L'exposition sur la peinture napolitaine au XVIIème siècle témoigne de l'ambition de la Réunion des musées nationaux de «mettre en valeur le patrimoine commun de l'Italie et la France». Le vernissage a eu lieu, ce mardi 28 mars, au musée Magnin en présence de la consule générale d'Italie à Paris.
Le musée Magnin invite à un voyage dans l'histoire de l'art ayant pour destination Naples au
Seicento. Jusqu'au 25 juin, le musée dijonnais présente l'exposition «Naples pour passion, chefs-d’œuvre de la collection De Vito».
En partenariat avec la Fondazione De Vito, la Réunion des musées nationaux-Grand Palais et le musée Granet à Aix-en-Provence, le musée Magnin permet de découvrir 40 tableaux allant des émules du Caravage aux premiers feux du baroque.
Ce mardi 28 mars 2023, le vernissage de l'exposition a été présidé par Sophie Harent, conservateur en chef et directeur du musée Magnin, en présence notamment de Irene Castagnoli, consule générale d'Italie à Paris, Aymée Rogé, directrice régionale des affaires culturelles de Bourgogne-Franche-Comté, Christine Martin (PS), adjointe au maire de Dijon déléguée à la culture, Giancarlo Lo Schiavo, président de la Fondazione De Vito, Nadia Bastogi, directrice scientifique de la fondation, Paméla Grimaud, conservateur en chef au musée Granet, et Jean-Paul Camargo, scénographe de l'exposition pour l'agence Camargo A&D.
Une initiative de l'académicien Pierre Rosenberg
Après avoir commenté l'exposition, Sophie Harent revient sur la genèse du projet, remontant à des échanges en 2019 avec Pierre Rosenberg, ancien directeur du musée du Louvre et académicien, qui souhaitait faire connaître la collection De Vito.
Sophie Harent était sensibilisée à la production artistique de Naples pour avoir précédemment travaillé sur le dessin baroque napolitain. La Réunion des musées nationaux et le musée Granet ont ensuite rejoint l'aventure, un temps freinée par la crise sanitaire. Le projet a repris en 2022 pour aboutir à la présentation à Dijon de 40 des 64 œuvres de la collection De Vito portant sur le Seicento.
«Voyage à Naples» et «Naples pour passion»
«Les collectionneurs dans nos deux institutions sont un peu notre ADN», souligne Sophie Harent en évoquant les musées Magnin et Granet.
D'où un dialogue en particulier avec le fonds du musée Magnin sous la forme d'une exposition «Voyage à Naples», présentée parallèlement à «Naples pour passion», faite de peintures, de dessins et de récits de voyage complétés par des ouvrages provenant de la bibliothèque municipale.
La responsable du musée Magnin salue une équipe qui «n'a pas ménagé ses efforts» pour réaliser les deux accrochages en un mois ainsi que les équipes de la production et des éditions de la Réunion des musées nationaux.
En présentant la figure de Giuseppe De Vito, ingénieur ayant permis la transmission des premiers programmes télévisés italiens, Sophie Harent insiste sur son travail également d'historien de l'art aboutissant à la création d'une fondation.
«Giuseppe De Vito achetait pour étudier et étudiait pour acheter»
«Giuseppe De Vito aimait beaucoup la France et sa culture», déclare Giancarlo Lo Schiavo, traduit par Marc-Antoine Santopaolo, secrétaire général du musée Magnin. «Son évolution singulière d'un milieu principalement scientifique à un autre plus humaniste a certainement été favorisé par la lecture assidue de classiques français du XIXème siècle qui ont profondément enrichi son horizon intellectuel.»
Le président de la fondation éponyme rend hommage à Giuseppe De Vito ayant eu «une activité aux multiples facettes» le conduisant notamment à être «l'auteur de nombreux textes qui ont analysé les aspects les plus significatifs du naturalisme post-caravagesque et de la nature morte».
«Collectionneur rigoureux, il a formé sa collection à la suite de ses recherches en se souciant de la signification que chaque tableau pourrait prendre dans son analyse des phénomènes artistiques du XVIIème siècle à Naples», insiste Giancarlo Lo Schiavo. «Giuseppe De Vito achetait pour étudier et étudiait pour acheter».
«Un exemple de ce que l'on peut faire ensemble, les Français et les Italiens»
«[L'exposition] témoigne de l'une de nos ambitions : diffuser la connaissance si chère à De Vito et mettre en valeur le patrimoine commun de l'Italie et la France et, plus largement, des pays européens», indique Sophie Harent en lisant un propos adressé à distance par Vincent Poussou, directeur des publics et du numérique à la Réunion des musées nationaux-Grand Palais.
«Entre les choses très nombreuses qui unissent la France et l'Italie, l'art est la plus importante», estime Irene Castagnoli. «Ici, on a un exemple de voir nos amis français et françaises qui regardent cet ouvrage du XVIIème siècle, de Naples, avec de la passion mais de la compétence, cela nous fait bien au cœur. (…) On a un exemple de ce que l'on peut faire ensemble, les Français et les Italiens.»
Buffet aux couleurs de l'Italie
Les discours se poursuivent par un verre de l'amitié autour d'un buffet aux couleurs de l'Italie réalisé par le traiteur dijonnais Kook'in.
L'exposition est accompagnée d'un programme de visites, de conférences, de concerts et même de projections ciné, en partenariat avec l'Eldorado. Un catalogue, dirigé par Sophie Harent et Nadia Bastogi, est édité par la Réunion des musées nationaux.
Jean-Christophe Tardivon
Naples pour passion, chefs-d’œuvre de la collection De Vito
du 29 mars au 25 juin 2023
ouverture : tous les jours sauf les lundis,
de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h
tarifs : 5,50 € ; TR 4,50 €
Gratuit pour les moins de 26 ans et diverses catégories sur présentation d'un justificatif, et pour tous le premier dimanche de chaque mois.
Site web du musée Magnin
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