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10/02/2025 17:04

SÉCURITÉ ROUTIÈRE : Le bilan de l'accidentalité sur les routes de la Côte-d'Or en 2024 confirme une «tendance positive»

Tout en notant la baisse d'indicateurs importants concernant le nombre de tués et de blessés dans des accidents de la circulation, le sous-préfet Olivier Gerstlé a constaté, ce lundi 10 février, qu'«il y a encore des chauffards et des inconscients sur nos routes». «Faire de la sécurité routière, c'est faire de la sécurité tout court», a-t-il rappelé.
Dans le détail de l'accidentalité routière en Côte-d'Or, après une année 2023 au bilan «encourageant» (lire notre article), 2024 délivre «un bilan de confirmation» aux yeux des autorités préfectorales.

Ce lundi 10 février 2025, à Dijon, les représentants des services de l'État, de la police et de la gendarmerie ont présente ce bilan de l'accidentalité et exposé leurs priorités pour 2025.

2024, «une année intense»


Selon le sous-préfet Olivier Gerstlé, directeur de cabinet du préfet de la Côte-d'Or, «l'année 2024 a été intense». En dehors de l'activité courante des, l'année 2024 a été riche d'événements impliquant un surcroît de déplacements routiers, parfois avec des perturbations modifiant les habitudes des usagers : mouvement social des agriculteurs avece avec des actions de blocage sur les réseaux routiers et autoroutiers, passage du Tour de France, passage des Relais de la Flamme olympique et paralympique, festival Golden Coast...

Du côté des phénomènes météorologiques, il y eut les inondations de mars puis un épisode neigeux précoce en novembre assorti d'une interdiction temporaire de transports scolaires.

En termes de réglementation, est entrée en vigueur la possibilité de passer son permis à partir de 17 ans et, localement, le transfert de la gestion de l'A38 au conseil départemental de la Côte-d'Or.

«Le plus faible nombre de tués sur les routes enregistré depuis 10 ans»


Le nombre de victimes d'accidents corporels est en baisse de 12,8% pour s'établir à 205 personnes. On recense 20 tuées dans un accident de la route, soit 4 personnes de moins qu'en 2023. Le nombre de blessées est stable à 324 personnes.

«Il s'agit du plus faible nombre de tués sur les routes enregistré depuis 10 ans», souligne Olivier Gerstlé qui voit là une «tendance positive» en restant «prudent» car «il y a une part d'aléatoire dans la survenue des accidents».

En particulier, le sous-préfet souligne une «évolution positive» concernant les usagers de deux-roues motorisés avec 2 tués en 2024 contre 5 en 2023 et 40 personnes impliquées en 2024 contre 55 en 2023.

«La très forte présence de la gendarmerie et de la police»


Le sous-préfet met ces indicateurs en relation avec «la très forte présence de la gendarmerie et de la police sur les routes de Côte-d'Or», en agglomération et hors agglomération, car les contrôles ont bel et bien augmenté.

En 2024, ont été organisés 105.000 contrôles d'alcoolémie (+8,4% par rapport à 2023) et 19.000 contrôles pour usage de stupéfiants (+27,9%).

Parallèlement, plus de contrôles automatisés de la vitesse ont été effectués notamment en raison de l'instauration de nouveaux parcours.

«On va développer les perquisitions aux domiciles des conducteurs» en cas d'usage de stupéfiants


En zone police, dans les agglomérations beaunoise et dijonnaise, le commissaire David Djamshidi, chef du service départemental de la sécurité publique de la Côte-d'Or, souligne «un nombre importants de contrôles routiers» et recense 84 refus d'obtempérer – «ces infractions en cachent d'autres» – et 739 délits de fuite – si certains correspondent à des incivilités, tous sont traités par les policiers à la suite de plaintes de victimes.

En revanche, le capitaine Frédéric Chemardin, commandant en second de l'escadron départemental de sécurité routière de la Côte-d'Or, constate une «diminution des refus d'obtempérer» dans le secteur couvert par les gendarmes.

Désormais, «les infractions à la législation concernant les stupéfiants sont suivies d'une procédure judiciaire, tous les militaires du groupement sont formés». «On va développer les perquisitions aux domiciles des conducteurs», prévient le gendarme.

«Faire de la sécurité routière, c'est faire de la sécurité tout court»


«Les contrôles sont certes faits pour vérifier que la réglementation routière est respectée mais ce sont aussi des contrôles qui, bien souvent, débouchent sur des affaires significatives», relève Olivier Gerstlé, «faire de la sécurité routière, c'est faire de la sécurité tout court».

«Les actions en matière de lutte contre les stupéfiants peuvent trouver leur origine dans les actions en matière de sécurité routière», insiste Olivier Gerstlé. «Les contrôles sont une manière de lutter contre les nouvelles formes de trafic», ajoute-t-il en songeant aux livraisons de substances à domicile.

«Plus de contrôles, plus de prévention, moins de comportements illicites»


Par rapport à 2023, Olivier Gerstlé note une baisse de 7% des infractions liées à la consommation d'alcool et de 12% des infractions liées aux vitesses excessives. En revanche, le nombre d'infractions à la législation sur les stupéfiants est stable.

Dans l'ensemble, le nombre de suspension de permis prononcées par le préfet diminue de 7%. À noter que la catégorie «autre» suspensions de permis, qui bondit de plus de 25% rassemble notamment les refus d'obtempérer et l'usage de distracteurs – comme le téléphone au volant – associés à une autre infraction.

Au moment de ce bilan, le sous-préfet constate donc «plus de contrôles, plus de prévention, moins de comportements illicites», ce qui l'amène à conclure à «une amélioration des comportements sur la route».

«Dès que l'on baisse la garde, les mauvais comportements refont surface»


Le volet préventif de la Sécurité routière a «quasiment doublé» par rapport à 2023 avec 111 actions de prévention cofinancée par l’État dans les établissements scolaires ainsi que lors de grands événements dont la Saint-Vincent tournante. La Sécurité routière dépasse ainsi son niveau d'activité d'avant la crise sanitaire.

Toutefois, «dès que l'on baisse la garde, les mauvais comportements refont surface», alerte Philippe Munier, responsable du bureau de la Sécurité routière en Bourgogne-Franche-Comté, «on peut essayer de faire encore mieux».

«Il y a encore des chauffards et des inconscients sur nos routes»


En 2025, l'objectif des services de la préfecture de la Côte-d'Or est d'«ancrer cette dynamique positive dans la durée et progresser encore». «20 morts, 324 blessés, cela reste insupportable. Il va s'agir de maintenir un très haut niveau de contrôle sur les priorités qui sont identifiées dans notre stratégie de sécurité routière 2023-2027.»

Puisqu'«il y a encore des chauffards et des inconscients sur nos routes», les forces de sécurité intérieure mettront l'accent sur la surveillances des conduits à risque : vitesse excessive, alcool, stupéfiants.

Des attentions portées aux usagers des mobilités douces ainsi qu'aux seniors


Parallèlement, «une action volontariste» concernera les modes de mobilités douces et les engins personnels motorisés, catégorie dans laquelle entrent les trottinettes électriques.

En 2024, deux cyclistes ont été tués et 22 ont été impliqués dans des accidents corporels. «Il y a encore beaucoup de progrès à faire du côté des usagers pour rouler en sécurité», analyse Olivier Gerstlé.

«On sent que les opérations concernant les trottinette marchent très bien, les gens sont très sensibles, les messages passent très bien», note le commissaire David Djamshidi.

Une «autre priorité» concerna les seniors puisque, en 2024, 8 tués avaient plus de 65 ans et 61 accidents ont impliqué un senior.

«La question du transport scolaire va rester au cœur des préoccupations»


En matière de transports scolaires, récemment 196 conducteurs de cars ont été dépistés pour vérifier un éventuel usage de produits stupéfiants, tous étaient négatifs. En revanche, en septembre dernier à Chevigny-Saint-Sauveur, une opération similaire a permis de révéler une conduite sous l'empire de stupéfiants.

«La question du transport scolaire va rester au cœur des préoccupations», prévient le sous-préfet, «on va maintenir la pression sur tous les chauffeurs».

En résumé, Olivier Gerstlé salue «la mobilisation des forces de sécurité intérieure ainsi que des acteurs de la sécurité routière» et appelle à «la mobilisation des usagers». «Il y a encore beaucoup de progrès à faire en la matière !»

Il est possible de signaler une personne apparaissant inapte à la conduite


Prochainement, une campagne de communication nationale portera sur la possibilité de signaler auprès de la préfecture une personne apparaissant inapte à la conduite et donc susceptible de constituer un danger pour autrui et pour elle-même, en vertu de l'article R221-14 du Code de la route. 34 signalements de ce type ont été effectués en 2024.

La personne signalée est amenée alors à se soumettre à un avis médical pour évaluer son aptitude à la conduite. La décision du préfet peut faire l'objet d'un recours auprès de la justice administrative.

Jean-Christophe Tardivon












Photographie SDIS 21


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