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03/04/2025 20:16
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POLITIQUE : Les militants du Rassemblement national se mobilisent pour soutenir Marine Le Pen

«C'est une affaire d’État, on pourrait encore accélérer plus le calendrier judiciaire», a estimé René Lioret, représentant du parti à la flamme en Côte-d'Or, ce jeudi 3 avril, à Couchey. Un car est prévu pour convoyer des militants au rassemblement organisé à Paris.
Branle-bas de combat au Rassemblement national, il faut sauver «Marine». Ou plutôt «Sauvons la démocratie, soutenons Marine», comme le dit le parti à la flamme qui pétitionne en faveur de Marine Le Pen.

Le parti a demandé à ses délégués départementaux de battre le rappel des troupes en vue de participer à un rassemblement, le 6 avril prochain, à Paris.

Ce jeudi 3 avril 2025, à Couchey, René Lioret, référent en Côte-d'Or, conseiller régional d'opposition et député de la Côte-d'Or, a tenu une conférence de presse entouré de quelques militants.

Marine Le Pen a fait appel de sa condamnation mais reste inéligible


Le 31 mars dernier, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Marine Le Pen pour détournement de fonds publics dans l'affaire dite des assistants parlementaires européens. En première instance, la sanction est composée d'une peine de quatre ans de prison, dont deux ans ferme sous bracelet électronique, cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire ainsi que 100.000 euros d'amende.

Dans la foulée, Marine Le Pen a interjeté appel ce qui lui permet de bénéficier de nouveau de la présomption d'innocence, de conserver ses mandats et de voir les différentes peines suspendues sauf l'exécution provisoire de l'inéligibilité. Il s'agit là du principal enjeu puisque, en cas d'élections anticipées, l'actuelle députée du Pas-de-Calais ne pourrait pas se présenter.

Ayant anticipé cet appel, la Cour d'appel de Paris avait réservé un créneau dans son calendrier et pourrait donc examiner le recours entre la fin 2025 et le début 2026 en vue de rendre un jugement d'ici l'été 2026, c'est à dire avant l'élection présidentielle prévue en 2027.

Dans la même affaire, une vingtaine d'autres prévenus ont été condamnés, le 31 mars dernier, dont Julien Odoul, député de l'Yonne et président du groupe d'opposition Rassemblement national Bourgogne-Franche-Comté à la Région. Lui aussi a fait appel (lire le communiqué). Il bénéficie donc aussi de la présomption d'innocence et peut conserver ses mandats.

«Une vaste mascarade»


Le délégué départemental du Rassemblement national a relayé un texte communiqué par le parti (lire ci-dessous) avant de livrer sa vision de la situation et de répondre aux questions des journalistes.

«Pour moi, ce procès des assistants parlementaires du Rassemblement national à l'Union européenne, du début à la fin, ressemble à une vaste mascarade», a exprimé René Lioret pour donner son «avis personnel». «Les jugements et peines prononcées ne sont pas dignes d'une grande démocratie qui s'est toujours présentée au monde entier étant comme le pays des droits de l'Homme.»

«Après cette décision, je m'interroge sur la faculté que notre pays pourra avoir à faire des leçons de morale à quelque pays que ce soit», a protesté l'élu populiste, «Pourra-t-on notamment condamner l'Algérie, Monsieur Tebboune ?». Le président du parti Jordan Bardella avait évoqué une «tyrannie des juges», René Lioret parle de «dictature des juges». «On est dans l'esprit d'une justice qui en fait un peu à sa tête.»

Sur l'enjeu du trouble à l'ordre public, le défenseur du camp nationale retourne l'argumentaire du tribunal : «on peut se poser la question si ce n'est pas, justement, le fait pour Marine Le Pen de ne pas pouvoir se présenter qui risque un trouble à public». «J'imagine mal entre 10 et 12 millions d'électeurs privés de leur candidate, pour laquelle ils ont déjà voté et revoté, se contenter d'aller porter un bulletin blanc, je pense qu'ils n'iraient pas voter. On risquerait d'avoir un président de la République élu avec 15 millions de voix, ce qui serait un résultat terrible [NDLR : lors de l'élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen a rassemblé plus de 13 millions de voix et Emmanuel Macron (REN) près de 19 millions de voix. Rien n'empêche le Rassemblement national de présenter un autre candidat].»

Des exagérations parmi les commentaires


Depuis le 31 mars dernier, les exagérations, voire les dérapages, se multiplient parmi les commentaires de cette affaire. Marine Le Pen elle-même parle de «bombe nucléaire» au moment où le président de la Fédération de Russie continue de mobiliser la menace nucléaire pour peser dans les enjeux diplomatiques autour de la guerre en Ukraine.

Jean-Philippe Chartier, délégué départemental du RN en Aveyron, a cru bon de convoquer une référence nazie : «les juges ont choisi la solution finale pour Marine Le Pen», a-t-il déclaré dans un communiqué.

«On condamne de tels termes», a réagi René Lioret à ce dernier propos, «je pense à nos amis juifs qui subissent 5 agressions par jour depuis le 7-Octobre».

René Lioret «condamne» les menaces visant les juges du tribunal de Paris


Au moins deux juges du collège ayant instruit le dossier, dont la présidente du tribunal, ont fait l'objet de protections policières après avoir subi des menaces de mort.

«On condamne toutes les menaces», a indiqué René Lioret, «on peut être en désaccord, pour autant, on ne menace pas les juges». «Personne, au sein de notre mouvement, n'a menacé les juges.»

«L'exécution provisoire est quelque chose de très rare»


Le Rassemblement national se retrouve aujourd'hui pressé par le temps alors que les avocats ont déposé 45 recours, ralentissant d'autant le rendu du jugement.

«L'exécution provisoire est quelque chose de très rare, quasiment jamais pratiqué, c'est certainement la raison», a réagi René Lioret, interrogé à ce sujet.

Le délégué départemental a assuré que la sévérité revendiquée par le passé par Marine Le Pen pour des élus impliqués dans des affaires judiciaires concernait «les personnes définitivement condamnées». «Il y a un jugement, il faut aller jusqu'au bout. Il faut pouvoir faire appel, éventuellement aller en cassation et ce n'est qu'une fois qu'on est définitivement condamné.»

«C'est une affaire d’État, on pourrait encore accélérer plus le calendrier judiciaire»


«Nous souhaitons que Marine Le Pen retrouve ses droits», a insisté l'élu populiste, «on conteste le jugement pour faire valoir de nouveaux éléments». «On ne tient pas à se poser en victimes, on tient à faire valoir les droits des personnes

«Une présidentielle, ça se prépare un an et demi avant», a alerté René Lioret. Une éventuelle décision en appel à l'été 2026, «ça laisse peu de temps pour faire une campagne», sans oublier les parrainages et le compte de campagne qui ne sont pas interchangeables entre «plan A» et «plan B» d'un parti. «C'est une affaire d’État, cette impossibilité de Marine Le Pen de pouvoir se présenter, on pourrait encore accélérer plus le calendrier judiciaire.»

«On est sur la base de 150 à 200 adhésions par heure»


«Il y une réelle mobilisation, il y a des gens qui réadhèrent», a signalé Tatiana Guyenot, adjointe au délégué départemental, suite à l'«électrochoc» du rendu du jugement.

Selon René Lioret, le parti a recensé 300.000 connexions sur son site web le premier jour et 10.000 nouvelles adhésions : «on est sur la base de 150 à 200 adhésions par heure».

«L'objectif n'est pas de mettre de l'huile sur le feu mais de se compter»


«Il ne s'agit pas de partir à l'assaut du Capitole», a ironisé René Lioret à propos du rassemblement parisien, «il s'agit de montrer notre opposition à un jugement inique, en particulier par le ait d'avoir mis une exécution provisoire». «L'objectif n'est pas de mettre de l'huile sur le feu mais de se compter.»

Dans l'urgence, le délégué départemental a commandé des tracts et des affiches sur la base des fichiers fournis par le parti et réservé un car pour se rendre à Paris depuis Dijon. Un car «quasiment rempli» en trois jours : «tous les élus et délégués départementaux» ont prévu de participer à cette mobilisation.

Jean-Christophe Tardivon

En Côte-d'Or, le Rassemblement national négocie des alliances en vue des élections municipales de 2026


Un coup contre la démocratie et le droit
(communiqué du Rassemblement national)

Ce lundi 31 mars 2025 restera dans nos mémoires et dans l’histoire de notre pays le jour funeste où des juges ont pris une décision grave, une décision d’une injuste sévérité qui confine à la violence judiciaire, au déni du droit, à un coup direct porté contre la démocratie.

Marine Le Pen et plusieurs de nos députés ont été déclarés inéligibles par une décision non pas de justice mais une décision politique infondée en droit.

Permettez-moi de revenir d’abord sur le fond de ladite «affaire». Celle-ci a été initiée, il y a plus de dix ans, par deux socialistes : un Allemand, Martin Schulz, alors président du Parlement européen, et une Française, Christiane Taubira, alors garde des Sceaux. Il n’est pas nécessaire de vous rappeler l’intégralité du parcours de Madame Christiane Taubira pour vous dire ce qu’elle pense de Marine Le Pen et des idées portées par le Rassemblement National.

Cette «affaire» repose, donc, sur une divergence d’interprétation entre le Front National et le Parlement européen sur le rôle des assistants parlementaires européens.

C’est par un artifice sémantique que nos adversaires ont fait croire à des «emplois fictifs» ou à des «détournements de fonds». Pourtant, le jugement même de la Présidente du tribunal est clair : il n’y a ni enrichissement personnel, ni corruption.

Ce à quoi les Français ont assisté ce lundi 31 mars, c’est en réalité à l’effondrement de notre État de droit et à la violation d’un principe fondamental à toute démocratie qu’est le principe de double degré de juridiction. Le juge a décidé l’inéligibilité avec exécution provisoire, c’est-à-dire l’incapacité immédiate pour Marine Le Pen de se présenter à l’élection présidentielle avant tout recours et tout appel possible.

Cet objectif est pleinement assumé par la présidente du tribunal qui invoque de manière explicite que «la capacité de Marine Le Pen de se présenter ou de gagner l’élection présidentielle constituerait un trouble à l’ordre public».

Or, si le droit prévoit la possibilité d’un appel pour tout justiciable, c’est parce que l’on sait qu’un tribunal peut se tromper et qu’une condamnation ne doit pas être prononcée à la légère. Que dirions-nous, demain, aux Français si l’élection présidentielle passée, une seconde instance innocentait Marine Le Pen et prouvait que l’inéligibilité avec exécution provisoire était une erreur de jugement ?

La présidente du tribunal omet également de dire qu’en droit, le fait d’interjeter appel efface la décision de première instance et restitue au justiciable sa présomption d’innocence et donc l’intégralité de ses droits.

Personne n’est au-dessus de la loi, mais Marine Le Pen n’est pas non plus en-dessous de la loi. Elle a, comme tout justiciable, le droit à un double degré de juridiction, le droit de faire appel, le droit à la défense, le droit à la présomption d’innocence.

En outre, en faisant le choix délibéré de l’inéligibilité avec exécution provisoire, la juge méconnait la décision du Conseil Constitutionnel du 28 mars 2025 qui enjoignait les magistrats d’« apprécier le caractère proportionné de l’atteinte que cette mesure est susceptible de porter à l’exercice d’un mandat en cours et à la préservation de la liberté de l’électeur».

Revenons, quelques instants, sur des points importants du jugement.

Le risque de récidive inventé : l’exécution provisoire est justifiée par le juge en vertu d’un prétendu «risque de récidive», alors même que Marine Le Pen n’est plus députée européenne et n’est plus présidente du parti. La juge explique, en outre, que le fait pour le justiciable de se défendre constituerait la preuve d’une volonté de récidiver. Cette argumentation n’est pas seulement absurde mais inquiétante : elle constitue la négation du droit élémentaire de tout justiciable, le droit à la défense. Elle devrait soulever la réprobation de tous les avocats et plus largement de tous les juristes.

La création pure et simple du droit : certains prétendent que l’application immédiate de la mesure d’inéligibilité ressortirait de la Loi Sapin 2, une loi qui, en l’espèce, n’est pas applicable puisque postérieure aux faits (je vous rappelle le principe juridique de la non-rétroactivité des lois). La juge admet, elle-même d’ailleurs, que la Loi Sapin 2 n’est pas applicable en l’espèce. C’est donc un choix et une décision délibérés de la juge de prononcer cette peine.

Des motivations politiques assumées : dans le rendu de sa décision, la juge a cru bon de préciser que les sanctions étaient nécessaires puisque le RN est opposé à l’Union européenne. On le voit, ce ne sont pas des motivations de droit qui ont inspiré la juge mais des considérations purement politiques.

On se souvient que la procureure, dans ses réquisitions particulièrement brutales et injustes, mais qui ont été entièrement suivies par le tribunal, osait affirmer à propos d’un prévenu que «son dossier était vide mais que ça lui   faisait mal au ventre de ne pas requérir». On le voit, les magistrats du parquet ont été rejoints, dans leur partialité militante contre Marine Le Pen et le RN, par ceux du siège, théoriquement impartiaux.

La volonté de ruiner le Rassemblement National. Par ailleurs, les sommes demandées avec exécution provisoire relèvent d’une volonté à peine dissimulée de ruiner le Rassemblement National. Avec des amendes et des dommages et intérêts injustifiés, il apparaît clairement que la volonté des magistrats est la ruine du parti. Ceci est d’autant plus évident que nombre de ces sanctions pécuniaires font l’objet d’une application immédiate, là encore de manière juridiquement abusive.

Toutes ces raisons nous indiquent que nous sommes devant un coup de force judiciaire, face à la volonté d’empêcher la favorite l’élection présidentielle de concourir et de priver les Français de leur choix.

Le Rassemblement National est combatif face à un procès et un jugement politiques, une décision de justice que la juge a orienté de manière explicite en visant une élection, un coup de force judiciaire qui engage la France, pays des droits de l’Homme, sur le chemin de la tyrannie.

Exercer toutes les voies de recours. Marine Le Pen et tous les responsables, injustement condamnés, vont interjeter appel de cette décision. Nous prenons note de la volonté de la Cour d’appel de Paris de rendre une décision avant l’été 2026, mais cela n’enlève rien au trouble causé par cette décision qui continuera de s’appliquer jusqu’au prochain jugement.

Mobiliser la résistance nationale. Le Rassemblement National en appelle au peuple pour empêcher la confiscation de la démocratie, une démocratie où des chaînes de télévision sont prohibées, les opposants interdits ou ruinés.

Nos militants vont coller des affiches de soutien à Marine et à la démocratie, distribuer des tracts et sensibiliser les Français à la dérive d’un système prêt à tout pour se maintenir.

La résistance à l’oppression est un droit fondamental reconnu par la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 et constitutionnalisé en 1958. Ce doit, nous allons l’exercer pacifiquement et démocratiquement parce que c’est la vocation de la France de rester une vraie démocratie, parce que c’est au peuple et à lui seul qu’il appartient de choisir ses représentants.

Pour tous les Français, nous allons défendre la liberté, le droit et la France.


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