Communiqué :« La France doit se préparer aux assauts de la République islamique d’Iran »
La
dégradation de la situation au Proche-Orient, qui ouvre la perspective
d’une guerre probable entre la République islamique d’Iran et Israël,
éclaire d’un jour nouveau les menaces que la tyrannie théocratique de
Téhéran fait peser non seulement sur son environnement immédiat, mais
aussi sur une partie du monde, en particulier sur la France.
Aux
traditionnels intérêts de puissance, par quoi un Etat surveille ou
menace un autre Etat, s’ajoute en l’occurrence la volonté djihadiste que
le régime des mollahs a sans cesse promue en stipendiant des affidés
dans des zones voisines d’Israël, la liste des proxys iraniens se
déclinant dans les trop connus Hezbollah, Houthis, Hamas...
Mais la
pieuvre n’étend pas ses tentacules qu’en bordure Est de la Méditerranée,
elle s’étire jusque sur nos rivages et menace nos libertés. Nous
feignons peut-être de ne pas le voir, mais tout nous pousse pourtant à
nous en convaincre. Et la guerre qui vient jouera comme un phénomène
aggravant dans cet ordre d’idée. L’armée iranienne ne détenant pas les
moyens d’une guerre conventionnelle longue, si le conflit est appelé à
durer, le régime des mollahs ne manquera pas de recourir à la guerre
asymétrique et, à cette fin, il actionnera sa force Al-Qods, l’unité
d’élite du corps des Gardiens de la révolution, en charge des opérations
extérieures (terrorisme, ingérence, espionnage, influence, blanchiment
de l’argent de la drogue, etc.).
Et c’est alors que la France sera
concernée. Elle l’est déjà en réalité. La force Al-Qods possède des
réseaux partout en Europe, y compris dans notre pays, en particulier
dans les milieux de l’extrême-gauche universitaire, qu’il s’agisse
d’étudiants ou d’enseignants, qui accordent leur soutien à des
organisations palestiniennes financées par Téhéran. Stratégie d’entrisme
qui n’est pas sans rappeler celle des Frères musulmans (leur islamisme
n’est pas sans affinités avec celui de l’Iran), au cœur d’une université
française rongée par la peste wokiste et islamiste, comme Sciences Po
Paris en donne en ce moment le triste spectacle en devenant un foyer
d’appel à l’intifada.
Une preuve nous en vient hélas d’une vieille
région française où, faute de vigilance, voire même avec la complicité
de certaines autorités locales, l’islamisme a pris racine, je veux
parler de la Bourgogne. En juin dernier, la DGSI a en effet arrêté à
Dijon un agent de la force Al-Qods, Bachir Biazar, qui résidait «
paisiblement » dans la cité des Ducs depuis un an et demi. Avant son
arrestation, Bachir Biazar était chargé de surveiller les opposants
iraniens et de faire de l’influence en milieu universitaire. Il a été
sagement renvoyé dans son pays cet été.
Si le contexte bourguignon
est hélas porteur (imam frériste très en vue à Dijon, dont le maire
disait il n’y a pas si longtemps qu’il était « son ami », Institut
européen des Sciences humaines installé à Château-Chinon que le sinistre
Youssef al-Qaradâwi a parrainé entre deux prêches sur la lapidation des
femmes adultères et la mise à mort des homosexuels), il n’en reste pas
moins qu’Al-Qods est présent sur d’autres parties de notre territoire,
prêt à passer à une action plus directe si le conflit devait durer sur
le sol iranien, notamment en ciblant des intérêts israéliens et des
organisations juives.
Or, on peut raisonnablement craindre qu’avec
l’intenable pusillanimité de la diplomatie française, ces enjeux ne
passent jamais au premier plan. Outre que le nouveau Premier Ministre a
accompli l’exploit, dans sa pourtant fort longue déclaration de
politique générale de mercredi, de ne pas prononcer une seule fois le
mot islamisme, lequel constitue sans contredit la principale menace sur
les libertés françaises à l’échelle d’une ou deux générations, le
communiqué produit par l’Elysée à l’issue du Conseil de Défense du même
jour a de quoi laisser pantois : condamnation des frappes de missiles
iraniens sur Israël, mais demande instante à l’Etat hébreu de cesser le
feu, autant dire de laisser ceux qui veulent sa destruction reprendre
leur souffle. Un balancement circonspect dont le quai d’Orsay a certes
le secret, mais qui est dévastateur pour l’influence française à l’heure
où les cartes sont en train de se rebattre au Proche-Orient.
Il est
urgent d’appeler au sursaut, sur le plan diplomatique comme sur le plan
gouvernemental, pour nous éviter le pire à l’intérieur et reprendre la
main à l’extérieur. Al-Qods ne constitue évidemment pas l’unique menace
islamiste en France, car l’hydre a cent têtes, mais cette agence peut
instantanément passer à l’action. Qui plus est, si la France veut
demeurer conforme à sa tradition historique de protectrice de la liberté
des peuples, elle doit aider Israël à défendre son intégrité et le
peuple iranien à renverser la théocratie qui l’opprime.
Gilles Platret
Maire de Chalon-sur-Saône
Conseiller régional de Bourgogne & Franche-Comté