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15/05/2021 21:31

RÉGIONALES : «L'abstention est notre principale ennemie», argumente Julien Odoul

Le candidat du Rassemblement National a dévoilé ce samedi 15 mai les noms des colistiers de Côte-d'Or se présentant à la fois aux élections régionales et aux élections départementales. Julien Odoul n'a pas manqué de commenter les récentes déclarations de Marie-Guite Dufay et de Gilles Platret.
Après une matinée consacrée à des actions de campagne, Julien Odoul a présenté ce samedi 15 mai 2021 des colistiers «à l'image» de la Côte-d'Or. Il est largement revenu sur les propositions pour accompagner les enjeux de sécurité dans le cadre des compétences de la Région, en lien avec l’État.

Quatorze des vingt-et-un colistiers étaient présents tandis que Mélanie Fortier, Dominique-Alexandre Bourgois et René Lioret apparaissaient aux côtés du candidat en tête de liste.

«Nos policiers subissent de plein fouet l'insécurité qui explose»


Le candidat commence en ayant «une pensée pour tous nos policiers, tous nos gendarmes, pour toutes celles et tous ceux qui, au sein des forces de l'ordre qui tentent désespérément d'assurer la sécurité de nos compatriotes, de maintenir l'état de droit partout sur le territoire national et sur le territoire régional évidemment».

Julien Odoul annonce que des élus et militants du Rassemblement National participeront à la marche citoyenne du 19 mai prochain à Paris : «nos policiers sont en première ligne, subissent de plein fouet l'insécurité qui explose, subissent l'ensauvagement et le pire dans tout ça, c'est qu'ils ne sont pas soutenus par les pouvoirs publics. Ils sont jetés en pâture avec des ordres totalement délirants, avec une absence totale de soutien de la justice».

«La sécurité, j'en parlerai tout le temps»


Dans le prolongement, le candidat revient longuement sur la thématique de la sécurité : «la présidente de Région n'a jamais parlé d'insécurité pendant les cinq dernières années et considère que la sécurité n'est pas de son ressort, n'est pas une compétence régionale. (…) Tout cela est très grave puisque c'est la priorité de nos compatriotes. (…) Si on n'a pas cette sécurité qui est la base de toute vie sociale, rien n'est possible. C'est pour ça que nous avons souhaité faire de la sécurité une priorité régionale». «La sécurité, j'en parlerai tout le temps», insiste candidat car «la situation est beaucoup trop grave, on ne peut la considérer parmi un corpus du programme».

La liste porte plusieurs mesures pour mobiliser certains aspects des compétences régionales en lien avec les enjeux de sécurité : création d'un fonds d'aide aux victimes, nomination d'un vice-président sécurité et sûreté,
recrutement d'agents de la collectivité équipés d'armes à feu pour surveiller les gares et les TER, accompagnement des petites communes pour financer de la vidéoprotection, soutien à des entreprises comme les exploitations agricoles ou les centres équestres pour s'équiper également ainsi que moratoire sur la politique de la ville avec une «sécuconditionnalité» (retrouver notre article présentant ces mesures).

Julien Odoul signale que ces mesures ne sont «pas encore» budgétées : «on fixera le budget en fonction des demandes». Il précise également que le nombre d'agents régionaux dans les transports sera défini «en lien» avec l’État, le ministère de l'Intérieur la préfecture, la SNCF.

«Madame Dufay est la candidate officieuse d'Emmanuel Macron»


Dans une deuxième séquence, le candidat commente l'actualité de la campagne électorale : «on voit énormément de flou, on constate énormément de tambouille sur toutes les listes. C'est un problème démocratique majeur puisque le flou auquel nous assistons à tendance à vouloir tromper les électeurs et à vouloir fausser le scrutin».

«Son seul programme est de faire barrage au Rassemblement National», lance-t-il à propos de la présidente sortante, «il n'y a pas de projet, il n'y pas de vision, elle ne parle pas des 400.000 pauvres de notre région, elle ne parle pas des 245.000 chômeurs. C'est toujours le vieux mantra de la gauche, c'est à dire faire peur. (…) C'est assez inquiétant compte tenu du passé, ou plus exactement du passif de Madame Dufay» (lire le communiqué).  

Julien Odoul fait mine de s'interroger sur la «pertinence» d'une nouvelle candidature : «quand on entend les messages de Madame Dufay qui clame 'je suis de gauche' comme pour s'extirper des oripeaux du macronisme. La réalité, c'est que Madame Dufay est la candidate officieuse d'Emmanuel Macron. Elle a été une des premières à le soutenir en 2016, elle l'a soutenu tout au long du mandat – ce n'est pas nous qui le disons, c'est Jacqueline Ferrari, de sa majorité (lire notre article) – (…) elle s'est décidée d'être candidate aux élections régionales sur un coup de fil du Premier ministre Jean Castex. C'était l'été dernier, quand il lui a proposé d'entrer au gouvernement, ils ont négocié qu'elle serait candidate pour un nouveau mandat».

«Elle est de gauche mais de la gauche macroniste», résume le candidat avant de donner sa vision de l'action du gouvernement en empruntant à la phraséologie de la gauche radicale : «toute la politique qui fait tant de mal à notre région, que ce soit la réforme de l'assurance chômage, que ce soit cette politique antisociale de rentabilité, que ce soit sur l'hôpital, qui a fait tant de mal à nos territoires en termes de désertification, elle l'a soutenue, que ce soit la casse sociale de General Electric, elle l'a soutenue. C'est son bilan aussi qu'elle va devoir assumer».

«D'anciens membres du Rassemblement National qui, opportunément, décident de venir sur la liste de Monsieur Platret»


«Tartuffe-Platret continue sa petite musique», assène-t-il en changeant de cible pour diffuser les éléments de langage propres à expliquer aux militants locaux les récents accords : «d'anciens membres du Rassemblement National passés chez Debout La France qui, opportunément, décident de venir sur la liste de Monsieur Platret après avoir dit tout et le contraire de tout ces dernières années».

L'accord avec l'écologiste Antoine Waechetr, la présence de membre de l'UDI et de «macronistes» d'Agir la droite constructive amènent Julien Odoul à qualifier la liste de son concurrent d'«auberge espagnole».

Commentant les propos tenus à Pontarlier le 14 mai dernier et rapportés par France Bleu – «je prie le ciel que Julien Odoul ne devienne jamais président» (lire l'article) – Julien Odoul se demande où Gilles Platret «prie» : «en la cathédrale à Chalon ou alors (…) dans la salle de prière turque ?»

Le candidat choisit de confronter la communication politique de son concurrent au bilan du groupe d'opposition auquel il appartient dans cette mandature qui s'achève en moquant le «Platret des villes» et le «Platret des champs» : «Monsieur Platret, sur Cnews, (…) nous dit évidemment qu'il faut une immigration zéro et quand il est à la Région, vote 17 millions d'euros pour l'installation, la formation des migrants dans la Région» [NDLR : la formation en question consistant notamment en des cours de Français Langue Étrangère ou FLE].

Constatant que Gilles Platret «n'a pas prié pour que Marie-Guite Dufay ne refasse pas un mandat», Julien Odoul analyse que «gauche et droite se rejoignent et font campagne contre le Rassemblement National». Une nouvelle fois, le candidat demande : «au second tour, est-ce que [Gilles Platret] va appeler à faire barrage pour le candidat de Marine Le Pen».

«Compte tenu du climat actuel, il ne faut pas rajouter de l'huile sur le feu»


«Diaboliser son adversaire, je trouve ça profondément antidémocratique», renchérit Julien Odoul fustigeant évidemment le «barrage au Rassemblement National». Et de citer Olivia Grégoire, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable, pour des propos tenus le 14 mai dernier sur France Info : «l'ennemi raciste à abattre, l'ennemi de la République, c'est Marine Le Pen» (lire l'article).

«Les seuls endroits où on demande d'abattre les opposants politiques, ça s'appelle des dictatures. (…) Compte tenu du climat actuel, il ne faut pas rajouter de l'huile sur le feu», alerte-t-il.

«L'abstention est un cancer démocratique qui détourne nos compatriotes des institutions»


«Si vous voulez plus de sécurité, moins d'immigration, plus d'emploi local, plus de justice territoriale, un avenir pour nos jeunes en Bourgogne-Franche-Comté, il faut voter pour la liste Rassemblement National dès le premier tour. Une voix pour Platret, c'est une voix pour Dufay», martèle Julien Odoul, révélant ainsi une certaine appréhension de voir l'électorat du RN bouder les urnes après la dernière étape du déconfinement.

«Je ne fais pas campagne contre quelqu'un, je ne veux pas faire barrage contre quelqu'un. (...) L'abstention est un cancer démocratique qui, année après année, élection après élection, détourne nos compatriotes des institutions, de la démocratie, du pouvoir de décision. Nous sommes en campagne pour aller alerter, sensibiliser, réveiller les électeurs pour leur dire que nous avons aujourd'hui que très peu de pouvoir. Il nous reste plus qu'un seul pouvoir de décision, c'est le droit de vote pour nos faire entendre, il faut évidemment s'en saisir. (…) L'abstention est notre principale ennemie», argumente Julien Odoul.

Si dans un premier temps, «la Région peut changer la vie quotidienne», la portée nationale du scrutin régional est souligné par le soutien de Marine Le Pen puisque la présidentielle de 2022, vue comme «la bataille de France», est déjà dans tous les esprits.

Dans les prochains jours, Le programme continuera d'être dévoilé sur les thématique de l'environnement dont le localisme (avec la création d'une marque Fabriqué en Bourgogne-Franche-Comté), de l'emploi avec un fonds souverain régional, de la culture et du patrimoine.

«En Côte-d'Or, nous avons des ambitions importantes»


«En Côte-d'Or, nous avons des ambitions importantes», rappelle Julien Odoul puisque le département se mobilise moins que d'autres. Lors des élections régionales de décembre 2015, le FN avait reçu 27,71% des suffrages dans le département (31,48% au niveau régional), arrivant derrière la liste d'union de la droite conduite par François Sauvadet. Lors des élections européennes de juin 2019, le RN avait alors récolté 23,86% des voix (26,24% au niveau régional), devançant de moins de deux points la liste de la majorité présidentielle.

«Aujourd'hui, nous sommes en capacité d'arriver en tête dans le département de la Côte-d'Or. Ce n'était pas le cas en 2015. Le poids de la métropole de Dijon et le manque de vitalité militante sur le département avait peut-être été un handicap. Ce n'est plus le cas, (…) nous allons gagner», anticipe Julien Odoul.

«La commission nationale d'investiture a fait le choix de rassembler des personnalités qui sont à l'image du département. Nous avons la chance d'avoir dans nos rangs tous les visages de la Bourgogne-Franche-Comté. Nous n'avons pas de catégories surreprésentées, nous n'avons pas de professions omniprésentes. Nous sommes à l'image des Bourguignons et des Francs-Comtois et notamment des Côte-d'Oriens. (…) Nos candidats sont enracinés», indique Julien Odoul.

Tous les candidats aux régionales sont également présents en binôme aux départementales. Délégué départemental, René Lioret rappelle que «un quart des candidats ont entre 21 et 25 ans», ajoutant que «beaucoup sont là pour leur premier combat politique mais ils ne manquent pas de détermination, d'enthousiasme».

Sur les 23 cantons, Dijon 1 et Montbard ne sont pas pourvus en binômes faute de «ne pas avoir trouvé» de candidat. En particulier, René Lioret réfute toute «entente» sur le canton Dijon 1.

«Des réactions positives sur le terrain»


Contrairement à ce qu'ont pu organiser d'autres listes, pas de tour de table, pas de venue à la tribune. Les colistiers sont présentés très rapidement par le candidat lui-même qui insiste cependant sur certains noms.

Numéro quatre Myriam Peronne était candidate aux européennes en 2019 sur la liste «les Oubliés de l'Europe Artisans, Commerçants, Professions libérales, Indépendants». «Nous avons le souci de soutenir celles et ceux qui se lèvent tôt. (…) Les petits commerces sont ceux qui tiennent et maintiennent la vie notamment dans les territoires ruraux qui sont désertifiés», souligne Julien Odoul.

Le «travail» de la numéro six, Frédérika Desaubliaux, durant la mandature 2014-2020 où elle fut conseillère municipale d'opposition est salué : «elle a représenté notre mouvement dans une ville où la sociologie ne nous est pas encore favorable».

En mentionnant le numéro sept, Yoann Beudet, Julien Odoul insiste sur le «sportif accompli» et revient sur la «conditionnalité des subventions» en lien avec la compétence régionale du sport : «nous allons investir dans le sport».

En conclusion, Dominique-Alexandre Bourgois observe «des réactions positives sur le terrain» car «de plus en plus de gens sont convaincus que le moment est venu». Le numéro un évoque des «solutions innovantes qui n'ont pas été testées par manque d'audace».

Soutien à SOS Médecin à Chenôve


La journée avait commencé par des actions de campagne sur le canton de Chenôve : tractage devant le magasin Super U de Chenôve et à Marsannay-la-Côte ainsi que boîtage dans le quartier du Mail.

Julien Odoul s'est également rendu quelques minutes au cabinet de SOS Médecin à Chenôve pour exprimer son «soutien» à l'équipe dont un des membres a été violemment agressé dans la soirée du 5 mai dernier près de la place Saint-Exupéry.


Jean-Christophe Tardivon


1 - BOURGOIS Dominique-Alexandre, Président du comité régional Action Logement, administrateur du Medef 21


2 - FORTIER Mélanie, étudiante en langues étrangères appliquées


3 - LIORET René, cadre retraité de l’ industrie pharmaceutique, délégué départemental du Rassemblement National de Côte-d’ Or


4 - PERONNE Myriam, gérante d’un hôtel-restaurant à Montbard


5 - EL SIBAI Chafic, pilote de production pour le groupe La Poste


6 - DESAUBLIAUX Frédérika, Retraitée, conseillère municipale de Dijon de 2014 à 2020


7 - BEUDET Yoann, artisan


8 - TORRES Martine, auto entrepreneur

9 - GAILLARD Franck, maire de Chaume-et-Courchamp


10 - FABRE Odile, retraitée

11 - TRECA David, commercial


12 - GERALDY Isabelle, vendeuse

13 - PONELLE Jean Marc, avocat

14 - COTTET Véronique, fonctionnaire


15 - DAMERON Jérémy, aide-soignant


16 - JOURDIER Grâce, auteur compositrice

17 - GOMEZ Thomas, étudiant en école de commerce


18 - ROYER Martine, retraitée de la fonction publique

19 - BOYE François, retraité de la gendarmerie nationale


20 - LADDE Stéphanie, agricultrice

21 - LIGNON Cyrille, responsable de production