
La nouvelle exposition temporaire du MuséoParc Alésia a été inaugurée, ce samedi 15 mars, à Alise-Sainte-Reine, en présence du préfet Paul Mourier. Selon l'équipe de l'équipement culturel de l'Auxois, elle permet de découvrir les «multiples facettes» de l'imperator.

L'inauguration de l'exposition «César, tous les chemins mènent à Rome» s'est déroulée, ce samedi 15 mars 2025, à Alise-Sainte-Reine, jour anniversaire de la mort de César, le 15 mars 44 avant notre ère, avec la participation de plus de cent personnes.
Étaient présents notamment Amandine Monard (divers gauche), maire d'Alise-Sainte-Reine, Paul Mourier, préfet de la Côte-d'Or, les vice-présidents du conseil départemental de la Côte-d'Or Martine Eap-Dupin (LCOP), Marc Frot (LCOP) et Laurence Porte (HOR), et Jean-Michel Pétreau (sans étiquette), président de la communauté de communes Terres d'Auxois.
L'exposition a été conçue par Mathilde Le Piolot-Ville, responsable de l'action culturelle et commissaire de l'exposition, et Maud Goldscheider, adjointe à la responsable de l'action culturelle, avec le conseil scientifique de Sabine Lefebvre, professeure d’histoire romaine à l'Université Bourgogne Europe et directrice du laboratoire Archéologie, Terre, Histoire et Sociétés (ARTEHIS).
Les multiples facettes de Jules César
«C'est une exposition qui est destinée au grand public, aux adultes, aux enfants qui n'ont pas forcément une connaissance de l'histoire», précise Mathilde Le Piolot-Ville, «l'exposition fait œuvre de médiation».
Le parcours permanent du MuséoParc Alésia s'arrête en 52 ans avant notre ère, date de la bataille d'Alésia opposant Vercingétorix et ses guerriers gaulois à Jules César et ses légionnaires romains.
Stratège, bâtisseur, dictateur, amant de Célopâtre... L'exposition temporaire présente «les multiples facettes de Jules César» en étant documentée par des pièces archéologiques, des œuvres d'art allant du XVIème au XIXème siècle, complétée par des dispositifs numériques et même des scénettes avec des figurines Playmobil pour le jeune public.
Des œuvres exposées pour la première fois à l'époque contemporaine
Les visiteurs ont pu ainsi découvrir des œuvres rarement présentées comme une sculpture figurant Jules César adolescent qui dormait dans les réserves de musées depuis 1870, deux tableaux de Jean-Louis Gérôme sortant des réserves du musée national du château de Compiègne ou encore un tableau préparatoire de l'école autrichienne imaginant la mort de l'
imperator, prêté par le musée d'art moderne de Bologne et exposé pour la première fois en France.
Au gré du parcours, les équipes du Studio Ikko ont expliqué notamment comment fonctionnent les dispositifs numériques dont les capteurs LIDAR détectent les déplacements d'un visiteur et font successivement apparaître en face de lui des explications différentes.
Un imperator aimé par la plèbe
Les termes romains sont à manier avec précaution puisque
imperator ne signifie par que Jules César a été empereur, comme le signale Sabine Lefebvre, et s'il a été dictateur, l'acception est différente de celle qui a émergé au XXème siècle.
«Un dictateur à Rome est nommé pour une période courte, normalement plusieurs mois, en situation de grand danger», explique la professeur d'histoire romaine. «Il va être nommé à perpétuité en 44 pour accumuler tous les pouvoirs à Rome, ce qui va sans doute entraîner l'assassinat.»
«Là, la foule réagit parce que la foule aimait beaucoup César, il était très généreux pour avoir les faveurs du peuple : il a distribué de l'argent et de la nourriture, a organisé des spectacles et a fait des dons par testament», explique Sabine Lefebvre, «c'est le seul qui a été brûlé à l'intérieur de la ville».
«Faire de cet équipement un lieu ouvert à tous et accessible à tous les publics»
«Notre équipe a engagé un travail de fond pour renforcer l'attractivité de notre site», a déclaré Marc Frot, président de la société publique locale MuséoParc Alésia, au moment des discours officiels. «Notre ambition est de faire de cet équipement un lieu ouvert à tous et accessible à tous les publics.»
«Je suis très content qu'on mette en avant César mais j'aime mieux Vercingétorix», a lancé le centriste attaché au roman national français, dans un propos applaudit par l'assistance. «Il a perdu de pas grand-chose. Les troupes de secours seraient arrivées, on aurait gagné, mais on ne va pas refaire l'histoire.»
«Vive la culture en ruralité», a finalement considéré le vice-président du Département, «tous les chemins mènent au [MuséoParc Alésia]».
«Un espace de vie ouvrant aux talents et aux savoir-faire»
«Alésia est un lieu unique qui aura marqué durablement l'histoire, qui aura donné naissance à une civilisation, notre civilisation», a analysé Martine Eap-Dupin, «au cœur de l'Auxois, ce site est une formidable vitrine pour la Côte-d'Or».
«C'est un espace de vie ouvrant aux talents et aux savoir-faire une bouffée d'oxygène et une bulle de culture qui nous élève», a ajouté la vice-présidente du Département. «L'exposition, inédite en France, propose une sélection de tableaux issus de prêts prestigieux provenant de France et d'Europe ainsi que des dispositifs numériques immersifs innovants.»
«Par son retour à Alésia, Jules César vient, en réalité, rendre hommage à Vercingétorix, figure de résistance héroïque aux racines de la France, et sa statue qui va fêter ses 160 ans cette année», a considéré la centriste. Cette commémoration pourrait prendre place lors des prochaines Journées européennes du patrimoine.
Un nouveau département scientifique
Pour sa part, Laurent Bourdereau, directeur du MuséoParc Alésia, a annoncé la mise en place d'un département scientifique et des collections supervisé par le conservateur Olivier Caumont.
«Ce département va incarner la structuration scientifique souhaitée par le président [François] Sauvadet», a-t-il ajouté.
«La culture est très présente dans le monde rural»
Découvrant le centre d'interprétation, le préfet Paul Mourier a salué le «pari» d'implanter un tel équipement «au milieu de la ruralité». «Chaque année le succès est là.»
Dans la foulée, le représentant de l’État a vanté «la triple exigence scientifique, de vulgarisation et de médiation» mise en œuvre par les équipes du MuséoParc Alésia.
«La culture, quand vous regardez de près, est très présente dans le monde rural», a analysé le préfet en évoquant le patrimoine architectural ou culturel ainsi que les musées et autres lieux d'exposition, sans oublier le monde associatif.
«L'histoire nous permet de savoir qui nous sommes et ce que nous voulons rester»
«Dans la région Bourgogne-Franche-Comté, le rayonnement doit être au cœur de tous nos projets», a complété celui qui est également préfet de la grande région. «La culture participe pleinement à l'attractivité du territoire.»
«L'histoire est fondamentale, comme la géographie qu'on oublie toujours un peu trop», a défendu Paul Mourier, «l'histoire nous permet de savoir d'où l'on vient, qui l'on est, (…) qui nous sommes et, surtout, ce que nous voulons rester». «Est-ce qu'il y aurait eu Vercingétorix sans César et César sans Vercingétorix ? (…) L'histoire de l'un a écrit l'histoire de l'autre.»
L'inauguration s'est terminée par un buffet «100% Côte-d'Or» préparé par Victor Lamy, ancien responsable du garde-manger du Relais Bernard Loiseau, à Saulieu, et nouveau chef du restaurant du centre d'interprétation.
Jean-Christophe Tardivon
«César, tous les chemins mènent à Rome»MuséoParc Alésia
1 route des trois Ormeaux
21150 Alise-Sainte-Reine
Du 15 mars au 30 novembre 2025
Site web du MuséoParc Alésia






















































