Le vernissage de l'exposition «Savoir fer et maîtrise de l'air» s'est déroulé, ce samedi 7 octobre, à Dijon. Adjointe à la culture, Christine Martin a annoncé que le musée de la Vie bourguignonne pourrait durablement traiter de Gustave Eiffel.
L'ingénieur Gustave Eiffel apparaît en bonne place au panthéon des figures dijonnaises modernes, au même titre que Henry Darcy, un autre ingénieur, Sophie Rude, Félix Kir ou encore Henri Vincenot.
Pour la commémoration du centenaire de sa disparition survenue en 1923, des événements se tiennent simultanément sur le parvis du Trocadéro, à Paris, face à l'emblématique Tour Eiffel, et au cellier de Clairvaux, à Dijon.
«Gustave Eiffel - Savoir fer et maîtrise de l'air»
Ce samedi 8 octobre 2023, en présence d'une centaine de personnes, s'est déroulé le vernissage de l'exposition labellisée UNESCO «Gustave Eiffel - Savoir fer et maîtrise de l'air», préparée par l'association Eiffel né à Dijon et l'Association des descendants de Gustave Eiffel (ADGE).
En quelques panneaux didactiques, l'exposition revient sur la personnalité et les grands ouvrages de l'ingénieur. Elle est complétée par du contenu numérique accessible par des QR Codes.
«Croiser la petite histoire d'un enfant avec la grande histoire d'un homme»
Arrière-arrière-petite-fille de Gustave Eiffel, Myriam Larnaudie-Eiffel, présidente de l'ADGE, est venue à Dijon accompagnée d'une dizaine de parents.
L'ADGE regroupe la majeure partie des membres de la famille Eiffel, soit environ 70 personnes, ainsi que des sympathisants. Les adhérents sont principalement français.
Comme l'explique sa présidente, l'ADGE répond régulièrement à des étudiants et des collectivités du monde entier concernant «l'attribution de certains ouvrages, l'approfondissement de connaissances et l'organisation d'événements».
À Dijon, les descendants de Gustave Eiffel considèrent «se retrouver au cœur des origines de [leur] famille». Ils peuvent ainsi «croiser de la façon la plus émouvante la petite histoire d'un enfant avec la grande histoire d'un homme, un ingénieur, un scientifique hors du commun», comme l'indique Myriam Larnaudie-Eiffel.
«Gustave Eiffel a toute sa place dans notre histoire collective dijonnaise»
L'association Eiffel né à Dijon a été fondée en 2018. Elle compte 133 adhérents motivés par «l'aura de Gustave Eiffel» et habitant principalement l'agglomération dijonnaise. «On est tous fiers qu'il soit né à Dijon, on a envie de le faire reconnaître dans sa ville natale», indique Michèle Bransolle, présidente de l'association.
«En l'absence d'un seul musée dédié à Gustave Eiffel dans le monde, sa vie, son œuvre, sont encore mal connus et, particulièrement, mal connus du public dijonnais», regrette Benoît Vervandier, vice-président de l'association.
«Gustave Eiffel a toute sa place dans notre histoire collective dijonnaise et force notre admiration», insiste-t-il. «Il est plus que temps de lui rendre un hommage appuyé au travers des célébrations 2023.»
Ainsi, l'exposition inaugurée ce jour a le mérite, selon Myriam Larnaudie-Eiffel, de «donner vie aux premières années du jeune Eiffel en situant sa maison natale, 16 quai Nicolas-Rolin, celle de sa grand-mère, 17 rue Turgot, jusqu'à la maison des Eiffel installée au Castel, comme plus tard la rue du Docteur-Dumay, permettent de comprendre son enfance simple, rigoureuse, sévère souvent, éclairée par le dimanche par une promenade avec son père sur les remparts comme par les trop rares moments avec sa mère Mélanie Moneuse et anime véritablement la découverte de l'important lien de notre aïeul avec Dijon et la Bourgogne». «Nous comprenons que l'étape de vie dijonnaise vécue par notre aïeul est résolument constitutive de sa vie et de sa réussite.»
«Dijon est la ville d'Eiffel»
Alors que l'association Eiffel né à Dijon demande que «Dijon soit le berceau de la postérité de Gustave Eiffel», Christine Martin (PS) salue «la passion» des adhérents et indique avoir «entendu» la revendication.
«Dijon est la ville d'Eiffel et, parfois, notre territoire a du mal à s'en souvenir», concède l'adjointe à la culture, voyant là une «pudeur» de la part des Dijonnais concernant leurs figures emblématique qui «participent à travers le monde au rayonnement» de la ville.
Christine Martin annonce que le musée de la Vie bourguignonne pourrait traiter de Gustave Eiffel
Cependant, l'élue municipale met en avant le projet de réaménagement des espaces verts du port du canal de Bourgogne qui devrait prendre la forme d'un «parc urbain Gustave Eiffel» (
lire notre article) : «charge à nous dans cet endroit de faire vivre Gustave Eiffel aussi».
Toujours dans le champ de la toponymie, Christine Martin signale que c'est sous la mandature de François Rebsamen (PS, FP), maire de Dijon, qu'une mention complémentaire a été apposée sur les plaques de l'avenue Gustave-Eiffel, à la fin des années 2010.
«On est en train de réviser le projet scientifique et culturel de nos musées, peut-être que le musée de la Vie bourguignonne pourrait s'appesantir sur les grands ingénieurs qui ont traversé le territoire», annonce Christine Martin en évoquant un plateau actuellement libre dans cet équipement culturel.
Un prochain «Mois Eiffel» à la Cité de la gastronomie
Autour de l'exposition «Des génies et des lieux», présentée jusqu'au 3 mars 2024 au centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine (
lire notre article), la Ville de Dijon prépare un «Mois Eiffel» à la Cité internationale de la gastronomie et du vin.
Lancé le 18 novembre prochain, l'événement inclura une exposition dans le hall de la Cité de la gastronomie avec une reproduction en Mecano de la Tour Eiffel et du Viaduc de Garabit, l'affichage de menus gastronomiques élaborés par Gustave Eiffel qui avait un faible pour la truffe et l'absinthe ainsi que des ateliers pour enfants au centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine.
Pour aller plus loin dans la découverte du fameux ingénieur, les éditions du Signe ont publié, en juin dernier, une biographie de 148 pages, rédigée par Bertrand Lemoine : «Gustave Eiffel, une vie monumentale».
Jean-Christophe Tardivon
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