales, des alliances en dehors ?
«La réponse sera dans le projet présenté. On est un parti d'idées qui veut faire avancer le pays, qui veut avancer les communes,es les Départements, les Régions.»
«Si le projet qui sera proposé respecte les valeurs progressistes, la discussion est ouverte avec tout le monde. Sauf les extrêmes, les populistes et les conservateurs !»
«Construire un projet de notre côté dans un premier temps»
Beaune ainsi que Dijon et sa métropole présentent des situations spécifiques dans le département. Envisagez-vous d'être une force d'appoint ou bien un moteur pour déboucher sur une liste Renaissance et associés ?
«L'idée va être de construire un projet, peut-être de notre côté dans un premier temps pour réfléchir entre nous, le proposer et agglomérer les volontés, (…) avec les partenaires que l'on rejoindra ou qui nous rejoindrons.»
Avez-vous tiré des leçons du score relativement modeste de la liste conduite à Dijon par Sylvain Comparot et soutenue par la majorité présidentielle aux municipales de 2020 (8,80%, non qualifiée pour le second tour) ?
«À titre personnel, je n'ai pas à revenir sur le passé. Je pense que ce qui marquera les années à venir et la réussite de ce projet, c'est justement de faire les choses ensemble, dans l'anticipation.»
«Dès maintenant, on va commencer à réfléchir à notre contribution active dans ces projets municipaux avec celles et ceux qui voudront s'investir, celles et ceux qui nous rejoindront. Les nouveaux visages, c'est d'aller chercher les personnes, ces talents qui rejoindront sans doute des projets municipaux, seuls ou en accord.»
Comment abordez-vous la situation spécifique de Beaune ?
«Toutes les situations sont différentes. Il y a des situations spécifiques qui sont liées à des histoires, à des personnes. L'enjeu est de construire un projet avant d'engager des discussions.»
«Le projet de Nuits-Saint-Georges sera différent de celui de Daix, de celui de Gevrey-Chambertin, de celui de Montbard...»
À Dijon, auriez-vous éventuellement plus un projet métropolitain qu'un projet de communes ?
«Ça peut être complémentaire. Aujourd'hui, on n'a pas un projet dans nos cartons avec des propositions. On est dans une approche très ouverte.»
«Fondamentalement, les idées sortent de thématiques. Cette construction par thématique va nous amener à des logiques de projets qui s'intégreront ou dans une structure purement municipale, ou métropolitaine ou plus largement.»
Une prochaine assemblée générale
Statutairement, Renaissance délègue aux bureaux départementaux les
investitures aux élections municipales dans les communes de moins de
60.000 habitants ainsi que pour les élections départementales.
À l'agenda de la vie de Renaissance en Côte-d'Or figure une prochaine assemblée générale pour installer les équipes dont les personnes portant les thématiques prioritaires. Suivront des ateliers pour échanger avec les citoyens sur les sujets de société.
Propos recueillis par Jean-Christophe Tardivon
Bureau départemental de Renaissance en Côte-d'Or
Président : Laurent Baumann
Secrétaire général : Pierre Cuin
Trésorière : Frédérique Comte
Conseillère nationale : Joanna Lefeuvre
Responsable des questions européennes : Maria-Paz Usach lopez
Responsable égalité femme-homme : Laurence Guillet
Responsable formation et relations élus : Geoffroy Brunel
Laurent Baumann, président du bureau départemental de Renaissance en Côte-d'Or
Pierre Cuin, secrétaire général
Frédérique Comte, trésorière