Les locaux rénovés qui accueillent la nouvelle brigade territoriale mobile Est-Côte-d'Or ont été inaugurés, ce mardi 23 juillet, à Arc-sur-Tille. «L'objectif est de mieux répondre aux enjeux de la délinquance en milieu péri-urbain», a relevé le préfet Franck Robine tandis que la députée Catherine Hervieu a salué une nouvelle «façon d'exercer la sécurité».
Contact humain, surveillance et prévention de proximité sont les maîtres-mots de la toute nouvelle brigade territoriale mobile Est-Côte-d'Or à composante équestre.
Les six militaires affectés à cette brigade relèvent de la compagnie d'Is-sur-Tille tandis que les quatre chevaux appartiennent au centre équestre La Prairie à Couternon.
À partir de 2009, les usagers de la base de loisirs ont connu des patrouilles estivales de la Garde républicaine, remplacées ponctuellement ces dernières années par des gendarmes locaux. Désormais, le dispositif est donc pérennisé.
Priorité à la sécurisation de la base de loisirs d'Arc-sur-Tille
Dans un premier temps, la brigade sera principalement mobilisée pour sécuriser la base de loisirs d'Arc-sur-Tille qui peut recevoir jusqu'à 5.000 visiteurs par jour, en période estivale.
Au moment des vendanges, les militaires seront déployés dans la côte viticole avant de mener des actions diverses le reste de l'année aux côtés de leurs camarades de la compagnie d'Is-sur-Tille ou même de contribuer à la sécurisation d'événements populaires, comme la Saint-Vincent tournante.
Mise en place le 3 juin dernier, la brigade a déjà connue deux faits notables de délinquance : une découverte de stupéfiants lors d'un contrôle routier – sans les chevaux cette fois – et une intervention pour disperser une agitation aux abords de la base de loisirs avant que ne se développe une rixe.
Inauguration des locaux rénovés
Ce mardi 23 juillet 2024, ont été inaugurés des locaux situés au niveau du stade nautique Robert Camus à Arc-sur-Tille. Ils sont réservés à la partie administrative de la nouvelle brigade et n'ont pas vocation à accueillir du public.
La cérémonie s'est déroulée en présence notamment de Patrick Morelière (divers droite), maire d'Arc-sur-Tille, de Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or, de Catherine Hervieu (LE), députée de la Côte-d'Or, et de Ludovic Rochette (HOR), président de la communauté de communes Norge et Tille, ainsi que du général de division Sylvain Laniel, commandant la région de gendarmerie Bourgogne-Franche-Comté, du général Hubert Charvet, commandant l'école de gendarmerie de Dijon, de Marie-Pierre Bouhey, vice-procureur de la République, et de Caroline Jacquemard, représentant de la Fédération française de ski nautique.
La communauté de communes Norge et Tille met les locaux à disposition de la Gendarmerie nationale
«C'est une concrétisation d'un rêve», s'enthousiasme Patrick Morelière, lors des discours inauguraux.
Le 2 octobre 2023, le président de la République annonçait la création de 238 nouvelles brigades de Gendarmerie nationale – accompagnées de 2.100 postes de gendarmes – dont deux brigades mobiles en Côte-d'Or pour «renforcer l'action» des 30 brigades existantes (
lire le communiqué).
Pour sa part, Ludovic Rochette souligne l'importance du partenariat mis en place entre la communauté de communes Norge et Tille – propriétaire du bâtiment – et l’État pour voir aboutir ce projet.
La rénovation a été financée par l'intercommunalité à hauteur de 40.000 euros. De plus, la collectivité prend en charge la pension des chevaux à hauteur de 7.000 euros par saison estivale. Les locaux sont mis gracieusement à disposition de la Gendarmerie nationale.
«Bénéficier d'une structure pérenne permet de mieux appréhender la saison et de travailler avec les forces de l'ordre sur du long terme», explique le président de l'intercommunalité.
«Cette journée doit être vue comme le symbole de la présence réaffirmée, au quotidien, des collectivités locales – ici, particulièrement, du bloc communal – aux côtés de l’État», glisse celui qui est également président de l'Association des maires de la Côte-d'Or.
Catherine Hervieu salue une nouvelle «façon d'exercer la sécurité»
Pour sa première intervention officielle depuis son élection à la députation, Catherine Hervieu abonde en se félicitant de «la synergie entre l’État et les collectivités locales au service des habitants le plus pertinent et le plus efficace possible, au service de leur sécurité avec une démarche innovante».
En particulier, l'élue écologiste salue un dispositif qui «apporte beaucoup de choses nouvelles dans cette façon d'exercer la sécurité et une forme d'autorité».
Une création de brigade de gendarmerie, «un événement rare»
«Cette brigade a vocation à être une brigade de proximité», souligne Marie-Pierre Bouhey, elle-même adepte d'équitation.
«Les gens n'ont pas la même relation avec les gendarmes lorsqu'ils ont à cheval que quand ils sont à pied», insiste la magistrate devant des gendarmes étant également officiers de police judiciaire.
«C'est un événement rare», signale le général Sylvain Laniel, «en trente ans de carrière de gendarmerie, c'est la première inauguration que je fais d'une création de brigade de gendarmerie départementale». «Notre maillage territorial qui fait la proximité de nos unités avec nos populations sur nos territoires est un maillage en évolution mais il a rarement l'occasion de se densifier.»
«L'ossature du poste équestre estival nous a servi de base pour pouvoir monter cette unité opérationnelle qui devient une unité de plus au service du territoire. (…) Cet aboutissement est un commencement», se félicite-t-il alors que les gendarmes prennent progressivement possession des nouveaux locaux.
Avec les nouvelles recrues, la compagnie de gendarmerie d'Is-sur-Tille passe de 90 à 96 personnels.
«L'objectif est de mieux répondre aux enjeux de la délinquance en milieu péri-urbain», relève le préfet Franck Robine
«Après la création de 10.000 nouveaux postes [de sécurité intérieure] entre 2017 et 2022, (…) il a été décidé de créer encore 8.500 postes supplémentaires pour les années 2022 à 2027», rappelle Franck Robine. «La création des brigades de gendarmerie répond à cet effort. (…) Le budget du ministère de l'Intérieur était en augmentation de 6% en 2023 et encore de 5% en 2024.»
«L'objectif est de mieux mailler le territoire, de mieux répondre aux enjeux de la délinquance, en particulier en milieu péri-urbain», relève le représentant de l’État.
«Cette brigade à composante équestre permet, en particulier, la surveillance des zones naturelles», souligne-t-il en ajoutant les enjeux des risques environnementaux, comme les incendies, aux précédents cités.
«Le cheval impose tout de suite le respect !»
«On fait en sorte d'avoir des missions de surveillance principale tous les jours sur les deux mois de l'été», explique l'adjudant-chef Michaël Biraud, commandant de la brigade territoriale mobile Est-Côte-d'Or, qui insiste sur «la visibilité, la présence et la hauteur de vue» comme atouts du dispositif.
«Le cheval impose tout de suite le respect ! Ça apaise beaucoup les choses. (...) Il y a une connivence qui se met en place avec les gens et les enfants. C'est une image que la gendarmerie cherche à véhiculer», développe-t-il.
Passionnés d'équitation dans le civil – titulaires d'un «Galop 7» – les cavaliers ont décroché le certificat d'aptitude à la pratique de l'équitation en gendarmerie pour effectuer des services à cheval et pour être autorisés notamment à faire ainsi usage de leurs armes.
Les gendarmes privilégient les grands chevaux de selle français
Les patrouilles s'effectuent à deux ou trois personnels durant quatre à cinq heures en fonction de la forme des chevaux et des conditions météorologiques.
À Arc-sur-Tille, cela laisse donc le temps de faire le trajet depuis Couternon au long de chemins de randonnée ou de petites routes, de tourner autour du plan d'eau et de passer par le parking.
La convention passée entre le centre équestre et la communauté de communes fait que quatre chevaux de selle français sont mis à disposition chaque jour.
Les gendarmes privilégient les animaux assez grands – 1m70 au garrot – et calmes.
Prochainement, la nouvelle brigade pourrait être dotée d'un véhicule dédié et d'un van pour transporter les chevaux en différents points du département. Cela correspondrait à un investissement de 30.000 euros de la part de la communauté de communes Norge et Tille.
De futures permanences mobiles
À partir de l'automne, des permanences mobiles, dédiées aux élus locaux, seront ouvertes pour permettre aux militaires de la nouvelle unité de mieux appréhender les spécificités et les besoins du territoire.
Les gendarmes sont équipés pour recueillir des dépôts de plainte en déplacement, ce qui ouvre la possibilité de recevoir également des habitants lors de ces permanences mobiles.
Par ailleurs, la second brigade annoncée sera implantée effectivement à Châtillon-sur-Seine dans le courant de l'année 2025.
Jean-Christophe Tardivon