Ce mardi 1er mars, le président du conseil départemental de la Côte-d'Or, a lié la situation internationale à la situation locale, les conséquences de la guerre en Ukraine pouvant se faire ressentir jusque dans les fermes côte-d'oriennes. «Quand les consommateurs achètent Côte-d'Or, ils soutiennent l'emploi de leur département», a-t-il souligné.
Lors du lancement de la première brique de lait «100% Côte-d'Or» au Salon de l'Agriculture, ce mardi 1er mars 2022, François Sauvadet (LCOP), président du conseil départemental de la Côte-d'Or et président de l'Assemblée des Départements de France, a réagi à l'attaque de l'Ukraine par les troupes russes.
De la situation internationale à la situation locale, le centriste a rappelé son attachement à l'idée européenne, évoqué la participation à l'aide humanitaire et souligner l'importance du principe de souveraineté alimentaire.
«Apporter des produits de première nécessité» en Ukraine
«Les Départements de France sont en charge des solidarités et, évidemment, la question qui est vraiment devant nous, c'est celle d'apporter une aide humanitaire à tous ceux qui sont aujourd'hui frappés. J'ai eu l'occasion, au titre des Départements de France, de dénoncer l'acte d'agression de la Russie à l'égard de l'Ukraine et cette guerre folle que mène Poutine.»
«On commence à travailler avec les organisations humanitaires, notamment la Croix-Rouge internationale, qui est présente, avec laquelle nous avons eu les premiers contact pour apporter des produits de première nécessité et de soutien aux populations. Nous aurons des liens avec le Quai d'Orsay [NDLR : le ministère des Affaires étrangères] pour voir l'organisation de la logistique qui est compliquée en temps de guerre. Nous avons également travaillé avec le ministère de l'Intérieur. Vendredi, d'ailleurs, il y aura un déjeuner de travail avec Madame Schiappa et Monsieur Darmanin pour voir les conditions de l'organisation. Les Départements de France seront prêts à la fois pour apporter de l'aide humanitaire et pour accueillir des populations, notamment les femmes et les enfants qui fuient massivement le pays. On sera là dans un moment d'unité nationale.»
«Une envolée des prix du blé»
« L'Ukraine et la Russie forment, à elles seule, le tiers des exportations mondiales de blé. On assiste depuis quelques jours à une envolée des prix du blé. Ce n'est pas sans conséquence sur toute la filière puisqu'il y a la production de farine, etc. Nous avons derrière l'alimentation animale qui est concernée par ces augmentations.»
«C'est le moment de prendre conscience que deux choses. Tout d'abord que la paix n'est pas établi durablement et qu'il faut se battre aussi pour la paix. L'ide européenne est une idée qu'il faut poursuivre. Ce rêve européen d'avoir une armée européenne, d'avoir une défense européenne, ce sont des enjeux qui sont devant nous. Voilà l'importance de la riposte européenne face aux menaces russes.»
«Redonner confiance à nos agriculteurs dans leur avenir»
«La deuxième chose, c'est de réaffirmer aussi la nécessité de parvenir à une autosuffisance alimentaire. L'agriculture a beaucoup souffert dans la dernière décennie. On a perdu des parts de marché. Nous ne sommes plus en situation d'assurer la suffisance alimentaire de notre pays dans un certain nombre de domaines. Il faut vraiment – et c'est le sens de toute l'action que l'on conduit dans le Département – redonner confiance à nos agriculteurs dans leur avenir. Ils sont à la source de notre alimentation. On en voit toute l'importance en situation de tensions internationales. La France doit retrouver son rang de grande puissance agricole et alimentaire mondiale. Chacun doit le faire dans son département, la France doit le réaffirmer. C'est l'occasion de le redire ici, au Salon de l'Agriculture.»
«Quand les consommateurs achètent Côte-d'Or, ils soutiennent l'emploi de leur département»
«C'est le sens aussi de notre marque Savoir-faire 100% Cöte-d'Or. Il faut apporter de la valeur ajoutée. Il faut que l'on ait une consommation citoyenne, que les consommateurs sachent que, quand ils achètent Côte-d'Or, ils soutiennent l'emploi et l'activité de leur département, ils soutiennent nos producteurs, ils soutiennent nos productions et, notamment, certaines d'entre elles qui ont bien besoin. Je pense au lait. Nous sommes symboliquement sur le stand de l'interprofession laitière. Il y a de moins en moins de producteurs de lait. C'est une formidable chance pour la Côte-d'Or. Nos fromages – l'époisses, le cîteaux, etc. – ce sont des images et des goûts formidables, il faut les préserver, c'est le sens de ce que l'on fait ici avec la brique 100% Côte-d'Or qui vient d'être lancée par Monsieur Delin. C'est une bouffée d'espoir dans ce monde qui traverse de grandes turbulences.»
Propos recueillis par Jean-Christophe Tardivon
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