Ce mercredi 8 janvier, à Dijon, le préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté a présenté ses vœux aux corps constitués. Paul Mourier entend relever le défi de l'attractivité du territoire.
En Côte-d'Or, en matière de sécurité, priorité est donnée à la lutte contre les trafics de drogues. Un plan départemental sera présenté prochainement.
«Je souhaite vous faire partager ma méthode de travail» : ce mercredi 8 janvier 2025, à Dijon, Paul Mourier, préfet de la Côte-d'Or et préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, a présenté ses vœux pour 2025 aux corps constitués et a exposé ses priorités.
Le représentant de l’État s'est exprimé devant les représentants des autorités civiles, ecclésiastiques et militaires. Étaient présents notamment François Patriat (REN), sénateur de la Côte-d'Or, Pierre Pribetich (PS), député de la Côte-d'Or, René Lioret (RN), député de la Côte-d'Or, Marie-Guite Dufay (PS), présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, François Sauvadet (UDI), président du conseil départemental de la Côte-d'Or, Françoise Tenenbaum (PS, FP), vice-présidente de la Métropole de Dijon, Nathalie Koenders (PS), maire de Dijon, Ludovic Rochette (HOR), maire de Brognon et président de l'Association des maires de la Côte-d'Or, ainsi que Bruno Bethenod (sans étiquette), maire d'Arceau et président de l'association des maires ruraux de la Côte-d'Or.
Des déplacements dans toute la région
«L'administration régionale doit être au service des territoires», avait déclaré Paul Mourier, le 28 octobre dernier en prenant ses fonctions dans «la belle préfecture», à Dijon, tandis que son prédécesseur Franck Robine rejoignait l'hôtel de Beauveau, siège du ministère de l'Intérieur (
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Depuis, Paul Mourier a déjà effectué des déplacements dans sept des huit départements de la région pour visiter des entreprises industrielles ainsi que des exploitations agricoles et rencontrer les élus locaux.
L'Yonne était également au programme, ce début janvier, mais le déplacement a été reporté à février prochain en raison du décès du président du conseil départemental de l'Yonne Patrick Gendraud, le 1er janvier dernier, des suites d'une longue maladie.
Dans son allocution, Paul Mourier a, une nouvelle fois, donné une tonalité très régionale à son propos : «le rôle premier d'un préfet de région est bien d'assurer la cohérence de l'action de l’État à l'échelle du territoire régional.»
Le préfet Paul Mourier félicite le ministre François Rebsamen
Après des vœux de «santé, joie personnelle et réussite professionnelle» adressés aux représentants des corps constitués, Paul Mourier a félicité, à distance, François Rebsamen (PS, FP) pour sa nomination en tant que ministre de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation. «Cela représente beaucoup pour le département de la Côte-d'Or et pour la région Bourgogne-Franche-Comté.»
«Nous avons tous une responsabilité dans le succès du département et de la région», a enchaîné le préfet. «Il nous faut rester humble face aux défis qui sont les nôtres et sur notre capacité à y répondre, d'autant plus que le gouvernement lui-même n'a pas encore eu le temps de s'exprimer sur l'ensemble des grandes priorités nationales.»
«Dialoguer pour comprendre, écouter pour agir»
«Le dialogue et l'écoute portent en eux les prémices de l'action», a indiqué Paul Mourier pour évoquer sa méthode de travail : «dialoguer pour comprendre, écouter pour agir».
Pour 2025, le préfet a rappelé qu'il souhaitait «être à l'écoute des projets des collectivités, des acteurs locaux et des acteurs privés», de façon à «accompagner, faciliter, simplifier» ces projets.
«Simplifier, simplifier et simplifier encore», a martelé le représentant de l’État, pour «libérer les énergies et soutenir les volontés de faire».
Relever le défi de l'attractivité
Des premiers échanges noués dans les différents départements, Paul Mourier a dégagé les trois premières priorités pour 2025 afin de relever le défi structurel de l'attractivité en Bourgogne-Franche-Comté : «enrayer la baisse démographique», «maintenir les filières industrielles d'excellence» et «favoriser l'écosystème régional d'innovation et d'enseignement supérieur».
«La Bourgogne-Franche-Comté dispose de nombreux atouts», a estimé le préfet en songeant tout d'abord au carrefour géographique qu'elle constitue, parcouru d'importantes infrastructures de transport, sans oublier «sa sécruité, ses paysages, son foncier». «Il nous faudra collectivement mieux faire connaître en 2025 ces atouts.»
«La réindustrialisation prend concrètement corps en Bourgogne-Franche-Comté»
Dans le champ de l'économie, les secteurs historiques de l'automobile, de la métallurgie, du nucléaire et des microtechniques sont composés de fleurons industriels pourvoyeurs d'emplois. Ils ont été rejoints par la santé – dont les biothérapies –, l'agroalimentaire et l'hydrogène.
«La réindustrialisation prend concrètement corps en Bourgogne-Franche-Comté», a assuré le représentant de l’État qui a argumenté en signalant que les ouvertures ou extensions d'usines ont été plus nombreuses que les fermetures au semestre 2024, tout comme ce fut le cas en 2023 et en 2022.
Onzième région française par le nombre d'habitants, la Bourgogne-Franche-Comté ressort comme étant la cinquième région la plus attractive pour les investissements étrangers.
En 2022, dans le cadre du plan de réindustrialisation France 2030, l’État a mobilisé 54 milliards d'euros à l'échelle nationale, dont 360 millions d'euros pour soutenir des projets en Bourgogne-Franche-Comté.
Cap vers la décarbonation de l'économie
En favorisant «l'envie de venir étudier» en Bourgogne-Franche-Comté, Paul Mourier espère que les étudiants resteront dans la région une fois entrés dans la vie professionnelle.
Par ailleurs, le préfet a fixé comme cap à l'innovation de contribuer à la décarbonation de l'économie.
Après avoir vu l'université de Bourgogne divorcer de l'Université Bourgogne-Franche-Comté pour fonder l'Université Bourgogne Europe, le représentant de l’État a fait le vœu de voir «reconstruire, autour des nouveaux établissements, l'image d'une région coopérative et donc compétitive en matière de recherche et d'innovation».
En Côte-d'Or, priorité est donnée à la lutte contre les trafics de drogues
En marge de son intervention, Paul Mourier a répondu aux questions des journalistes sur son action plus particulièrement en tant que préfet de la Côte-d'Or.
Dans un département, «un préfet est avant tout le responsable et le patron de la sécurité publique et la sécurité civile», a-t-il exposé, faisant de la lutte contre la criminalité organisée «la priorité des priorités».
«Rien n'est jamais gagné, il faut toujours se battre et notamment contre les narcotrafiquants, pour des raisons de santé publique et de souveraineté nationale», a-t-il développé. «J'ai réuni, il y a 48 heures, l'ensemble des collectivités, des forces de sécurité pour bâtir un plan départemental de lutte contre les narcotrafiquants et pour restaurer également la sécurité du quotidien.»
Ce «plan global» sera décliné dans «une partie prévention» et «une partie répression». «Il faut faire une lutte permanente contre le trafic de drogues et sévir contre les consommateurs. C'est un marché. S'il y a une offre, c'est qu'il y a une demande. Il faut agir sur les deux piliers que sont le trafic et la consommation.»
«Le trafic de drogues est la source de beaucoup d'autres faits de délinquance et de criminalité»
«La région Bourgogne-Franche-Comté, comme la Côte-d'Or, est une région où un certain nombre de phénomènes d'insécurité sont moins importantes qu'ailleurs ; il faut s'en réjouir», a-t-il conclu. «C'est un atout mais il faut tout faire pour diminuer encore toutes les atteintes à personnes, toutes les atteintes aux biens et, bien évidemment, le trafic de drogues qui est la source de beaucoup d'autres faits de délinquance et de criminalité.»
Une fois la cérémonie terminée, les participants ont pu partager le verre de l'amitié préparé par les équipes de l'hôtel de préfecture de la Côte-d'Or.
Jean-Christophe Tardivon