Il est plutôt rare de voir un coureur prendre le maillot de leader et faire la gueule… Et pourtant Jonas Vingegaard n’est pas parvenu à sourire mercredi après-midi au Col de la Loge des Gardes, dans l’Allier, entre Vichy et Roanne.
«On n’aurait jamais dû courir ce final», a pesté le Danois, double vainqueur du Tour. C’est vrai que la course a été neutralisée près d’une heure, que les coureurs ont posé le pied à terre, alors qu’un orage de grêle s’est abattu sur le peloton.
Mais bon, la chaussée n’était pas plus glissante que cela dans le final, entre La Chabanne et la Loge des Gardes où la neige était tombée en début d’après-midi, ainsi que Marion Rousse l’a expliqué aux téléspectateurs. «D’un autre côté, de la neige dans une station au mois de mars c’est dans l’ordre des choses» a sobrement expliqué Laurent Jalabert.
Et on se dit que les commentaires de Vingegaard n’étaient sans doute qu’une posture de façade. Car les conditions, pas si extrême ne l’ont pas empêché d’attaquer pour aller chercher la victoire sous le soleil. Par une fraiche température certes. Mais sous le soleil. En fait le double vainqueur du Tour de France, en tête aux 75 mètres, qui pensait bien l’emporter, n’a pas digéré de se faire devancer par le Portugais Joao Almeida, comme il avait été devancé, il y a deux ans, par Pogacar…
Pas certain donc que le Danois vienne passer une semaine de vacances vertes dans la station qui souffre cruellement du réchauffement climatique et qui voit de moins en moins la neige !
Celui qui pouvait faire la gueule, car en puncheur il aurait pu s’imposer sur la ligne, c’est Julian Alapilippe… Sauf qu’il a crevé juste avant les deux dernières difficultés, concentrées sur les vingt derniers kilomètres et qu’il n’a pas pu revenir. Il a terminé dans les choux, mais c’est avec le sourire qu’il a apprécié les encouragements des amoureux de la petite reine. Bref, vous l’avez compris, n’a pas souri celui qui aurait dû. Mais il sera sans aucun doute très heureux de partir, ce jeudi, avec la tunique jaune, depuis Saint-Just en Chevalet.

Alain BOLLERY
(Photos Manon BOLLERY
et Alain BOLLERY

 

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