«Molière, l’opéra urbain»
fait une halte au Zénith pour trois représentations, les 13
et 14 avril. Ce spectacle musical d'un nouveau genre réunit sur scène
des chanteurs, slammeurs, danseurs, et comédiens dans des décors et costumes du
XVIIème siècle. Rencontre avec son créateur, le producteur de
comédies musicales Dove Attia.
Le spectacle raconte l'histoire d'un homme qui renonce au
confort matériel et au prestige de la charge de Tapissier du Roi pour créer aux
côtés de la femme qu'il aime une troupe de théâtre. Mais la route du succès
sera très longue et les obstacles seront nombreux. Molière va devenir un auteur
libre qui va révolutionner l'écriture de la comédie. Il paiera très cher sa
liberté en affrontant l'hypocrisie de la société et l'adversité de ses
concurrents.
Plus de 400 ans après la naissance de Jean-Baptiste Poquelin,
dit Molière, une comédie musicale autour de sa vie voit le jour, tiré de l’imagination
d’un homme qui a déjà, à son actif, les spectacles comme Le Roi Soleil, Les dix
commandements ou encore Mozart l’opéra rock.
Pourquoi le choix
de Molière ?
Dove Attia : «En
fait peu de gens connaissent la vie de Molière. Tout le monde connait ses œuvres,
avec le côté chiant. Comme tout le monde, je me souviens à l’école des pièces
qu’il fallait jouer sur l’estrade devant toute la classe, mais c’était affreux.
Alors que sa vie est fabuleuse. C’est la première rock star de l’histoire. A 20
ans, il a le choix entre tapissier du Roi c’est-à-dire l’héritage de son père,
ou suivre son grand amour avec la comédienne Madeleine Béjart. Il fera le choix
d’abandonner la sécurité du métier familial. Il se fâchera avec son père en
refusant cet héritage pour devenir comédien. Une véritable humiliation
familiale. En plus, être comédien à l’époque, c’était faire un métier maudis.
Ces premiers spectacles seront des fiascos qui l’emmèneront rapidement en
prison. Plus tard sous la protection de Louis XIV, le succès arrivera avec
notamment, Les précieuses ridicules. Mais rien ne sera simple. Avec L’école
des femmes, une pièce féministe avant l’heure, il se fera pleins d’ennemis.
Voilà en quelques mots ce que j’ai voulu mettre dans ce spectacle, avec bien
sûr ces amours scandaleux jusqu’à sa chute lorsque le Roi l’abandonne. Et puis sa
mort sur scène, enfin presque sur scène, avec le Malade imaginaire»
«La musique casse les
codes de la comédie musicale»
«La tendance musicale n’est
pas Rap comme j’ai pu le lire, mais c’est du slam, à la manière de Grand Corps
Malade. C’est avant tout un opéra urbain avec des chansons et de grandes
mélodies, il y en a 52 au total. Mais les dialogues sont remplacés par du slam,
c’est ce qui donne ce rythme très original. En fait, le style et la musique
cassent les codes de la comédie musicale. Ce qui fait que ce spectacle est aimé
par des personnes de 80 ans, et par des jeunes de 20 ans. J’ai même eu des
classes de CM2 qui sont venus et ont applaudi des deux mains.»
Le rôle de Molière
«Il m’a fallu plus d’un
an pour le trouver. Je voulais un Molière qui chante super bien, qui danse
et joue la comédie. Il me fallait aussi le côté Jean-Paul Belmondo dès le
premier acte pour des figures acrobatiques. Molière c’est un chef de troupe,
charismatique, généreux. On a vraiment cherché jusqu’au jour où j’ai rencontré
un comédien au Québec. J’ai dit, c’est lui, c’est lui qu’il me faut. Et aujourd’hui
je confirme que j’ai fait le bon choix en la personne de Tommy Tremblay, dit
PetiTom. Si vous ne le connaissez pas, allez sur ses réseaux sociaux, c’est
un comédien complet et tellement solaire»
Un spectacle pédagogique
«Tous mes spectacles
sont pédagogiques. Pour moi, il y a deux choses importantes. La première est de
respecter l’histoire, et pour ce spectacle je ne voulais pas trahir Molière.
Alors bien sûr c’est un divertissement, ce n’est pas un cours d’histoire, mais
l’esprit Molière est bien là. Et puis la deuxième chose, il faut toujours qu’il
y ait un message. Je veux que le spectateur sorte de la salle enrichi, qu’il
ait appris quelque chose sur l’histoire de France. Et je peux dire que depuis
le lancement de cette comédie musicale, de nombreux spectateurs se sont plongés
dans la vie de Molière»
Un spectacle identique
en Province
«Ça a toujours été ma
devise pour tous mes spectacles, aussi gigantesque qu’ils pouvaient l'être. Je
veux que le spectacle joué à Paris soit identique en Province. Je ne veux pas
de comédies musicales au rabais en région. Mais là, quand j’ai vu le décor
final, j’ai dit : wouha ! c’est encore plus grand que le Roi Soleil
avec des passerelles qui bougent de tous les côtés, et là je me suis dit, mais
comment on va transporter tout ça ? Sans compter les quelques 300 costumes.
Mais que les dijonnais se rassurent, la solution a été trouvée.(Rire)»
«Dijon, une ville d’une
grande beauté»
«Je ne fais pas toutes
les villes de la tournée, mais depuis que j’ai commencé ce métier, je n’ai
jamais raté les tournées de cette partie Est de la France et notamment les
dates à Dijon. J’ai plusieurs fois été me balader à Dijon, vous avez une ville
d’une très grande beauté. La région avec ses vignes est magnifique. J’ai aussi un souvenir un peu douloureux lors de la tournée du Roi Soleil dans votre
région. On était dans les couloirs du Zénith, et pour passer le temps on jouait
au foot. Et un jour, pendant l’entracte, Christophe Maé a tapé dans le ballon
et s’est cassé une jambe. Il n’avait pas de doublure, il a fallu trouver un remplaçant
au pied levé. C’est finalement Mehdi Kerkouche, un stagiaire danseur, qui a remplacé
Christophe au deuxième acte. J’ai dû l’annoncer sur scène avant la reprise du spectacle. Mehdi
Kerkouche qui depuis est devenu un des meilleurs chorégraphes français»
Norbert Banchet Photo : NB
Molière, le spectacle
musical – Zénith Dijon
- Samedi 13 avril 2024 à
15h et 20h30 - Dimanche 14 avril 2024 :
15h
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