«C’est une belle
reconnaissance» confie Aymeric. Après plus de quinze ans de réalisation de tableaux,
le Dijonnais a été retenu pour exposer ses œuvres pour la société Lego monde.
Si cet ancien hockeyeur
dijonnais qui a évolué dans l’équipe des Ducs entre 2002 et 2010, accepte de
dévoiler son prénom, Aymeric, mais préfère ne pas donner son mon de famille, l’artiste
est plus prolixe sous son pseudonyme M’Brick. «Je ne renie absolument pas
mon passé de sportif, j’en suis très fier» nous confie l’ex-défenseur qui a
remporté la Coupe de France en 2006 à Méribel «Mais, aujourd’hui, je suis un autre
homme. Je préfère mettre en avant mon travail que ma tête»
Une passion
«En fait, je crois que
j’ai toujours eu ça en moi. Petit, je dessinais, je créais. Et puis c’est devenu
plus présent dans ma vie. Il y a une quinzaine d’année, j’ai eu l’idée de
réaliser un tableau et je cherchais une matière épaisse qui puisse donner
de la consistance à mes créations. Et le Lego est venu finalement assez naturellement. Depuis je vis de ma passion et honnêtement je m’éclate»
Un travail visuel
«Alors mon travail est très visuel et un peu compliqué à traduire avec des mots. Pour faire simple, ça
consiste a essayé de donner un maximum de détails et de rendre le plus
réaliste possible une image prise ou travaillée avec beaucoup de
pixels, de la rendre au maximum réaliste, et que de près, il y ait
énormément de détails qui empêchent de comprendre le tableau. L'objectif est que le public se recule pour visualiser mon travail. Un
tableau de 80x80 c’est 10 000 pixels, donc il faut entre 8 et 12 000
pièces de Lego»
Du street-art en
centre-ville de Dijon
«Au début je créais
dans un cadre très privé. Je faisais des tableaux pour mon entourage, et puis
je me suis servi de la manière dont j’avais réalisé le premier tableau pour faire
des collages en street-art en centre-ville de Dijon. On a beaucoup parlé d’une
réplique d’un personnage en pain d’épice proche de la boutique Mulot et
Petitjean ou encore d’une réplique de l’accordéoniste Yvette Horner et de Michael Jackson rue Musette.
Après les réseaux sociaux se sont emparés de mon travail notamment via mon
Instagram et là, on ne maitrise pas forcément l’engouement. Aujourd’hui je
vends en France et à l’étranger, comme en Malaisie, au Qatar et aux
Etats-Unis. Je fais des expos un peu de partout»
Ma mascotte, la basket
«C’est le tableau qui
m’a fait vivre le plus d’émotions qui a eu de belles retombées à l’étranger via
les réseaux sociaux. Elle a fait le tour du monde, m’a apporté beaucoup de
followers et de commandes aux quatre coins du monde. J’ai un faible pour ce
tableau»
Les 90 ans de créativité,
l’exposition Lego à Paris
«Cet anniversaire est fêté tout au long de cet été à la galerie
Joseph Rue de Turenne à Paris. Je fais partie des cinq artistes retenus pour
cette exposition. Jusqu’au 25 septembre on peut voir la Porsche orange, le Daft
Punk, ou encore le SOS Fantôme. Cette expo valide en fait le monde avec Lego,
puisque là c’est vraiment la société Lego Monde qui organise cette expo. Et
faire partie des artistes sélectionnés, c’est une belle reconnaissance.
L’évolution
«Mon évolution va
aller vers plus de détails. En fait, je vais créer des tableaux avec plus
d’ombre et de reliefs afin que de près on puisse de moins en moins comprendre
le tableau. Je veux que les gens soient obligés de prendre de plus en plus de
recul, pour découvrir ce qu’ils voient. J’espère être prêt pour une expo que je
souhaite à Dijon. Ce serait une première. Mais pour l’instant tout est en projet»
Norbert Banchet
Photos : M'Brick