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26/03/2023 18:39

CINÉMA : Avec «Les Trois Mousquetaires», Martin Bourboulon porte «un nouveau regard» sur le film de cape et d'épée

Le réalisateur et deux acteurs – François Civil et Éric Ruf – étaient présents à Dijon, ce samedi 25 mars, pour une avant-première. «On avait à cœur de proposer un grand film spectaculaire, familial, avec un casting riche», a signalé Martin Bourboulon.
Le film «Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan» semble remplir une forte attente du public français tant l'accueil des premiers spectateurs de l'avant-première au cinéma Pathé Dijon a été enthousiaste, ce samedi 25 mars 2023.

Après Mâcon et avant Troyes, l'équipe du film a fait étape à la Cité de la Gastronomie pour rencontrer près de 500 personnes réparties en deux salles.

Le plus célèbre des romans d'Alexandre Dumas


Compagnon de route de Bertrand Tavernier, Martin Bourboulon a récemment réalisé «Eiffel» (2021), une autre fresque historique avec Romain Duris.

Les deux tomes des «Trois Mousquetaires» sont produits par Chapter Two, Pathé films et M6 films pour un budget atteignant 70 millions d'euros. Le scénario est signé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte. Sortie nationale de ce premier tome le 5 avril prochain.


S'appuyant sur le plus célèbre des romans d'Alexandre Dumas, le réalisateur conte les aventures de Charles d'Artagnan (François Civil), jeune gentilhomme gascon désargenté, se rendant à Paris en 1627 pour tenter d'entrer dans le corps d'élite des mousquetaires du roi.

L'aventurier se lie avec Athos (Pio Marmaï), Porthos (Vincent Cassel) et Aramis (Romain Duris) avant d'être pris dans l'engrenange de la fameuse intrigue des ferrets de la reine. Anne d'Autriche (Vicky Kripes) nouant une relation romantique avec le duc de Buckingham (Jacob Fortune-Lloyd), au grand dam du roi de France Louis XIII (Louis Garrel).

Dans un contexte de reprise des guerres de religion, d'Artagnan se retrouve aux prises avec les ennemis de la reine, Milady de Winter (Eva Green) et le cardinal de Richelieu (Éric Ruf), tout en nourrissant des sentiments pour la lingère d'Anne d'Autriche, Constance Bonacieux (Lyna Khoudri).

L'esprit du texte d'Alexandre Dumas


L'échange avec le public du Pathé Dijon – qui applaudira quasiment chaque intervention d'un des protagonistes – permet à l'équipe du film de présenter les motivations du projet et de révéler quelques secrets de tournage.

Plutôt qu'une adaptation littérale du roman d'Alexandre Dumas, les scénaristes se sont appuyés sur «l'esprit» du texte, un «monument de la littérature française».

«Il y avait une vraie envie commune de revisiter le patrimoine très riche de notre littérature française pour réinvestir aussi en proposition de grands films d'aventure pour le public», signale Dimitri Rassam, connu pour avoir produit «Le Petit Prince» (2015) de Mark Osborne.

«Les classiques, ça nous appartient, ça vous appartient. C'est très très beau de travailler une mémoire commune. Les Trois Mousquetaires, on sait tous ce que c'est. Le fait de le représenter, de le moderniser et qu'en même temps il n'échappe pas à un imaginaire que nous avons tous, c'est toute l'ambition et le bonheur de ce film», développe le coscénariste Matthieu Delaporte.

«Le livre a été écrit en feuilleton. La construction dramaturgique est faire de petites boucles, c'est fait pour que les gens aient envie de tourner les pages et ce n'est pas fait pour être lu d'une traite», analyse Matthieu Delaporte. «On a mis le livre à plat, on a essayé de garder les moments fondamentaux, emblématiques du livre. Ensuite, on a reconstruit une narration.»

«Aller chercher le maximum de vérité»


«Il y avait le petit charme de se reconfronter à un genre, le film de cape et d'épée, qui n'était plus vraiment dans nos cinémas depuis plusieurs années, cela faisait 60 ans que 'Les Trois Mousquetaires' n'avaient pas été adaptés par une équipe française et des acteurs français», poursuit le réalisateur Martin Bourboulon.

Les deux tomes ont été tourné simultanément, en huit mois. Producteurs et réalisateur ont fait le choix de recourir à des décors naturels plutôt qu'à des fonds verts en studio. Ainsi, toutes les scènes ont été tournée en France : région parisienne, Bretagne, Picardie, à Troyes et même à l'Hôtel-Dieu de Beaune.

«C'était dans le cadre de la chasse au vrai, de tout faire pour croire à tout», indique le réalisateur. «C'était le début d'un process de fabrication en allant chercher le maximum de vérité à tous les endroits, à commencer par les décors, ensuite les costumes.»

«Les acteurs ne sont jamais doublés»


Une scène a particulièrement marqué les premiers spectateurs : le moment où les trois mousquetaires et le nouveau cadet se retrouvent ensemble en présence pour la première fois.

Une «scène iconique» qui a été traitée en long plan séquence : «le rythme devait avoir lieu dans la scène, de manière très incarné par les acteurs, en temps réel», partage Martin Bourboulon. «L'approche technique devait faire confiance à l'implication physique des acteurs. Les acteurs ne sont jamais doublés.»

«C'était une scène assez compliquée à faire, surtout pour les acteurs. Il y a un rendez-vous dans cette scène-là qui se fait entre l'équipe technique, les acteurs, les chorégraphes. (…) Les acteurs ne sont jamais doublés», ajoute le réalisateur. «Ça demande beaucoup d'engagement physique», confirme François Civil.

Le plan de 3'40'' a nécessité plusieurs semaines de préparation et cinq jours de tournage. Les déplacements ont été coordonnés par le cascadeur Dominique Fouassier et le dresseur de chevaux Mario Luraschi. En amont, les acteurs se sont entraînés à l'escrime avec le champion olympique d'épée Yannick Borel.

D'Artagnan face au cardinal de Richelieu


«D'Artagnan, c'est un héros assez atypique», intervient François Civil. «Il décide de devenir mousquetaire, il a ce feu en lui, cette ambition qui était très belle à aller chercher. Il y a toute une palette qui était très intéressante à vivre avec lui : son arrogance parfois, son impétuosité, sa naïveté, sa jeunesse, sa fraîcheur.»

Réputé retors et intransigeant, précurseur de l’absolutisme, le cardinal de Richelieu symbolise le personnage que le public adore détester. «C'est des rôles magnifiques à jouer», s'enthousiasme Éric Ruff. «J'aimerais qu'on ne sache jamais, lorsqu'il parle, ce qu'il pense profondément.»

François Civil lance un ban bourguignon


François Civil ayant gardé un bon souvenir d'un précédent tournage en Bourgogne avec Pio Marmai, il ne manque pas de mentionner le bourgogne – «le meilleur vin du monde» – et le jambon persillé avant de se lancer dans un ban bourguignon qui ravit le public.

Le second tome «Les Trois Mousquetaires : Milady» sortira le 13 décembre prochain. En cas de succès commercial, l'équipe de Chapter Two envisage d'embrayer sur d'autres adaptations de romans d'Alexandre Dumas en films ainsi que sur des séries télévisées dédiés à des personnages spécifiques.

Un spectateur gagne l'épée du film


Au regard de l'affluence dijonnaise, ce samedi, le parcours de ce premier tome démarre sous de bons augures. Il faut dire que le teasing à Dijon remonte à plus de dix mois. Le 6 mai dernier, lors de l'inauguration de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin, Jérôme Seydoux, coprésident du groupe Pathé, entamait déjà la promotion du film en agitant une casquette siglée (lire notre article).

Avant les projections, un heureux spectateur a eu la chance de remporter – à l'issue d'un duel pacifique – un autre produit dérivé : l'épée du film. Le gagnant n'a pas manqué de brandir l'arme factice face au public en signe de victoire.

Jean-Christophe Tardivon



Questions au réalisateur Martin Bourboulon


Est-ce important d'avoir un film à grand spectacle français qui puisse rayonner à l'international ?

«C'est important de continuer à vouloir proposer pour le public des grands films d'aventure, des grands films spectaculaires – on l'espère – et, surtout des films généreux dans leur casting, avec des propositions fortes. On a rarement vu tous ces acteurs tourner tous ensemble dans un même film.»

«On aime ce cinéma-là, on aime ce cinéma vers le public. On avait à cœur de proposer un grand film spectaculaire, familial, avec un casting riche.»

«Il y aussi des objectifs à l'international. Partant du principe que cette œuvre est iconique, une œuvre du patrimoine français très forte, le film va être présent dans plusieurs pays. C'est quelque chose qui comptait, de faire rayonner notre force de cinéma et notre proposition national.»

Avez-vous voulu renouveler le genre du film de cape et d'épée ?

«Renouveler, je n'ai pas cette prétention-là. En tout cas, porter un nouveau regard, oui. Essayer d'amener quelque chose d'un peu différent par rapport à ce qui avait pu être fait précédemment.»

«Les costumes détonnent par rapport à ce qui a pu être fait avant. C'est réjouissant parce que c'est aussi, à la place que l'on a, les metteurs en scène, d'essayer de proposer des choses nouvelles et d'enrichir le plaisir du cinéma pour le public.»

«Je suis obsédé par le public quand on fabrique un film. On ne cesse de se demander s'il va être réceptif à nos idées. (…) L'émotion est très forte quand on se retrouve face à ce public-là après trois ans et demi de travail. L'accueil à Dijon a été vraiment merveilleux, merci vraiment au public.»

La première scène de bataille est filmée plus en contre-plongée que de coutume. Est-ce un choix particulier ?

«Effectivement, la contre-plongée permet souvent, au cinéma, de mettre en scène des dramaturgies et des héros. La contre-plongée héroïse un peu les acteurs. Il ne faut pas en abuser car cela peut être un effet dont on se lasse. (…) C'était un outil dans notre grammaire qu'on trouvait intéressant.»

Quelle scène a été tournée à l'Hôtel-Dieu des Hospices de Beaune ?

«C'est une scène du deuxième film, entre Porthos et Aramis qui retrouvent un personnage dont on découvre qu'il a un lien dans l'histoire.»












































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