Sans
complexe et sans tabou l’humoriste parle des ses histoires de cœur et de cul : «J’ai toujours
confondu les deux». Le ton est donné de ce quatrième spectacle, présenté à l'Amphithéâtre Romanée Conti de Dijon, le 28 avril. Interview sans détour avec Élisabeth Buffet.
Plus
de quinze ans qu’Élisabeth Buffet traîne sa gouaille brute de décoffrage sur
scène. Et pour son quatrième spectacle, l’humoriste a décidé de faire un bilan
de ses
histoires de cœur, ou
plutôt de
cul. «J’avais très envie de parler d’amour, de fête et de sexe décomplexé. La vraie vie quoi» explique
la quinqua
rock’n’roll assumée, et d’ajouter «d’où le
titre, au symbole équivoque du cœur à l’envers, qui, si on regarde bien, peut
faire penser à une paire de miches»
Ce
spectacle est l’occasion de passer en revue, sans tabou ni complexe mais avec
une franchise et un humour déconcertants, les hommes qui ont jalonné sa vie et ses
ratages aussi bien sexuels que
sentimentaux. De sa première fois dans une grange à ses rendez-vous dans un
restaurant plongé dans le noir ou dans un club échangiste, Élisabeth Buffet
égrène ses expériences, zobier à
la main, son carnet répertoriant ses amants, et parle avec jubilation des
travers du genre masculin, mais aussi de l’amour en général.
La première question
que l’on a envie de vous poser est, comment allez-vous ?
Elisabeth Buffet :
«Holalala, vous parlez de ce désert sentimental
(rire) Et bien je ne m’en
préoccupe plus du tout. J’ai eu un passé très chargé et aujourd’hui je me nourris
de mes souvenirs. C’est vrai que dans mon spectacle j’en parle, mais j’aborde
surtout mes échecs, parce qu’il n’y a que les échecs qui font rire. Et puis
c’est une thérapie de les partager en public. Mais ce qui me rassure c’est que
finalement, quand je regarde autour de moi, je n’ai pas plus d’échecs
sentimentaux que la moyenne des gens…enfin j’espère
(rire)»
Vous faites la
différence entre une histoire de cœur et une histoire de cul ?
«Ah ben pour moi c’est
clair, je ne sais pas. J'ai toujours confondu les deux. Je pense que le désir a beaucoup manipulé mon cœur. On dit souvent que les
hommes pensent avec leur zizi, et bien moi je pense avec mes organes génitaux. Je ne
devrais plus penser comme ça, parce que finalement c’est ce qui a mené à ma
perte et à ne plus savoir faire la différence entre les deux»
Le zobier est le
recueil de vos histoires de cul
«C’est ça. Le zobier
est un carnet que je retrouve au début du spectacle. Je le feuillette avec le
public et ensemble nous retraçons les différentes situations que j’ai vécu. Je
raconte des situations rigolotes et parfois embarrassantes comme le jour où
j’ai rencontré un jeune homme qui me faisait porter des bottes en écoutant la
Chevauchée des Walkyrie. Parce que franchement, être à poils dans des bottes on
ne fait pas ça tous les jours. Et puis il y a aussi le soir où je me retrouvée
dans une partouze. Bon. Mais tout a basculé au moment, et je ne sais pas
pourquoi, une vielle dame est venue s’assoir sur mon visage»
Il y a des thèmes que
vous vous interdisez ?
«Honnêtement non.
C’est vrai que mon langage est cru, mais il y a la façon de le dire. J’essaie
toujours d’être sur le fil entre l’élégance, les métaphores pour ne pas
basculer dans le graveleux. Vous savez c’est un exercice d’écriture de savoir
parler de cul sans choquer tout en faisant rire. J’ai écrit ce spectacle
pendant le confinement et je voulais vraiment lever le couvercle que l’on avait
tous sur la tête. C’est du rire simple, sincère, pas trash et sans double
lecture»
Le rire du public est décomplexé ?
«En fait il y a des
gens qui disent, oh non ! Quand même ! Je ne peux pas rire à ce qu’elle dit ! Et
puis finalement tout le monde rit. Vous savez je rencontre des femmes à la fin
de mon spectacle qui me disent merci de parler comme nous le faisons en privé
entres filles. Nous on n’ose pas dire tout ça en public. Ce que je trouve dommage. Mais si je deviens leur porte-parole, alors j’en suis très heureuse»
Vous avez des
attaches familiales en Bourgogne
«Oui j’avais une
arrière-grand-mère à Charolles qui était dans la prune. Elle faisait de la
liqueur de prune. J’ai aussi une copine qui a une maison dans la région, on venait
souvent l’été passer quelques jours. J’aime bien la Bourgogne. On mange bien, on
boit bien, les paysages sont très beaux. Et j’ai hâte de venir présenter mon
spectacle à Dijon»
Norbert Banchet
Elisabeth
Buffet – Mes histoires de cœur-cul
Vendredi
28 avril 2023 – 20h – Amphithéâtre Romanée Conti - Dijon
Infos
et réservations : Points de vente habituels