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30/01/2025 03:17
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Amandine Brenier : «Nous cherchons à briser le quatrième mur et à aller à la rencontre du public»

«J’ai travaillé une élasticité dans mon jeu : je suis prête à tout, y compris si un enfant monte sur scène. Je resterai en Sissi et je jouerai avec lui. C’est une prise de risque, bien sûr, mais je l’assume et je crois que j’aime ça! » a confié la metteuse en scène à Infos Dijon, ce mercredi 29 janvier.
Elle a incarné Sissi ce mercredi 29 janvier au bistrot de la scène. Rencontre avec Amandine Brenier, une clown qui souhaite partager des notions existentielles avec les enfants durant ses spectacles...

Amandine Brenier

Metteuse en scène et clown de la Compagnie Carnage

« Je suis Amandine Brenier, metteuse en scène et clown au sein de la Compagnie Carnage, qui est basée dans la Loire. Je travaille avec Sophie Margery qui est chargée de diffusion de la compagnie.

Bien que la compagnie ne soit pas originaire de Dijon, j’ai souvent eu l’occasion de venir ici, notamment parce que j’ai fait mes études de théâtre à  Besançon. Cela m’a permis de créer des liens avec des artistes de Besançon et Dijon. J’ai notamment travaillé avec Aurélien Chevalier, le directeur, il y a plusieurs années. C’est ainsi qu’il a suivi mon travail et nous a proposé de venir jouer ici. »

Pouvez-vous présenter votre spectacle en quelques mots ?
« Mon travail consiste à faire émerger la pensée à travers le comique du clown, un comique émotionnel. L’objectif est de partager des notions existentielles avec le public et d’observer comment elles résonnent en chacun de nous.
Dans ce spectacle en particulier, le défi est de parler d’amour aux enfants. J’aime partir de situations simples, comme dans un autre spectacle que nous jouerons en avril, Sissi comme Bach… »

Vous parlez de Philosophie dans votre spectacle, cela signifie « L’amour de la sagesse », vous avez travaillé autour de cette notion pour écrire ce spectacle ?
« Pas directement. En revanche, je me suis inspirée du Banquet de Platon, l’un des plus anciens textes philosophiques traitant de l’amour. Il existe en réalité très peu de textes philosophiques sur l’amour, car il ne constitue pas un concept en soi. Les philosophes le considèrent comme une notion « anti-philosophique ».
Ce qui m’a intéressée, c’est justement ce paradoxe : le clown aussi est « anti-philosophique» par nature. J’ai donc trouvé intéressant de mêler ces deux univers. Dans Le Banquet, Socrate réunit plusieurs penseurs lors d’un festin où chacun expose sa vision de l’amour et personne n’est d’accord !
Concernant la sagesse, je dirais que le clown en possède une forme particulière : il vit pleinement dans le présent, il accueille tout ce qui se passe et il dit toujours « oui». Peut-être que cela touche à une certaine idée de la sagesse, mais ce n’était pas la notion philosophique principale que j’ai explorée dans ce spectacle. »

Vous interagissez beaucoup avec les enfants pendant vos spectacles. Ce lien entre la scène et le public est-il essentiel pour vous ?
« Oui, c’est même au coeur de notre démarche à la Compagnie Carnage. Nous cherchons à  briser le quatrième mur et à aller à la rencontre du public. Tous nos spectacles parlent de rencontre.
Dans ce spectacle, l’histoire repose sur la rencontre entre une clown et le public. Le spectacle est entièrement écrit, je dis toujours les mêmes choses, mais chaque représentation est différente grâce à la dynamique créée avec le public.
L’énergie des enfants varie selon leur âge, leur entourage, leur niveau d’interaction. Parfois, cela crée une grande effervescence, parfois plus d’émotion. Aujourd’hui, nous avons expérimenté une version pour les tout-petits, dès 3 ans, alors que d’habitude nous ciblons un public à partir de 6 ans. Les réactions des enfants changent beaucoup en fonction de leur âge et de leur accompagnement.
J’aime que le spectacle ressemble à une fête. J’ai travaillé une élasticité dans mon jeu : je suis prête à tout, y compris si un enfant monte sur scène. Je resterai en Sissi et je jouerai avec lui. C’est une prise de risque, bien sûr, mais je l’assume et je crois que j’aime ça! »

Pouvez-vous nous parler du spectacle Sissi comme Bach ?
« C’est une nouvelle histoire de rencontre, mais je ne vous en dirai pas plus sur la nature de cette rencontre ! Ce spectacle reprend les mêmes ingrédients : philosophie, humour physique, clown émotionnel. Cette fois, un musicien est également présent sur scène avec Sissi, ce qui apporte une autre dimension au spectacle… »

Manon Bollery

Cliquez ici pour lire notre article sur le spectacle


 


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