Vingt-huit ans après le sommet de 1993 réunissant François Mitterrand et Helmut Kohl, une nouvelle page des relations franco-allemandes s'est tournée à Beaune avec la visite d'adieu de la chancelière fédérale.

Ce mercredi 3 novembre 2021, Angela Merkel et Joachin Sauer ont été accueillis par Emmanuel et Brigitte Macron. La pluie de l'après-midi s'étant arrêtée peu de temps avant leur arrivée, les deux chefs d’État ont pu prendre un bain de foule. Environ mille personnes s'étaient rassemblées entre la place des Halles et la place Carnot.

«Un symbole très fort de l'amitié franco-allemande»

«C'est un symbole très fort de l'amitié franco-allemande. Le dernier voyage officiel d'Angela Merkel qui se passe à Beaune, c'est important, et puis que le président ait décidé d'accompagner cette occasion particulière, c'est un honneur pour Beaune», expliqua Alain Suguenot (LR), maire de Beaune.

«En réalité, Emmanuel Macron, tout autant qu'Angela Merkel ont été les acteurs essentiels de la construction européenne ou de maintien de la structure européenne, y compris dans unes période qui était très dure, celle du Brexit notamment», analysa Didier Paris (LREM).

«Je trouve qu'Emmanuel Macron qui décide de remercier en quelque sorte Angela Merkel de plus de vingt ans d'activité politique au profit de son pays et de l'Europe, ça a un sens extraordinaire de la faire venir ici. Beaune est une ville de grande tradition, une ville d'art de vivre, de qualité. Un remerciement, ce doit être festif, agréable, de qualité. Là, on a tous les ingrédients», a-t-il ajouté. Et de souligner que «François Patriat a beaucoup pesé dans cette venue».

Le sénateur LREM de la Côte-d'Or était donc place des Halles pour l'accueil républicain aux côtés d'Alain Suguenot et de Didier Paris ainsi que de Clément Beaune, secrétaire d’État aux Affaires européennes, Fabien Sudry, préfet de la Côte-d'Or, et Myriel Porteous, sous-préfète de Beaune.

Différentes étapes ont rythmé la déambulation autour des halles beaunoises avec de nombreux selfies au passage. À l'intérieur du caviste Place des grands crus, Angela Merkel a pu admirer la bouteille d'un charmes-chambertin de 1955, presque son année de naissance qui est 1954.

Alors que la nuit était tombée, François Poher, directeur des Hospices civils de Beaune, a effectué un bref historique de l'institution à l'arrivée de la délégation dans la cour de l'Hôtel-Dieu. La visite s'est poursuivie salle des Pôvres.

La confrérie des chevaliers du Tastevin célèbre la Bourgogne

Un second accueil républicain, plus étoffé, eut lieu dans la cour du château du clos de Vougeot. Étaient là notamment, Claude Charles, maire de Vougeot, le sénateur François Patriat (LREM), la sénatrice Anne-Catherine Loisier (divers centre), les députés de la Côte-d'Or Yolaine de Courson (apparentée Modem), Rémi Delatte (LR-Libres), Fadila Khattabi (LREM), Didier Martin (LREM) et Dadier Paris (LREM), ainsi que Marie-Guite Dufay (PS), présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, François Sauvadet (LCOP), président du conseil départemental de la Côte-d'Or, Pascal Grappin (UDI), président de la communauté de communes de Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin, Ludovic Rochette (divers droite), président de l'AMF 21), et de Christophe Marot, secrétaire général de la préfecture de la Côte-d'Or.

Dans le grand cellier, d'autres spectateurs ont, eux aussi, suivi le récital du pianiste Alexandre Kantorow comme Anne-Marie Descôtes, ambassadrice de France en Allemagne, et Jean-Philippe Girard, PDG d'Eurogerm.

Les deux chefs d’État ont été intronisés dans la confrérie des chevaliers du Tastevin qui, depuis sa création en 1934, célèbre la Bourgogne, sa cuisine traditionnelle, et ses vins, ainsi que les coutumes et traditions bourguignonnes,

«La France a appris à te connaître et à t'aimer»

La partie officielle s'est clôturée par la remise de la Grand'Croix de la Légion d'Honneur à la chancelière. Lors de la cérémonie, Emmanuel Macron a salué «tout un parcours fait aux côtés de la France et pour l'Europe». Un parcours dont la première visite officielle en France remonte au 18 juillet 1990 ; Angela Merkel était alors porte-parole adjointe du Premier ministre de la RDA. Le président de la République a retrouvé dans les archives un document mentionnant son nom.

«Depuis que tu es chancelière fédérale, la France a appris à te connaître et à t'aimer», ponctue Emmanuel Macron qui tutoie Angela Merkel. Avec Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, Angela Merkel a bataillé pour préserver l'intégrité de la zone euro, affronté la crise financière, fait face au terrorisme.

«Ensemble, nous avons eu à vivre cette pandémie, une Europe à faire avancer sur certains sujets et une géopolitique de plus en plus incertaine», a résumé le président de la République, «tu as contribué à garder l'Europe unie malgré tous les chocs».