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27/04/2021 03:26

POUILLY-EN-AUXOIS : «Nous souhaitons rester dans la région et recruter dans la région», assure le PDG d'ImmunoDiagnostic Systems

Biotech installée en zone rurale, ImmunoDiagnostic Systems a bénéficié de France Relance pour accroître ses capacités de production. Ce lundi 26 avril, le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt a visité le site de Pouilly-en-Auxois.
Parmi les différentes catégories du plan de relance national, l'entreprise ImmundoDiagnostic Systems a coché la case «résilience» et a bénéficié de 920.000 euros d'aide. Spécialisée dans la conception de machines et d'équipements destinés à réaliser des diagnostics in vitro, la filiale française est basée à Pouilly-en-Auxois.

Ce lundi 26 avril 2021, Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des Comptes publics a visité l'entreprise en étant accueilli par le maire de la commune, Éric Piesvaux, et le PDG du groupe, Jaap Stuut.

Dans la délégation, étaient notamment présents : Didier Paris (député LREM de la Côte-d'Or), Yolaine de Courson (dépurée non-inscrite de la Côte-d'Or), François Patriat (sénateur LREM de la Côte-d'Or), Pierre Poillot (conseiller départemental PS), Béatrice Moingeon-Hermary (conseillère départementale), Yves Courtot (président de la communauté de communes Pouilly-en-Auxois-Bligny-sur-Ouche), Myriel Porteous (sous-préfète de Beaune) et Fabien Sudry (préfet de la Côte-d'Or).

Un des deux seuls fabricants d'automates de laboratoire en France


La visite débute directement par une présentation de Jaap Sluut en anglais dans l'atelier de fabrication des machines avant de passer le relais au directeur général Ed Coombes pour la suite en français.

«Le premier métier d'IDS, ce sont des dosages spécialisés», souligne le directeur général. Cela concerne des pathologies comme l'ostéoporose, les désordres de croissance ou encore les maladies infectieuses comme la Covid-19.

Le siège social d'IDS se trouve en Angletterre et emploie 300 salariés au travers de sept filiales dans le monde pour un chiffre d'affaire de 44 millions d'euros en 2020.

En France, IDS compte 67 collaborateurs dont 50 à Pouilly-en-Auxois. Le site conçoit des automates de laboratoire et leurs interfaces graphiques ainsi que des consommables (pour une production de 35 millions de petites cuvettes en plastique). Les réactifs pour les tests sont fabriqués en Belgique. Avec Biomérieux, IDS fait partie des deux seuls fabricants d'automates de laboratoire en France.

L'entreprise mobilise les compétences d'ingénieurs en fluidique, en optique ou encore informatique. Grâce au crédit impôt recherche, IDS investit en France chaque année 1,5 millions d'euros en recherche et développement.

La plupart des fournisseurs des composants sont français. En revanche, 88% de la fabrication est exporté. IDS équipe la plupart des CHU français dont ceux de Dijon et de Besançon.

«Il fallait investir sur le site de Pouilly-en-Auxois»


En 2019, IDS a constaté que l'activité française plafonnait à 180 machines fabriquées chaque année. «Il fallait investir sur le site de Pouilly-en-Auxois», se souvient Ed Coombes.

La pandémie a interrompu l'activité de dosages liés aux maladies autres que la Covid-19 ce qui a remis en question les décisions prises. «Il fallait soit retarder l'investissement, soit demander de l'aide», résume le directeur général. IDS a alors répondu à l'appel à projet résilience de France Relance.

Le dossier a été décliné en trois volets : modélisation de l'interface graphique, réaménagement du site français pour fabriquer jusqu'à 250 machines par an et augmentation des capacités de production de consommables.

IDS a donc fait partie des 35 entreprises lauréates dans le secteur de la santé retenues par le gouvernement. Elle a bénéficié d'une aide de 920.000 euros qui lui a permis d'investir 2,3 millions d'euros pour moderniser rapidement le site de Pouilly-en-Auxois. Six recrutements de techniciens sont déjà programmés et six autres auront lieu une fois les travaux terminés.

«Dans tous les bassins de vie, la relance est à l’œuvre»


«Pour nous, c'est vraiment un site-clé. Nous sommes vraiment très contents de pouvoir continuer à investir sur ce site. Nous souhaitons rester dans la région et recruter dans la région», assure Jaap Sluut en s'adressant à Olivier Dussopt.

En réponse le ministre déclare : «ce que vous faites ici et ce que l’État peut accompagner est exactement ce que nous voulons faire avec le plan de relance.  Tout ce que nous mettons en œuvre avec le plan de relance a un objectif : la reconquête industrielle, la souveraineté, la montée en compétences et finalement la compétitivité de notre territoire et de notre tissu industriel». L'autre enjeu est de «permettre des investissements qui n'auraient pas pu être réalisés sans cette aide, soit accélérer les investissements.»

Parallèlement, Olivier Dussopt signale que le gouvernement a diminué les impôts de production : «nous sommes convaincus qu'il faut aussi faire en sorte que les entreprises puissent rester dans les territoires». Le ministre ajoute que «partout, dans tous les départements, dans tous les territoires, dans tous les bassins de vie, la relance est à l’œuvre, cela ne concerne pas que les grandes villes, il y a des pépites industrielles, c'est le cas ici».

Site industriel en zone rurale, à Pouilly-en-Auxois IDS intervient «dans un domaine pour lequel nous avons besoin de retrouver de la souveraineté», insiste Olivier Dussopt, «d'où le fait que cette entreprise ait été retenue au titre de la résilience avec cette volonté de reconstruire une industrie pharmaceutique sur l'ensemble de ces composantes».

Jean-Christophe Tardivon

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