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28/10/2022 21:14

SÉCURITÉ ROUTIÈRE : «Toussaint 2022», une vaste opération de contrôles dans 18 départements

Alors que le bilan des morts sur les routes reste dramatique, les déplacements pour le pont de la Toussaint sont sujets à des contrôles de vitesse. Ce vendredi 28 octobre, les gendarmes étaient notamment mobilisés à Fleurey-sur-Ouche, le long de l'A38.
Le ballet des voitures interpellées n'arrête pas. Citadines, familiales, berlines ou encore voitures de sport se succèdent sur le petit parking en terre battue à Fleurey-sur-Ouche où les gendarmes guident les conducteurs. Parfois, trois véhicules se retrouvent arrêtés simultanément.

C'est le résultat d'un contrôle de vitesse réalisé sur l'A38, dans le sens Dijon-Paris, sur la portion limitée à 110 km/h. 140, 150, 170 km/h... conducteurs et conductrices ont le pied lourd en début de week-end, parfois avec de jeunes enfants à bord ce qui étonne d'autant plus les gendarmes, au-delà de l'infraction.

Opération zonale «de grande ampleur»


Ce vendredi 28 octobre 2022, alors que s'annonce un large pont jusqu'au mardi 1er novembre, le contrôle prend place dans «une opération de grande ampleur» décidée par la préfète de la zone de défense et de sécurité est, zone qui englobe les 18 départements des régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand-Est. C'est l'opération «Toussaint 2022».

Les forces de sécurité intérieure, gendarmes et policiers, sont mobilisées pour de lutter contre l'insécurité routière. «Si les opérations de contrôle et de verbalisation sont continues tout au long de l'année, une opération coordonnée de cette ampleur vise avant tout à encourager la prise de conscience collective», explique la préfecture de la zone est. «En mettant en place un ensemble de dispositifs visibles, l'objectif est de limiter les comportements à risque générateurs d'accidents.»

En Côte-d'Or, «une mortalité parmi les plus mauvaises des dix dernières années»


Le bilan de la mortalité sur les routes reste dramatique. Au niveau national, on compte plus de tués cette année qu'en 2019. En Bourgogne-Franche-Comté et Grand-Est, de janvier à août 2022, on compte 311 décès contre 260 l'année précédente à la même période.

En Côte-d'Or notamment, de janvier à septembre 2022, on dénombre 173 accidents, 27 tués et 206 blessés. Deux accidents mortels viennent s'ajouter en octobre, augmentant le bilan intermédiaire. Selon la préfecture, il s'agit d'«une accidentalité et une mortalité parmi les plus mauvaises des dix dernières années».

«90% des décès sur la route sont liés à des comportements à risque»


Tous les réseaux routiers, tous les usagers et tous les âges sont concernés avec des victimes ayant entre 16 et 90 ans.

«La vitesse est une des causes principales d'accidents, un accident mortel sur trois étant dû à une vitesse excessive ou inadaptée», martèle la préfecture de la zone est. «Par ailleurs, près de 90% des décès sur la route sont liés à des comportements à risque», ajoute la préfecture en mentionnant la fatigue, la distraction due à une conversation, l'usage du téléphone au volant, la consommation d'alcool ou de stupéfiants.

En Côte-d'Or, les causes des accidents mortels ces derniers mois sont, par ordre décroissant : la vitesse excessive ou inadaptée, la consommation d'alcool, la somnolence, un malaise, le non-respect des règles comme un refus de priorité ou un dépassement dangereux puis, à égalité, la consommation de stupéfiants, l'usage de distracteurs de la conduite comme un téléphone, l'inattention ou la prise de médicaments.

Conditions de circulation dégradées en automne


Par ailleurs, alors que la période de l'été indien tende à oublier ces facteurs de risque, la préfecture appelle à redoubler de vigilance alors que la luminosité diminue, que des feuilles peuvent s'accumuler sur les chaussées et que, tendanciellement, les conditions météos sont moins favorables en automne et en hiver.

La préfecture appelle donc à être vigilant aux autres usagers, à respecter les règles de déplacement, à être concentré sur sa conduite, à préparer son déplacement et à sensibiliser son entourage au risque routier impliquant des conséquences considérables.

Un dispositif efficace


Ce vendredi, le point de contrôle de Fleurey-sur-Ouche, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Dijon, reçoit la visite d'Olivier Gerstlé, directeur de cabinet du préfet de la Côte-d'or.

Chef des opérations adjoint pour le groupement de gendarmerie de la Côte-d'Or, le lieutenant-colonel Alexandre Deffaïsse explique le dispositif : une base de verbalisation au niveau de l'échangeur de Fleurey-sur-Ouche, un cinémomètre en bord d'autoroute à 3 km en amont, dans une portion limitée à 110 km/h, et une base d'attente à 2 km avec un véhicule rapide d'intervention et des motards qui guident les véhicules en infraction jusqu'au parking.

Sur ce contrôle, une douzaine de gendarmes sont mobilisés venant de la brigade territoriale de Velars-sur-Ouche et de l'escadron départemental de sécurité routière de Côte-d'Or.

Le bilan du contrôle est révélateur du relâchement constaté parmi bon nombre de conducteurs depuis la fin de la crise sanitaire. En trois heures, les gendarmes ont constaté 14 excès de vitesse et une alcoolémie délictuelle.

Sept autres actions sont prévues ce vendredi dans toute la Côte-d'Or, engageant en tout 80 personnels des forces de sécurité intérieure. D'autres contrôles auront lieu de façon plus ponctuelle jusqu'au mardi 1er novembre au soir.

«Intervenir sur la route, c'est dangereux et c'est sensible»


«Au-delà de l'aspect répressif, notre présence engage un aspect dissuasif et matérialise notre empreinte au sol et notre présence sur l'ensemble du territoire», souligne le capitaine Ludovic Morel, commandant en second de l'escadron départemental de sécurité routière de Côte-d'Or (EDSR).

«Il est très important de remobiliser tout le monde, ces opérations y contribuent», confirme Olivier Gerstlé. Le sous-préfet alerte particulièrement sur l'usage du téléphone au volant : «quand on est sur la route, il s'agit de se protéger soi-même, il s'agit de protéger les autres. C'est une conduite citoyenne que l'on attend des gens».

De plus, le représentant de la préfecture rend hommage à l'engagement des gendarmes dans un contexte où les refus d'obtempérer se multiplient : «intervenir sur la route, c'est dangereux et c'est sensible».

Jean-Christophe Tardivon

Une Seat Leon Cupra au service des gendarmes de la Côte-d'Or


Bilan de l'opération de contrôles routiers «Toussaint 2022»