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11/05/2022 19:58

CULTURE : L'Opéra de Dijon s'ouvre à de nouvelles esthétiques

La direction entend «faire venir à Dijon ce que le monde de la musique classique offre de meilleur». Pour autant, les musiques du monde ou encore le nouveau cirque prendront place dans la saison 2022-2023 aux côtés des opéras du grand répertoire ainsi que Dominique Pitoiset l'a indiqué ce mardi 10 mai en présence de Christine Martin.
L'Opéra de Dijon aborde la saison 2022-2023 porté par un nouveau souffle. Plus de cinquante titres seront proposés au public à partir de septembre prochain – dont onze spectacles lyriques – pour élargir son horizon culturel ou tout simplement se divertir.

L'équipement culturel dijonnais entend cultiver l'excellence et partir à la rencontre de nouveaux publics en proposant des représentations d'artistes de renom et en nouant des partenariats pour s'exporter hors les murs.

Esthètes, amateurs et novices auront ainsi de quoi explorer parmi l'opéra, le théâtre lyrique, le chant, les musiques du monde, la danse et le nouveau cirque.


La prochaine saison sur le thème de l'avenir


Ce mardi 10 mai 2022, à l'Auditorium, Christine Martin (PS), adjointe au maire de Dijon déléguée à la culture et présidente de l'établissement culturel, Dominique Pitoiset, directeur général et artistique de l'Opéra de Dijon, et Bruno Hamard, directeur général délégué, ont présenté la saison à venir.

L'avenir est justement le thème qui sera décliné de septembre 2022 à juin 2023, avec deux sous-thèmes : la nature et l'enfance. La programmation conduira à 88 levers de rideau représentant 97.000 places proposées tout au long de la saison, à l'Auditorium et au Grand Théâtre puisque la première partie des travaux est désormais terminée dans ce bâtiment.

La politique tarifaire est inchangée avec des tarifs allant de 10 euros en dernière minutes à 65 euros en Tarif A de catégorie 1 avec des réductions de moitié prix pour les bénéficiaires du RSA ou les apprentis par exemple, des abonnements permettant une réduction de 30%, sans oublier la Carte Culture pour des places à 5,50 euros et même une «exonération intergénérationnelle» (retrouver la grille tarifaire).

«Cette saison est riche, forte, diversifiée, ouverte à tous»


«Ce que propose Dominique Pitoiset, c'est une richesse de programmation dans une volonté de partages très ouverts avec tous les publics», indique Christine Martin en prenant la parole, «avec sans doute une volonté de voir cette maison fréquentée par des publics qui, peut-être, n'y venaient pas. (…) Nous sommes donc dans des croisements d'esthétiques qui peuvent être portées par des partenaires variées».

Depuis 2017, l'Opéra de Dijon est labellisé «théâtre lyrique d'intérêt national» par le ministère de la Culture, ce qui garantit «l'excellence» du projet culturel et l'engagement en matière de création et d'action culturelle. Cela se concrétise, au niveau national, par des partenariats avec l'Opéra national du Rhin, l'Opéra Comique, l'Opéra Royal du château de Versailles ou encore les orchestre et chœur de Radio France et, au niveau local, avec La Vapeur ou bien Zutique Productions.

«Bref, cette saison est riche, forte, diversifiée, ouverte à tous», résume l'adjointe à la culture. «Nous avons ici une prétention : dans ce monde, de parvenir à un moment donné à un peu de joie commune, à un peu d'humanité supplémentaire.»

Les opéras du grand répertoire bel et bien présents


«La colonne vertébrale de notre projet réside bien dans la mise en scène d'opéras de grand répertoire, de musique baroque, de musique symphonique», signale Dominique Pitoiset. Ainsi sept orchestres symphoniques se succéderont au cours de la saison.

«On a essayé d'alterner des œuvres très connues et d'autres qui le sont moins, des artistes très connus et d'autres qui le sont moins, de jeunes artistes, et faire venir à Dijon ce que le monde de la musique classique offre de meilleur», précise Bruno Hamard.

«L'acoustique de l'Auditorium est reconnue et appréciée par tous les musiciens. On va essayer chaque saison désormais d'offrir une palette aussi variée de grandes formations internationales», poursuit-il.

Ouverture aux musiques du monde et au cirque


À cela s'ajouteront le jazz, les musiques du monde, la danse contemporaine ou encore la magie car, selon Dominique Pitoiset, «l'idée est d'être présent à tous les âges et dans toutes les catégories sociales qui composent notre communauté. De s'ouvrir aux musiques du monde, de dialoguer avec la musique de l'Autre, des autres, et de se rendre compte qu'en fait notre musique occidentale n'est pas un modèle dominant».

«Opéra est un mot qui intimide encore»


L'action culturelle continue pour sensibiliser aux esthétiques présentées à l'Opéra de Dijon. «Ce n'est pas en programmant des artistes de la diversité que vos publics sont différents», constate Dominique Pitoiset. «Ce qui est important, c'est d'ouvrir un dialogue dans ce qu'on appelle aujourd'hui l'espace des droits culturels, c'est à dire une relation égalitaire dans l'éducation artistique et culturelle.»

«Opéra est un mot qui intimide encore», analyse-t-il, «on se rend compte qu'avec une programmation beaucoup plus ouverte, plus éclectique (…), ça permet d'adoucir cet a priori. Cela ne veut pas dire que les personnes qui vont écouter Angélique Kidjo un jour vont écouter Stiffelio le lendemain».

En coulisse, à propos d'environnement, la question du développement durable est entrée dans le quotidien de l'Opéra de Dijon en tant qu'entreprise. Selon Dominique Pitoiset, «la construction des décors, le recyclage, les formations des plus jeunes, les apprentissages. D'autres générations pensent autrement et nous obligent à reconsidérer nos propres pratiques. C'est un moment très passionnant».

Une nouvelle biennale


L'Opéra de Dijon initiera du 5 au 11 juin 2023 une biennale d'expériences sonores dans l'espace urbain dénommée «Souffle». Selon Dominique Pitoiset, durant une semaine, il s'agira de «faire l'expérience des musiques d'aujourd'hui».

Dix-huit événements seront développés par différents partenaires dont Why Note, La Vapeur, le Consortium, le conservatoire de Dijon ou encore l’École supérieure de musique. La biennale se terminera par un DJ set à l'Auditorium.

Cette initiative participe de la volonté du directeur de l'Opéra de Dijon de «changer de rythme» et de multiplier les actions hors les murs que ce soit à Dijon même ou en créant des petites formes qui partiront en tournée dans toute la Bourgogne-Franche-Comté.

Jean-Christophe Tardivon

Ouverture des abonnements le 1er juin

La saison sera présentée au public le 19 mai à 19 heures avec une diffusion d'extraits d'œuvres. Entrée libre sur inscription.

Cette année, l’équipe de billetterie propose au public des rendez-vous personnalisés, afin de les aider à préparer leur futur abonnement : vendredi 20 mai et samedi 21 mai de 10h à 18h à la billetterie, 18 boulevard de Verdun, 21000 Dijon. Rendez-vous au 03 80 48 82 82 du mardi au samedi de 11h à 18h.

Dates clés :
Ouverture des abonnements : mercredi 1er juin à 10h.
Ouverture des ventes de places à l’unité : jeudi 16 juin à 11h.

Découvrir toute la programmation 2022-2023 de l'Opéra de Dijon


Une sélection de spectacles de la saison 2022-2023


Le 17 septembre, cirque (dès dix ans) : «Les hauts plateaux» conçus par Mathurin Bolze. Projet partagé avec Cirq'ônflex.

Le 18 septembre, concert symphonique : un programme de musique russe autour de Segueï Rachmaninov et Nikolaï Rimsky-Korsakov interprété par l'Orchestre symphonique de la Radio de Francfort. Direction musicale Alain Altinoglu. Anna Vinnitskaya au piano.

Le 24 septembre, concert symphonique : un programme de musique française autour d'Emmanuel Chabrier, Igor Stravinski et Claude Debussy interprété par l'Orchestre philharmonique de Radio France. Direction musicale Sir John Eliot Gardiner. Isabelle Faust au violon.

Le 27 septembre, danse : «Via Injabulo» par Via Katlehong Dance, une troupe sud-africaine qui plonge au cœur de la culture pantsula des townships. Chorégraphie Amala Dianor et Marco da Silva Ferreira.

Le 15 octobre, récital : «Mon amant de Saint-Jean», un récital allant des figures d'amour de la musique baroque à «Mon amant de Saint-Jean», interprété par Le Poème harmonique.

Le 20 octobre, théâtre lyrique : «Le Chant de la Terre» de Gustav Mahler, mise en scène Philippe Quesne, «artiste contemporain apprécié à Dijon», direction musicale Emilio Pomarico, «bien connu des mélomanes de la grande région». Philippe Quesne propose «une vibrante méditation sur l'avenir de notre planète» interprétée par le Klangforum Wien.

Le 12 novembre, récital : «Amazone» ou un programme autour des figures féminines de la musique baroque, interprété par l'Ensemble Jupiter, dirigé par Thomas Dunford, et Lea Desandre, «plus merveilleuse mezzo-soprano de sa génération».

Du 20 au 24 novembre, opéra : «Stiffelio», «chef d'oeuvre méconnu» de Giuesppe Verdi, direction musicale Debora Waldman, mise en scène Bruno Ravella. «Une fable un peu particulière» sur «fond d'adultère» menant au «pardon avec un châtiment» interprété par l'Orchestre Dijon Bourgogne.

Le 26 novembre, concert : «Mouachah», programme autour de la musique médiévale andalouse dans le cadre du festival nuits d'orient, interprété par le Choeur de l'Opéra de Dijon et une chanteuse soliste orientale. Direction musicale Anass Ismat.

Le 4 décembre, concert : le violoniste Renaud Capuçon dirige l'Orchestre de chambre de Lausanne pour un programme de musique française à l'approche de Noël.

Le 8 décembre, cirque et magie (dès 8 ans) : «Le Bruit des loups» créé par Étienne Saglio. Projet partagé avec Cirq'ônflex. «Un programme hallucinant, dans une forêt plantée sur le plateau de l'Auditorium.»

Les 21 et 22 décembre, danse : «Le Lac des cygnes» par le Ballet Preljocaj, une relecture du chorégraphe Angelin Preljocaj à partir de la musique de Piotr Illitch Tchaïkovsky.

Le 8 janvier, concert symphonique : un voyage avec Jacques Offenbach au cœur du Second Empire, interprété par la soprano Patricia Petibon et le ténor Cyrille Dubois. Enrique Mazzola dirige l'Orchestre national de France.

Du 15 au 21 janvier, opéra : «La Périchole» de Jacques Offenbach, direction musicale Laurent Campellone, mise en scène Laurent Pelly. «Un petit moment de bonheur» ou «la garantie d'une soirée follement gaie dans le pur esprit du vaudeville». Interprétation de l'Orchestre Dijon Bourgogne.

Du 26 février au 2 mars, opéra : «Le Tour d'écrou» de Benjamin Britten, direction musicale Elizabeth Askren, mise en scène et scénographie Dominique Pitoiset. «Un des plus fascinants opéras de Britten», «sur la question de l'enfance abusée».

Les 8 et 9 mars, théâtre lyrique : «Journal d'un disparu» de Leos Janacek, mise en scène et scénographie Ivo van Hove qui figure «dans le top ten de la mise en scène internationale», décors Jan Versweyveld. «Des enfants du théâtre concret» qui devraient «beaucoup intéresser nos publics». Un projet partagé avec le Théâtre Dijon Bourgogne.

Les 5 et 6 avril, théâtre lyrique : «La petit boutique des horreurs» d'Alan Menken, direction musicale Maxime Pascal, mise en scène Valérie Lesort et Christian Hecq. Une représentation qui marque le début d'une collaboration avec l'Opéra Comique pour une coproduction par an durant cinq ans, les ateliers de l'Opéra de Dijon construisant les décors.

Du 25 au 29 avril, opéra : «Armide» de Jean-Baptiste Lully, direction musciale Vincent Dumestre, mise en scène et scénographie Dominique Pitoiset. Cette coproduction entre l'Opéra Royal de Versailles et l'Opéra de Dijon narre l'histoire d'une femme qui défend son peuple en séduisant les ennemis ; seul le Croisé Renaud résiste aux charmes de la magicienne, ce qui l'irrite au point qu'elle lui tend un piège. Interprété par Le Poème harmonique.

Les 18 et 19 mai, danse (dès 8 ans) : «Jungle Book reimagined» sous la direction artistique d'Akram Khan. Le chorégraphe anglaise d'origine bangladaise réinvente l'intrigue de Kipling.

Le 25 mai, musiques du monde : «Mother Nature» d'Angélique Kidjo.

Le 14 juin, danse : «Full Forsythe», trois ballets de William Forsythe dont «Quintett», en collaboration avec le Ballet de l'Opéra de Lyon.










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