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05/05/2024 13:27
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DIJON : Benjamin Durafour, l’accordéoniste du XXIème siècle

Accordéoniste professionnel, le Dijonnais dépoussière l’image vieillotte des thés dansants et propose des soirées sur des airs très actuels pour le plus grand plaisir d’une génération privée de discothèques. 
Rien ne prédestinait Benjamin Durafour à devenir accordéoniste professionnel. Né en Côte-d’Or en 1985, le petit Benjamin débute l'apprentissage de l'accordéon et du solfège à 6 ans. C’est à l’âge de 12 ans, qu’il devient membre de l'orchestre du groupe franco-polonais Warzsawa à Dijon et participe à tous les galas à travers la France. En 2003, il obtient son BAC série S puis suit des stages musicaux avec le pédagogue Frédéric Deschamps et prépare les concours internationaux d'accordéon. A 20 ans il obtient son Deug Economie et Gestion à l'Université de Dijon Bourgogne. Il est finaliste en 2006 et 2007 des Coupes du Monde et Trophées Mondiaux au Portugal et en Norvège.


«Je suis issu d’une famille ou la musique était très présente» nous explique Benjamin Durafour et d’ajouter «il y avait tous les styles à la maison, notamment des musiques du Monde. Maman faisait beaucoup de danse, danse des Balkan, ce qui m’a ouvert l'esprit sur différents styles, mais l’accordéon restait en fond. Et très tôt, j’ai voulu jouer de cet instrument. Mais à l’époque il était impensable que j’en fasse mon métier. Pendant des années ça a été une passion. Une passion qui me prenait beaucoup de temps»

Des rencontres déterminantes


Benjamin Durafour : «Je passais des heures à écouter des émissions de jazz, de musique brésilienne à la radio pour repiquer des idées, choper des tonalités. Mon plan de carrière était d’avoir un métier comme tout le monde et de jouer de l’accordéon en public, mais sans plus. Au fil des rencontres, je me suis aperçu que certains accordéonistes de mon âge vivaient de ce métier. Ils faisaient beaucoup de bals. Seulement si moi je jouais de l’accordéon, je ne savais pas faire danser les gens. C’est un tout autre métier. Il faut savoir choisir les bons morceaux au bon moment, c’est un peu comme un Dj qui doit choisir le bon titre pour faire danser la foule. Alors j’ai appris et je me suis lancé vers mes 19 ans»

Petite Marie de Francis Cabrel en batchata


«La composition est venue assez rapidement quand j’ai compris le fonctionnent notamment pour les rhythmiques. J’ai créé un madison celtique, des titres sur des airs portugais qui ont d’ailleurs été repris par d’autres accordéonistes. En fait nous sommes toujours à la recherche de musiques entrainantes. On prend des idées un peu partout, j’ai d’ailleurs ressorti le titre, Petite Marie de Francis Cabrel, et je l'ai mis en batchata. Une version qui passe très très bien en soirée. Et puis non seulement je compose la musique mais je suis aussi auteur de certaines chansons»

Adieu les vieilles rengaines


«Dans les compositions que je crée, j’essaie de proposer des musiques qui viennent d’ailleurs. J’écoute aussi beaucoup de musique électro, et bien amenés dans la soirée, ces différents styles passent bien auprès de mon public, très ouvert aux nouvelles sonorités, malgré la moyenne d’âge élevée. Je privilégie des chansons en français, de tous les temps, mais aussi et surtout titres d’artistes actuels comme Kendji Girac, Claudio Capéo. Mais de toute façon, il faut que l’ensemble s’inscrive dans des rythmiques sur lesquelles le public a envie de danser. Je fais aussi attention à ne pas trop proposer des airs d’après-guerre, sauf les incontournables, sinon je peux avoir des remarques du style, on sait qu’on est âgé, mais tu ne vas pas nous mettre que des vielles rengaines. C’est un public exigeant, mais je le comprends totalement. Aujourd’hui, ils connaissent ma programmation musicale, mes tendances. Certains me suivent d’ailleurs régulièrement sur différentes dates»

L’évolution de l’accordéon


«En fait quand j’ai commencé à m’intéresser à cet instrument, il y a une trentaine d’année, l’accordéon n’avait plus vraiment la côte. Du coup à l’école, quand j’étais en primaire, je ne disais pas trop que je jouais de l’accordéon. Nos parents, à l’époque, étaient plus sur des airs disco et rock et rejetaient l’accordéon. Aujourd’hui c’est de moins en moins le cas grâce notamment à Patrick Bruel, La Rue Kétanou, Trio, ou encore Claudio Capéo qui ont intégré l’accordéon dans de nombreuses chansons. Ils ont donné une autre image que celle véhiculée par certaines émissions de télévision. C’est d’ailleurs ce que mon public demande. Il n’est pas très nostalgique de la période Pascal Sevran. Même si il a fait les belles heures de la télé avec ces émissions ou l’accordéon avait une grande place, les gens veulent entendre des airs actuels et pas uniquement ceux d’André Verchuren ou Yvette Horner»

La fin des thés dansants ?


«Ah oui, non mais ça, c’est compliqué. On a encore cette image vieillotte du thé dansant. Il y a des gens qui aiment danser, mais qui ne viennent pas à nos soirées parce que ça s’appelle, thé dansant. Mais vous savez, il y a une génération qui a connu les feu-discothèques, et qui ne savent plus où aller danser. Et quand ils se décident, ils s’aperçoivent que les gens dansent pendant des heures sur des airs actuels, rythmés, sur de la batchata, du rock, du disco, du twist, il y a aussi des danses en ligne comme le madison, la tarentelle, la cumbia. Il faut aussi savoir que hormis mon accordéon, j’ai aussi un clavier. Il me sert plus pour le rock et le disco. Ceux qui viennent pour la première fois repartent avec le smile et étaient loin d’imaginer une telle ambiance»

Un style plus punchy


«Nous sommes une génération d'accordéonistes, âgés entre 30 et 45 ans, à travailler dans le même sens. C’est à dire que nous avons un peu dépoussiéré le répertoire du bal en apportant un style plus punchy. Ce qui plait. On s’entend tous bien et bizarrement nous sommes plus nombreux dans l’est de la France. Alors pourquoi cette région, ça, on ne sait pas. Nous sommes cinq ou six à être très demandé dans cette région mais aussi un peu partout en France»

Un agenda bien rempli


«Oui j’ai de nombreuses dates et pas uniquement les week-ends. J’ai des prestations en semaine, parfois pour des animations privées, l’ouverture d’un mariage ou l’animation d’un vin d’honneur. Je suis aussi demandé par des associations, des municipalités, des restaurants et autres lieux dansants comme les discothèques»

                                                                                                                                                                           Norbert Banchet
                                                                                                                                                                       Photos : N.Banchet       
       

 
Pour suivre l’actualité de Benjamin Durafour, découvrir ses six albums et le voir sur sa chaine YouTube,
suivre ce lien ici : benjamindurafour.fr

 


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