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03/04/2024 23:11
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ENVIRONNEMENT : Claire Mallard appelle à «une mobilisation générale pour massifier les solutions d'adaptation» aux inondations

La présidente du groupe politique Écologistes et solidaires au sein du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté réagit aux propos du président du conseil départemental de la Saône-et-Loire sur l'entretien des fossés.
Communiqué du groupe Écologistes et solidaires du 3 avril 2024 :

Le changement climatique exacerbe les phénomènes météorologiques extrêmes et la fréquence des catastrophes naturelles. Dans les pays du sud, ouragans, inondations, cyclones privent d’ores et déjà des populations de leurs zones d’habitation et provoquent des migrations. Des pans entiers de zones côtières sont rayés de la carte.

Les crues en Hauts-de-France, dans le centre Ouest et depuis ce week-end en Bourgogne-Franche-Comté (Saône-et Loire, Côte d’Or et Yonne), engendrent des dégâts économiques et psychologiques.

 
Après chaque épisode de crues, vient le temps de l’analyse et du débat autour des catastrophes naturelles, pourtant ces phénomènes sont connus et s’accélèrent.

Face à la détresse et le désarroi des victimes, depuis ce week-end en Bourgogne-Franche-Comté (Saône-et-Loire, Côte d’Or et Yonne), il est temps d’écouter les propositions issues de travaux scientifiques ou encore de retours d’expériences documentés.

Si M. Accary, président du Département de Saône-et-Loire, cherche, à juste titre, des explications à la présence d’arbres et de morceaux de bois dans les rivières, le prétendu non-entretien des fossés, si rassurant soit-il par la simplicité de la solution, est évidemment bien faible face à la réalité des faits, et bien insuffisante pour gérer les risques et expliquer l'impact économique et social des crues.

Dans un premier temps, la lutte pour réduire les émissions de CO2, et toute la décarbonation de nos économies, sont les seules solutions pour protéger les habitants d'une aggravation à venir, en agissant à la racine sur les plus gros postes d’émission (transports, bâtiments, alimentation…) et espérer réduire l’intensité des phénomènes naturels.

En matière d’adaptation, l’enjeu est bien d’engager collectivement le passage d’une culture d’aménagement du territoire et d’urbanisme où l’étalement urbain n’ont fait que provoquer et démultiplier le ruissellement de l’eau (imperméabilisation des zones urbaines et industrielles, arrachage des haies, drainage des champs, cultures et vignes sans couverture de sol…) à l’urgence de ralentir l’écoulement de l’eau par des sols vivants pour absorber les pluies, via la réimplantation de haies capables de ralentir les ruissellements et, autant que possible, la gestion de la pluie à la parcelle en zone urbaine.

En parallèle, la culture du risque mérite d’être plus présente dans notre quotidien. Au-delà de la gestion des crises, il convient de poser la question de l'avenir du bâti et aménagements existant dans les zones inondables. Face à des crues récurrentes, qui touchent les habitations comme les entreprises, mettre l’ensemble des biens hors d’eau n'est pas toujours facile, c'est pour cela qu'il faut que l'Etat et les assurances généralisent l'accompagnement à l'évaluation des risques pour le bâti et financent soit des reconstructions résilientes, soit des délocalisations.

Toutes ces solutions existent et méritent d’être amplifiées. Les syndicats de rivières, les syndicats en charge de la question de l’eau sont des acteurs formidables de l’adaptation climatique, de prévention des risques (inondations comme sècheresses) et de concertation pour construire avec l’ensemble des parties prenantes ces solutions d’adaptation qui nécessitent des moyens importants et une méthode adaptée.

Les besoins en travaux pour permettre à nos territoires d’amortir les chocs sont immenses. Je le constate tous les jours dans mon mandat. L’heure est sans doute venue de renforcer nos dispositifs et équipements pour réduire les vulnérabilités et faire que nous puissions vivre, bien, décemment, en sécurité, malgré des pluies intenses qui sont, d’ores et déjà et pour longtemps, notre quotidien.

Selon André Accary, la fin de l’entretien des rivières et des fossés aurait «amplifié la montée des eaux» de l'Arroux en Saône-et-Loire



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