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14/05/2023 12:28

ART CONTEMPORAIN : Marc Desgrandchamps expose ses «silhouettes» au musée des Beaux-arts de Dijon

L'exposition revient sur les dix dernières années de travail du peintre figuratif français Marc Desgrandchamps. «La Ville de Dijon est très attachée à la valorisation de l'art contemporain», a déclaré François Rebsamen lors de l'inauguration, ce jeudi 11 mai.
La nouvelle exposition temporaire du musée des Beaux-arts de Dijon a été inaugurée, ce jeudi 11 mai 2023. Jusqu'au 28 août prochain, le musée propose de découvrir des œuvres récentes du peintre contemporain Marc Desgrandchamps.

«L'ensemble de son œuvre témoigne de l'instabilité des perceptions et de l'ambiguïté du visible. Par la très grande originalité plastique de son travail, Marc Desgrandchamps a su créer un univers pictural immédiatement identifiable, qui résiste néanmoins aux interprétations», explique le musée des Beaux-arts.

90.000 visiteurs au musée des Beaux-arts depuis le début de l'année



En lançant les discours officiels, François Rebsamen (PS, FP), maire de Dijon, commence par se féliciter de la fréquentation du musée des Beaux-arts post-crise sanitaire : la précédente exposition temporaire des œuvres de Maria Helena Vieira Da Silva a attiré 45.000 visiteurs.

En comptant également la collection permanente, le musée a accueilli 90.000 visiteurs depuis le début de l'année. La municipalité espère atteindre 500.000 visiteurs dans l'ensemble de ses musées en 2023.

Dans la salle des États du palais des ducs de Bourgogne, jouxtant les espaces du musée, le propos se tient devant près de 300 personnes. Participent notamment au vernissage plusieurs élus dont Nathalie Koenders (PS), première adjointe au maire de Dijon, et Christine Martin (PS), adjointe à la culture, ainsi que des représentantes du ministère de la Culture et de la préfecture de la Côte-d'Or, respectivement Aymée Rogé, directrice régionale des affaires culturelles de Bourgogne-Franche-Comté, et Anne Coste de Champeron, secrétaire générale des affaires régionales de Bourgogne-Franche-Comté.

«Faire partager l'art ancien tout en maintenant une relation avec les artistes vivants»


Le maire de Dijon salue «un artiste peintre important de la scène contemporaine française», un artiste figuratif «reconnu dans les années 80 à une époque où l'art abstrait prédominait».

«Avec cette nouvelle exposition, notre musée des Beaux-arts est fidèle à sa vocation première qui est de faire partager l'art ancien tout en maintenant une relation avec les artistes vivants», estime François Rebsamen.

«La Ville de Dijon est très attachée à la valorisation de l'art contemporain, à soutenir des artistes pour qu'ils puissent avoir des lieux où travailler et que leurs œuvres soient présentées», ajoute-t-il, en référence au centre d'art contemporain Le Consortium ainsi qu'à la galerie Interface, qu'aux ateliers Vortex ou encore à la Halle 38.

«Nous voulons que la culture soit diffusée le plus largement possible», insiste le socialiste qui rappelle la gratuité des musées municipaux.

«Marc Desgrandchamps, une des personnalités les plus marquantes de la peinture en France depuis les années 80»


«L'objectif du musée des Beaux-arts de Dijon et du musée d'Art contemporain de Marseille, auquel nous nous sommes associés, est de révéler au public le plus large l’œuvre récente de Marc Desgrandchamps, une des personnalités les plus marquantes de la peinture en France depuis les années 80», indique la conservatrice en chef Frédérique Goerig-Hergott, à propos de l'artiste, né en 1960 à Sallanches, qui vit et travaille à Lyon.

Selon la directrice des musées de la Ville de Dijon, l'exposition «Silhouettes» correspond à «la première monographie d'envergure consacrée à un artiste contemporain français» depuis 2019, avec 47 tableaux accompagnés de quelques dessins et collages.

Certaine œuvres sont issues de musées, d'autres des galeries Leong & Co et Eigen + Art. D'autres encore ont été directement prêtées par l'artiste et sont ainsi révélées en exclusivité à Dijon.

«Des silhouettes égarées se mêlent dans une lumière intense prêtant à abstraire les formes»


L'exposition permet de suivre l'évolution du travail de Marc Desgrandchamps ces dix dernières années, depuis l'importante présentation qui avait été faite au musée d'Art moderne de la Ville de Paris, en 2011.

«Durant cette décennie, les coulures de la fin des années 90 se sont progressivement résorbées, laissant place aux simples transparences de peinture», signale Frédérique Goerig-Hergott.

«Si le motif du cheval et la figure perdurent, le motif de la ville a disparu au profit de paysages épurés – campagnes, montagnes, parcs, bords de mer, de lac ou de rivière – où se mêlent des silhouettes égarées, énigmatiques et silencieuses, souvent solitaires, dans une lumière intense prêtant à abstraire les formes», développe la directrice.

«Les œuvres prennent leurs sources dans les souvenirs personnels de l'artiste,  ses voyages et ses visites de différents sites archéologiques, se référent à la statuaire antique, à l'histoire de l'art, au cinéma, à la musique, à la littérature, aux médias et au monde contemporain», poursuit-elle.

Deux œuvres de Marc Desgrandchamps rejoignent les collections du musée


Pour faire connaître durablement le travail de Marc Desgrandchamps, la Ville de Dijon a acquis en 2022 le diptyque «Silhouettes» pour la somme de 56.000 euros auprès de la galerie Lelong & Co. De plus, l'artiste a fait don du tableau «The Young Mod's forgotten Story» – une huile sur toile de 2 mètres sur 1,5, peinte en 2012 – faisant référence à la culture anglaise Mod, dont les Kinks étaient les représentants les plus connus dans les années 1960.

Ce sont ainsi deux œuvres qui rejoindront les collections permanentes municipales après cette exposition. Selon la directrice des musées municipaux, la politique d'acquisitions du musée des Beaux-arts vise à «soutenir des artistes contemporains majeurs qui portent un regard personnel sur leur époque et l'histoire de l'art».

Le diptyque «Silhouettes» s'inspire d'une «Flagellation du Christ»


Le diptyque sans titre acquis par la Ville de Dijon – une huile sur toile de  deux mètres sur trois – a été spontanément baptisé «Silhouettes» par les intervenants puisqu'il a servi à réaliser l'affiche de l'exposition.

Le tableau s'inspire d'une œuvre majeure de la Renaissance italienne, «La Flagellation du Christ» de Piero della Francesca [NDLR : réalisé en 1460, le tableau est conservé à la Galleria nazionale delle Marche à Urbino, en Italie].

«[Marc Desgrandchamps] a repris le cadre avec cette architecture intérieure-extérieure», explique Frédérique Goerig-Hergott, «avec des figures féminines qui, munies d'un portable, font face à une sculpture mystique qui se réfère à un célèbre bras-relief dans l'histoire de l'art». «C'est intéressant cette confrontation de deux temporalités différentes.»

Une évocation des confinements de la crise sanitaire


Achevé en avril 2020, juste aux débuts de la crise sanitaire, Marc Desgrandchamps a glissé une figure – qui ne se trouve évidemment pas dans l’œuvre de Piero della Francesca – pour évoquer le confinement.

«J'ai commencé à peindre l'environnement de cette Flagellation», se souvient Marc Desgrandchamps, «mais, je me suis arrêté ; à un moment donné, je me suis dit ''je ne vais pas aller jusqu'au bout de la copie et je vais réintroduire des figures issues de mon propre univers'' et, peut-être, de notre univers commun. Ce qui a donné cette peinture où l'on a ces deux figures féminines qui sont en regard de cette sculpture, ce qui pourrait peut-être évoqué un lieu muséal, ou autre, mais je n'avais pas forcément ça à l'esprit au départ. Ça fait partie aussi de la manière dont ce conçoivent les tableaux, c'est à dire qu'il y a des interactions qui peuvent se créer mais qui se créent au fur et à mesure de la construction de la peinture».

«Je suis heureux d'exposer en ces lieux», conclut sobrement Marc Desgrandchamps, «maintenant, ce sera au public de juger de la pertinence de ce qui est présenté».

Un espace d'exposition temporaire rénové


Au troisième étage, l'espace d'exposition temporaire a été revu pour être séparé du circuit dédié à la collection permanente. L'accès peut être direct depuis l'ouest de la cour de Bar – l'ancienne entrée principale du musée – à la verticale du toit doré. Un ascenseur conduit jusqu'au troisième étage, au niveau de l'incise architecturale contemporaine établie en 2019, et à l'entrée du nouvel espace rénové.

Le commissariat de l'exposition «Silhouettes» a été assuré par Frédérique Goerig-Hergott et Pauline Nobécourt. Les éditions Skira ont publié un catalogue de 216 pages. L'application de visite Nomade propose des contenus en français, en anglais et en allemand. Une programmation culturelle est déclinée autour de l'exposition – dont des rencontres avec l'artiste les 15 et 28 juin – avec notamment des activités destinées aux jeunes publics.

La présentation au musée des Beaux-arts est prolongée par un accrochage au musée Magnin, intitulé «Dia-logues» et conçu par Sophie Harent, composé de lithographies et d'estampes intégrées aux collections permanentes.

Jean-Christophe Tardivon

Informations pratiques
«Marc Desgrandchamps - Silhouettes»
du 12 mai au 28 août 2023
au musée des Beaux-arts de Dijon
Place de la Sainte-Chapelle 21000 DIJON
Ouverture
Ouvert tous les jours sauf le mardi
du 1er octobre au 31 mai : de 9h30 à 18h
du 1er juin au 30 septembre : de 10h à 18h30
Fermé les 1er janvier, 1er et 8 mai, 14 juillet, 1er et 11 novembre, 25 décembre
Gratuit
Toute l’année, les collections permanentes sont gratuites pour tous.
Contact
03 80 74 52 09
musees@ville-dijon.fr
musees.dijon.fr
Accès
Navette gratuite Divia City, arrêt «Beaux-Arts» ou «Théâtre»
Bus > Liane 6 arrêt «Théâtre»
Bus > Ligne 11 arrêt «St Michel»
Parkings : Darcy, Dauphine, Grangier, Monge, Sainte-Anne
Le musée des Beaux-Arts est entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite.



















































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