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05/12/2023 08:54

DIJON : Six hommes mis en examen pour «meurtre en bande organisée» suite à la fusillade du quartier Stalingrad

Les six protagonistes ont été mis en examen, ce lundi 4 décembre, certains placés en détention provisoire.
Dans la nuit du samedi au dimanche 26 novembre dernier, à Dijon, un homme de 55 ans a été tué dans son lit. Tué par une balle perdue alors que, à bord d'un véhicule, deux hommes mitraillaient la façade d'un immeuble du 14 de la rue Blanqui, dans le quartier Stalingrad. Une soixantaine de douilles de différents calibres ont été retrouvées par les enquêteurs.

La chambre de la victime se situait juste au-dessus de l'entrée de l'immeuble connu pour être un point de deal. Originaire du Kossovo, le quinquagénaire habitait Dijon depuis 14 ans et vivait avec sa femme, sa fille et son fils, tous les deux majeurs. «Une famille respectable», selon François Rebsamen (PS, FP), maire de Dijon, qui a été relogée par Grand Dijon Habitat, bailleur social propriétaire de l'immeuble de la rue de Trèves.


Le véhicule utilisé pour les tirs conduit à six suspects


Le jour même, des policiers de la direction départementale de la sécurité publique de la Côte-d'Or (DDSP 21) retrouvaient le véhiculé utilisé dans un box. Il ne contenait pas d'armes mais a constitué un support précieux dans l'enquête de flagrance pour «meurtre en bande organisée» confiée par le parquet à la brigade criminelle de la direction territoriale de la police judiciaire de Dijon.

Le jeudi 30 novembre, deux suspects ont été interpellés au niveau du péage du Boulou, au sud de Perpignan (Pyrénées-Orientales), grâce à l'action conjointe des brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Marseille, Montpellier et Perpignan.

Les deux hommes tentaient de rejoindre l'Espagne par l'A9. Ils circulaient à bord d'une Volkswagen Polo pour laquelle un lien avait été établi avec le véhicule du box grâce à des objets qu'il contenait. Transférés à Dijon, ils ont alors été placés en garde à vue.

Dans la foulée, le propriétaire de la Polo a été interpellé et placé en garde à vue ainsi qu'une personne ayant utilisé cette voiture pour acheter des vêtements avant les faits, notamment des gants.

La surveillance de cette Polo a permis également de localiser, dans un secteur différent du quartier de Stalingrad, un logement servant de «base arrière» dans lequel une cinquième personne a été interpellée et 20.000 euros en espèces ont été saisis.

De plus, le parquet a indiqué qu'un mineur ayant reconnu avoir le volé le véhicule utilisé pour la fusillade a été placé lui aussi en garde à vue.

Le procureur «félicite» la police judiciaire de Dijon


Ce lundi 4 décembre 2023, Olivier Caracotch, le procureur de la République de Dijon a apporté des explications sur les premiers éléments de l'enquête en «félicitant les services de la police judiciaire pour le travail qui a été fait» en raison des «six gardes à vue, huit jours après la commission de faits de cette nature».

Le dossier a mobilisé une cinquantaine d'agents de la direction territoriale de la police judiciaire de Dijon dirigée par  le commissaire divisionnaire Philippe Dassonville.

Aucune arme retrouvée à ce jour


Le véhicule vraisemblablement utilisé lors de la fusillade a effectivement été volé, le vol ayant été déclaré par le propriétaire. Il a été retrouvé «sans dégradation» après un travail «rapide et efficace» des policiers de la DDSP 21.

«Depuis le début, il est quasiment acquis, sous réserve de l'évolution de l'information judiciaire, que c'était le hall d'immeuble qui était visé et certainement pas cet homme de 55 ans qui a été touché dans sa chambre et qui n'a rien à voir avec le trafic de stupéfiants», a pris soin de déclarer le procureur.

Aucune arme n'a été retrouvée et aucune charge scientifique n'a été relevée à ce stade.

Six hommes «peu connus voire pas connus» de la justice

 
Les protagonistes sont tous des hommes jeunes résidant dans l'agglomération dijonnaise. Ils sont «très peu connus voire pas connus des services judiciaires». Ils ont soit des casiers vierges, soit une mise en cause en lien  avec le trafic de stupéfiants. «On n'est pas face à des profils de délinquants récidivistes et très chevronnés», a insisté Olivier Caracotch.

«La plupart contestent totalement toute participation aux faits et expliquent par le hasard leur présence dans le véhicule Polo notamment. Aucun n'admet sa responsabilité et aucun ne dit avoir agi sur demande», a signalé le procureur. Le trajet vers l'Espagne correspondrait à «un voyage d'agrément».

Ouverture d'une information judiciaire pour «meurtre en bande organisée»


Une information judiciaire a été ouverte ce jour pour meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs, recel de malfaiteurs, recel en bande organisée de vol, vol, infraction à la législation sur les stupéfiants, non justification de ressources et refus de fourniture de codes de déverrouillage de smartphone.

Ce lundi, les six protagonistes interpellés ont été présentés à deux juges du tribunal judiciaire de Dijon. Leurs mises en examen pourraient être prononcées d'ici la fin de journée.

Le procureur a requis quatre placements en détention et deux contrôles judiciaires. «L'affaire ne fait que commencer», a souligné le représentant du ministère public.

Actualisé le 5 décembre 2023 :

Le tribunal judiciaire a prononcé six mises en examen : trois placements en détention provisoire et trois contrôles judiciaires.

Jean-Christophe Tardivon






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