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15/12/2021 19:27

PRÉSIDENTIELLE : Lancement en Côte-d'Or du comité de soutien de Yannick Jadot

Les acteurs du pôle écologiste – dont les Verts et Génération.s – ont exposé ce mercredi 15 décembre leur stratégie dans le contexte de pré-campagne électorale. Selon Catherine Hervieu, «Yannick Jadot représente la galaxie écologiste».
Le pôle écologiste entend montrer ses forces et son unité derrière Yannick Jadot à l'heure où le candidat plafonne à 8% dans les intentions de vote et pâtit d'un appel à une «primaire populaire» lancé par la socialiste Anne Hidalgo. En retour, Yannick Jadot a évoqué l'idée d'un «ticket» où Anne Hidalgo pourrait devenir Premier ministre en cas de ralliement derrière son panache vert.

Dans ce contexte, le pôle écologiste trace son chemin. Europe Écologie Les Verts, Génération. s, Génération écologie, Cap écologie et le Mouvement des progressistes s'étaient rassemblés pour désigner un candidat commun lors de la primaire de l'écologie qui a donc vu émerger Yannick Jadot le 28 septembre dernier.

Ce mercredi 15 décembre 2021, les acteurs des différentes formations existant en Côte-d'Or ont lancé le comité de soutien de Yannick Jadot. Il s'agit des membres d'Europe Écologie Les Verts Carole Bernhard, Billy Chrétien, Vincent Derain et Catherine Hervieu ainsi que de Benoît Bordat (Cap écologie) et Caroline Carlier (Génération.s) rejoints également par Sylvain Nocquard (Nouveaux démocrates). Représentant Génération écologie, Aurore Lagneau était excusée à ce lancement.

Déjà six parrainages en Côte-d'Or


«L'idée est de rassembler autour du projet écologiste pour faire en sorte qu'il puisse arriver en tête le soir du premier tour de l'élection présidentielle», explique Catherine Hervieu. «À l'heure de la mondialisation, nous devons prendre nos responsabilités, nous les prenons en organisant le rassemblement de l'écologie».

Catherine Hervieu se veut confiante et glisse des pierres dans les jardins de ses concurrents en indiquant n'avoir «pas de souci» concernant le financement de la campagne – alors que des banques auraient refusé des prêts à Anne Hidalgo – ni concernant les parrainages – alors que Jean-Luc Mélenchon appelle les Insoumis à aller à la rencontre des maires.

En Côte-d'Or, Yannick Jadot peut déjà compter sur six parrainages : quatre de conseillers départementaux (Benoît Bordat, Caroline Carlier, Billy Chrétien et Catherine Hervieu) et deux de conseillères régionales (Aurore Lagneau et Stéphanie Modde).

«On n'a plus à démontrer qu'on est en capacité de gouverner»


«On œuvre chacun dans nos structures politiques à élargir le socle du rassemblement», déclare Benoît Bordat qui évoque des contacts avec le PRG-Centre gauche. «Si on veut faire gagner les idées de l'écologie, ça passera par la campagne de Yannick Jadot.»

«Il faut rompre avec la société productiviste et aller vers une écologie sociale», lance à son tour Carole Carlier. «Et une écologie de gouvernement», renchérit Benoît Bordat.

Tous insistent : «on a des élus locaux». «On n'a plus à démontrer qu'on est en capacité de gouverner», poursuit Benoît Bordat, «je pense que Yannick Jadot a toutes les capacités pour fédérer».

«Les maires écologistes crantent leurs engagements»


«Il faut que l'on instaure des partenariats et pas des rapports de force», glisse Benoît Bordat à propos des coalitions autour du Parti Socialiste notamment pour gérer des exécutifs locaux.

«Le fait que l'on soit présent dans ces assemblés fait que ces partis sont obligés de porter des dossiers écologiques», appuie Caroline Carlier.

En regard, «les municipalités qui ont des maires écologistes démontrent que, 18 mois après, ils crantent leurs engagement», déclare Catherine Hervieu. «Ils ont le souci de faire avec leurs habitants, ça prend un peu plus de temps mais ça permet de convaincre. Il n'y a pas d'attaque en irresponsabilité [à l'encontre des maires écologistes].»

«Yannick Jadot représente la galaxie écologiste»


Tous également critiquent le «système de la Vème République» dans un contexte où «le pays est complètement fracturé». Selon Catherine Hervieu, «avoir recours à l'homme providentiel c'est antinomique avec les collectifs de citoyens que l'on voit émerger dans les territoires». En fonction de quoi, «Yannick Jadot représente la galaxie écologiste».

«Il y a un reniement du Modem sur ce qu'ils ont porté pendant des années», analyse Benoît Bordat à propos de l'accord entre François Bayrou et Emmanuel Macron pour la présidentielle de 2017 portant notamment sur l'instauration d'une part de proportionnelle aux législatives.

«La dimension européenne et les enjeux climatiques parlent aux jeunes»


Tous également comptent sur le vote des jeunes à la prochaine présidentielle : «la dimension européenne et les enjeux climatiques parlent aux jeunes», estime Carole Bernhard. «Il y a une tranche d'âge à partir de 18 ans qui est mobilisable», s'enthousiasme Caroline Carlier, «c'est par notre action locale que l'on peut mobiliser, porter un message autour des transitions institutionnelles, écologiques et sociales».

Constatant que les mobilisations des jeunes citoyens se portent sur des thématiques très précises – le vélo, les migrants... – Catherine Hervieu analyse que «la question du politique est d'embrasser l'ensemble de ces politiques de façon transversale et cohérente».

«Ce qui est punitif, c'est ne pas faire d'écologie»

Pour sa part, Sylvain Nocquard mentionne l'intérêt de mener une campagne numérique pour s'adresser aux jeunes électeurs. Ainsi, le féru d'informatique a commenté sur la plateforme de streaming vidéo Twich le premier grand meeting de campagne de Yannick Jadot qui s'est tenu à Laon (Aisne), le 11 décembre dernier. Selon lui, «cela permet d'essaimer le propos, d'aller au contact des gens, de répondre aux questions et aux a priori».

«L'a priori le plus véhiculé par la droite, c'est que l'écologie c'est punitif», s'agace Carole Bernhard. «Ce qui est punitif, ce n'est pas l'écologie, c'est ne pas faire d'écologie, c'est le système là où il nous a conduit aujourd'hui», réagit-elle.

Un premier tractage en forme de «vague verte»


Tout comme cela avait été le cas lors de la campagne des élections européennes de 2019, les écologistes mettront en avant des entrepreneurs engagés dans la transition écologique. «Ils peuvent créer des emplois», souligne Benoît Bordat.

Une première opération de tractage ciblée sur l'emploi et la sécurité professionnelle – une «vague verte» – sera organisée ce vendredi 17 décembre à la gare de Dijon et à la gare de Beaune. Deux endroits choisis pour leur spécificité de «points multimodaux» où les mobilités sont articulées entre voiture et train ou entre train et vélo. Le tractage se poursuivra ce samedi sur les marchés puis, les jours suivants, à la sortie d'établissements d'enseignement et devant des entreprises.

Jean-Christophe Tardivon