L'expression «se faire une toile» semble avoir été inventée pour les films de la saga Spiderman. Ce mercredi 15 décembre 2021, jour de la sortie nationale de «Spiderman : No Way Home», 2.300 spectateurs se sont pressés au Pathé Gaumont Ciné Cap Vert à Quetigny, en périphérie de Dijon, dont 1.200 lors des trois projections simultanées en soirée.

Des animations attendaient ces spectateurs, le directeur lui-même a mouillé la chemise, ou plutôt le costume de super-héros, pour partager la joie de retrouver un public aussi nombreux. Il s'agit du meilleur démarrage depuis de nombreux mois, meilleur même que le dernier James Bond (lire notre article).

Une BD Marvel créée en 1962

Spiderman est né dans les bandes-dessinées Marvel en 1962 : mordu par une araignée radio-active, le jeune Peter Parker développe des super-pouvoirs arachnéens. Plusieurs séries télévisées, dessins animés et films vont se succéder pour figurer un des héros les plus populaires de la culture américaine, rapidement adopté en France.

En 2002, le réalisateur Sam Raimi filme Tobey Maguire dans le rôle de l'Homme-Araignée pour trois opus «Spider-Man». En 2012, un reboot de deux films met Mac Webb aux manettes et l'acteur Andrew Garfield dans la peau de «The Amazing Spider-Man».

Une nouvelle série de films démarre en 2017 avec Jon Watts à la caméra et Tom Holland au casting dans «Spider-Man : Homecoming». Après «Spider-Man : Far From Home» (2019), «Spiderman : No Way Home» fait partie d'une succession de films prenant place dans l'univers cinématographique Marvel (MCU en anglais) incluant d'autres super-héros comme les Avengers.

Tous les vilains sont de retour

Dans le film précédent, l'identité secrète de Spiderman a été révélée au monde entier, transformant le super-héros en ennemi public numéro un ! Dans le nouvel opus, Peter Parker est innocenté et tente de retrouver une vie normal de teen-ager. Il sollicite l'aide de Doctor Strange pour faire oublier au monde sa double identité. Ce faisant une faille est créée entre les univers parallèles du MCU.

Débarquent alors les antagonistes préférés du public : Doc Octopus, le Bouffon vert, Electro, l'Homme-Sable... joués par leurs anciens interprètes. Plutôt que de les affronter, Spiderman tentera de les ramener dans le camp de la justice.

«Ces Spiderman-là essaient de faire quelque chose de légèrement différent»

Libraire spécialisé en comics à Momie Dijon, située rue des Godrans, Slim Bahri accueille les fans autour d'un stand présentant quelques BD. «Le film Spiderman est un événement très attendu», explique le libraire, «c'est le premier gros film du MCU qui ressort après toutes ses années de Covid».

Si les ventes de bandes-dessinées ont été florissantes durant la crise sanitaire, les comics Marvel ont pâti de l'absence de sorties importantes au cinéma pour entretenir l'adhésion des lecteurs. Les récents films autour des personnages de Black Widow, Shang-Chi ou des Éternels n'ont pas eu le succès que s'apprête à avoir Spiderman.

«Spiderman est le héros auquel la population française se réfère le plus : c'est un adolescent et tout le monde peut s'identifier», analyse Slim Bahri. «Spiderman, c'est un héros qui parle à tout le monde ; Black Widow, c'est moins le cas même si c'est un personnage très intéressant.»

Le libraire n'a pas encore eu le temps de voir le film et craint d'être «lassé» par cette troisième série de films. «Mais, contrairement aux deux séries précédentes, ces Spiderman-là essaient de faire quelque chose de légèrement différent. Là où on se concentrait sur le personnage de Peter Parker/Spiderman dans son petit univers à lui, là, on intègre Spiderman dans un univers très florissant avec une trentaine de films», développe-t-il.

«Ça met de la vie dans les cinés»

Dans les salles, la musique de la version américaine de la série d'animation «L'araignée» (1967) tourne en boucle pour accueillir les spectateurs avec une note vintage. Les trois salles qui vont projeter le film simultanément sont quasi pleines, soit près de 1.200 personnes ce soir-là. Le Ciné Cap Vert revendiquant 2.300 spectateurs sur l'ensemble de la première journée.

Alors que les spectateurs piaffent d'impatience, un homme-araignée traverse la salle 1. Cyril Jacquens lui-même, directeur d'exploitation du Ciné Cap Vert, a répondu à un challenge lancé par d'autres responsables de cinémas de toute la France : réunir le plus de personnes clamant le plus fort leur joie de retrouver le super-héros sur grand écran.

En cosplay de Spiderman, Cyril Jacquens chauffe la salle par un tirage au sort permettant de gagner des cadeaux offerts par les partenaires allant d'un DVD et un poster grâce à Virgin Radio, à un coffret DVD et une statuette grâce à Momie Dijon et jusqu'à une année de Laser Game Evolution (d'une valeur de 1.400 euros).

Le super-directeur rempile pour une seconde session dans une salle 2 tout aussi déchaînée. «On s'est dit que ça serait rigolo de faire un truc un peu funky avec le public», indique Cyril Jacquens à l'issue de ces lancements, «c'est le principe de mettre un peu d'animation et que tout le monde soit content, ça met de la vie dans les cinés».

Le Ciné Cap Vert donne rendez-vous pour ses prochaines avant-premières : «Super-héros malgré lui» le 2 janvier et «Qu'est-ce qu'on a encore fait au Bon Dieu ?» le 6 janvier prochain.