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15/12/2021 18:53

PRÉSIDENTIELLE : René Lioret relaie les mesures que Marine Le Pen propose pour l'hôpital public

Ce mercredi 15 décembre, le délégué départemental du RN René Lioret a exposé les critiques de la candidate du Rassemblement National concernant la gestion de la crise sanitaire par l'exécutif ainsi que sa lecture de l'état du système de santé français.
Au Rassemblement National, la centralisation n'est pas un vain mot. Marine Le Pen a demandé à ses troupes de relayer dans les territoires ses critiques de la gestion de la crise sanitaire par Emmanuel Macron. Ce mercredi 15 décembre 2021, René Lioret, délégué départemental du RN en Côte-d'Or, s'est attelé à la tâche, entouré de deux autres membres du bureau côte-d'orien : Dominique Bourgois et Mélanie Fortier.

Tous les trois sont conseillers régionaux de Bourgogne-Franche-Comté. Ils sont également «pré-investis» pour les prochaines élections législatives de juin 2022. L'investiture officielle et la répartition par circonscription devrait avoir lieu en janvier prochain.

«Force est de constater que l'on n'a pas vaincu le virus»


Si le président de la République insiste surtout sur le bilan économique de son mandat qui s'achève – notamment le soutien aux entreprises et aux indépendants ainsi qu'aux salariés au travers des mesures d'urgence – la présidente du Rassemblement National entend bien remémorer aux électeurs les atermoiements et les erreurs de communication qui ont marqué le début de l'épidémie du coronavirus.

«Force est de constater que l'on n'a pas vaincu le virus, personne ne l'a vaincu nulle part, certains pays s'en sortent mieux que d'autres», déclare René Lioret en faisant siens les mots de Marine Le Pen, «on ne ne maîtrise pas non plus en dépit des promesses qui avaient été faites et le problème, c'est qu'on n'a même pas appris à vivre avec».

«Le gouvernement n'a jamais pris les bonne mesures, en tous cas pas les mesures que [Marine Le Pen] préconisait]», poursuit-t-il. Et de considérer que «le gouvernement, pas que lui, Emmanuel Macron, Castex, Véran n'ont fait que mentir aux Français et leur crédibilité pour gérer cette crise est durement entachée».

«On nous a d'abord dit que les masques n'étaient pas utiles»


La présidente du Rassemblement National avait évoqué plusieurs mesures : un contrôle «réel et systématique des frontières», une analyse des eaux usées, un plan d'urgence pour l'hôpital, le respect de la liberté de prescription des soignants et de développer des recherches sur les traitement.

Aujourd'hui, le populiste reproche à l'exécutif d'avoir «tout misé sur la vaccination» et ne pas avoir incité la population de «se supplémenter en produits renforçant les défenses immunitaires tels que la vitamine D, la vitamine C, la vitamine E et le zinc ou d'autres oligo-éléments».

«Il faut se souvenir que dans la première vague, on nous a d'abord dit que les masques n'étaient pas utiles. (…) Aujourd'hui, le masque devient obligatoire pour les enfants à l'école. (…) On nous a dit que se tester ne servait à rien», compare René Lioret.

«Encore au mois de juillet, Monsieur Castex déclarait 'les personnes qui ont reçu deux doses n'ont plus de risque d'attraper la maladie'», ajoute l'opposant.

Le délégué du Rassemblement National pointe des conséquences à long terme : «retards de prise en charge de maladies», «décrochage scolaire des enfants», «troubles psychologiques» et «endettement des entreprises».

Le curseur de Marine Le Pen sur les mesures sanitaires


Pour la distinguer d'autres responsables de la droite profonde opposés à la vaccination, René Lioret positionne précisément le curseur de Marine Le Pen tant sur la vaccination que sur le passe sanitaire.

«Marine Le Pen a été parmi les premières responsables politiques à se faire vacciner», signale le délégué départemental. Il pointe sa désapprobation du passe sanitaire : «c'est un passe vaccinal que le gouvernement n'assume pas mais qui contraint de facto les non-vaccinés en les privant des droits essentiels». Marine Le Pen est également hostile à la vaccination des enfants.

«La suspension de milliers de soignants non vaccinés est irresponsable», martèle René Lioret. Passant de la situation nationale à la situation locale, le délégué départemental fait référence à la vingtaine de personnels soignants non-vaccinés de l'Hôpital Nord-Franche-Comté pour lesquels l'établissement de santé a dû suspendre la radiation prévue au 15 décembre (lire l'article du Trois à ce sujet).

Toujours au niveau local, René Lioret signale que, sur cent lits du CHU Dijon Bourgogne hors réanimation, 2 seraient occupés par des enfants contaminés par le coronavirus contre 35 par des cas de bronchiolite.

«Lever toutes les contraintes qui deviennent pesantes sur la société française sans effet sur l'épidémie»


Dans ce contexte, le Rassemblement National appelle à renouveler la campagne de communication autour des gestes barrières, à lever «lever toutes les contraintes qui deviennent pesantes sur la société française sans effet sur l'épidémie, comme le passe sanitaire», à contrôler les frontières, interrompre les vols avec les pays  touchés par «de nouveaux variants», rétablir la gratuité des test, procéder à l'analyse des eaux usées, réintégrer les soignants suspendus et libérer les enfants de la contrainte des masques.

«Chaque fois qu'on a un discours qui est un petit peu en rupture, on est traité de complotiste», peste René Lioret tandis que Dominique Bourgois invite à «tenir un langage de vérité aux Français». «On aurait du s'intéresser aux traitements de la maladie et pas qu'à la vaccination», insiste René Lioret.

«Les métiers n'attirent plus à l'hôpital»


«Les Français sont tombés de haut. On a dit pendant des années 'la France a le meilleur système de santé du monde'. (…) On a été confronté à un vrai problème et on s'aperçoit qu'on est un petit peu en caleçon», déplore René Lioret en abordant l'historique du système hospitalier national.

Le partisan de Marine Le Pen décompte que les 613.000 lits en 1982 sont passés à 400.000 en 2017 alors que la population augmentait de 55 à 66 millions d'habitants soit une forte diminution du nombre de lits ouverts rapporté au nombre d'habitants.

Remontant à l'instauration d'un numerus clausus dans les études de médecine en 1971, René Lioret analyse que «les gouvernements successifs n'ont pas formés assez de médecins».

Par ailleurs, en 2020, 30% des postes à l'hôpital n'étaient pas pourvus. «Les métiers n'attirent plus à l'hôpital», constate-t-il.

Rappelant la création des agences régionales de santé par Roselyne Bachelot en 2009, René Lioret considère qu'«on a eu un affaiblissement de l'offre de soins de l'hôpital par toutes les mesures pour, en quelque sorte, gérer l'hôpital comme n'importe quelle société en mettant à leur tête des contrôleurs de gestion et des financiers».

Des mesures pour le système de santé financées par des économies «sur l'immigration»


Après l'analyse, les propositions qui seront faites aux électeurs dans le cadre de la campagne pour l'élection présidentielle : décréter un moratoire sur la fermeture des lits d'hôpitaux, consacrer deux milliards d'euros sur cinq ans pour «mettre les salaires des soignants hospitaliers au niveau européen moyen», consacrer deux milliards d'euros par an «aux investissements et à la modernisation des équipements de santé», créer des places dans les instituts de formation infirmiers, créer 1.500 places supplémentaires par an en première année de médecine, développer la télémédecine et créer de «vraies incitations financières» à l’installation en territoire ruraux.

Le financement de l'ensemble de ces mesures n'est pas encore établi mais René Lioret signale que seront également proposées «beaucoup d'économies sur l'immigration» que Marine Le Pen a chiffré à environ 80 milliards d'euros sur cinq ans.

Jean-Christophe Tardivon

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