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04/02/2023 13:38

BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ : Le CROUS a engagé un plan d'action pour lutter contre les punaises de lit dans les résidences étudiantes

Ce vendredi 3 février, trois députés dijonnais ont visité une résidence étudiante afin d'échanger sur les moyens mis en œuvre pour endiguer la prolifération des punaises de lit. Depuis 2021, à l'échelle régionale, le CROUS a investi 50.000 euros dans un plan d'action.
Les punaises de lit sont un fléau national et même international. Elles se glissent dans les bagages pour voyager partout dans le monde et proliférer. La situation est telle que l’État a lancé un plan interministériel de lutte contre les punaises de lit en mars 2022 (lire le communiqué).

Les punaises de lit se nourrissent de sang humain pendant la nuit et peuvent déclencher des allergies. Aucun type d'habitat n'est épargné : hôtels, auberges de jeunesse, foyers d'hébergement, maisons de retraites, bateaux de croisière ou résidence étudiantes !


Une délégation d'élus visite la résidence Beaune à Dijon


Ainsi, alertés à plusieurs reprises par des étudiants sur la situation particulière au sein d'une résidence dijonnaise gérée par le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires de Bourgogne-Franche-Comté (CROUS), quatre élus ont réalisé une visite, ce vendredi 3 février 2023.

Étaient présents les députés de la majorité présidentielle Benoît Bordat (FP), Fadila Khattabi (RE) et Didier Martin (RE, PR) ainsi que la conseillère départementale d'opposition Nuray Akpinar-Istiquam (PS).

Cette dernière est élue sur le canton incluant le campus universitaire. Les trois circonscriptions des députés présents intègrent chacune une part de l'agglomération dijonnaise.

La délégation a été accueillie à la résidence Beaune par plusieurs représentant du CROUS conduits par la directrice Christine Le Noan.

«Nos sommes aux côtés de nos étudiants», indique Fadila Khattabi


Les échanges débutent par un point de situation du logement étudiant dans la région académique Bourgogne-Franche-Comté avec un focus particulier à Dijon où est prévue la rénovation et l'extension de la résidence Beaune (lire notre article).

«Nos sommes aux côtés de nos étudiants», déclare Fadila Khattabi, «du fait de la crise sanitaire, ils ont traversé une période difficile». «Le gouvernement était à leurs côtés, notamment en matière de pouvoir d'achat pour faire le repas à un euro pour l'ensemble des étudiants pendant cette crise. Le repas à un euro continue pour les étudiants boursiers. On a fait en sorte de baisser les droits d'inscription à l'université.»

«Ce ne sont pas des conditions dignes pour les étudiants», déclare un témoin


«J'ai des amis qui résident ici», explique ensuite Nicolas Mendes, étudiant à l'université de Bourgogne en deuxième année de médecine, qui relaie les témoignages.

«J'ai vu de moi-même les morsures sur les bras. (…) Ce ne sont pas des conditions dignes pour les étudiants», déclare-t-il au sujet des punaises de lit présentes dans la résidence Beaune.

Dorian Sonival, étudiant en deuxième année de licence d'histoire, a été élu du département d'histoire. Des étudiants l'ont alerté sur le phénomène. «À force d'entendre des témoignages, on s'est dit qu'il fallait en parler», indique-t-il. Membre des Jeunes avec Macron, l'étudiant en histoire a relayé la problématique auprès des députés dijonnais.

«Il y avait des cafards et des punaises chez moi», relate un étudiant international


Sekou, étudiant international, s'est installé en août 2022 à la résidence Beaune. L'étudiant en information-communication partage son témoignage : «il y avait des cafards et des punaises chez moi. La nuit, je ne parvenais pas à dormir. J'étais énervé. J'ai envoyé un message avec des photos au CROUS, on a changé ma chambre. Il y a quelques punaises de lit mais les cafards ne finissent jamais. On vit avec ces insectes-là tous les jours, ça devient normal».

Des comités informels se tiendraient en présence de plusieurs dizaines d'étudiants pour dénoncer le phénomène. Une action juridique est en cours de réflexion, notamment par des Jeunes Insoumis.

«La question des punaises de lit est une cause nationale»


«À notre connaissance, 5 chambres sont infectées sur 341, c'est un problème», concède la directrice du CROUS.

«La question des punaises de lit est une cause nationale», explique Christine Le Noan. La salubrité des logements ou l'hygiène des étudiants ne sont pas en question. Comme d'autres proliférations d'insectes, la mobilité des populations favorise la dispersion des œufs. Dans le cas particulier du logement étudiant, le turn-over des occupants des chambres accentue le phénomène.

Le CROUS Bourgogne-Franche-Comté a investi 50.000 euros


Comme leur nom l'indique, ces insectes se retrouvent dans les literies, les tapis, les canapés. Ces insectes apprécient les endroits sombres et calmes et tout particulièrement les ameublements en bois ainsi que les plinthes ou les parquets.

Depuis 2021, à l'échelle régionale, le CROUS Bourgogne-Franche-Comté a investi 50.000 euros dans un plan d'action pour lutter contre ce phénomène par différents moyens d'action. L'établissement s'est équipé de congélateurs pour tuer les insectes par le froid. Des cartes sont remises aux étudiants afin qu'ils puissent laver leurs vêtements à 60° pour tuer les punaises de lit par le chaud.

Concernant le recours à la chaleur, le CROUS s'est également doté d'une «chambre thermique» Zapp Bugs, présentée à la délégation par Emmanuel Olivaud, directeur de site du CROUS à Dijon. Ainsi, les valises ou encore les livres sont portés à 60°. Par ailleurs, un prestataire peut intervenir dans les chambres pour traiter les boiseries avec de la «vapeur sèche».

Qui plus est, les plinthes en bois sont alors retirées et les fissures rebouchées. Matelas et sommiers sont changés pour des literies spécifiques «anti-punaises de lit».

Des «relais étudiants» pour diffuser l'information


«On sait la difficulté qu'il y a à traiter des problématiques d'insectes dans des immeubles. On l'a vu sur Paris. Quand il y a un nid quelque part, le voisin peut nettoyer en permanence, il se retrouve avec les insectes», commente Benoît Bordat.

«Au-delà de notre action curative, la base de notre action, cela reste l'étudiant. Si l'étudiant ne nous dit pas, on ne peut pas traiter. Il faut qu'il nous en informe», réagit Christine Le Noan. «Notre enjeu est de sensibiliser les étudiants.»

À leur arrivée, un document reprenant la communication de l’État sur le phénomène des punaises de lit est remis aux étudiants. En cas d'intervention, le protocole ne coûte rien à l'étudiant concerné qui est relogé temporairement ou définitivement.

«Le personnel suit énormément les étudiants dans le préventif comme dans le curatif», signale Laurence Garric, cheffe de service du site de la résidence Beaune. Des «relais étudiants» contribuent à diffuser l'information parmi les résidents.

«Il y a un travail intéressant de sensibilisation des étudiants», constate Didier Martin


«Il faut dédramatiser», abonde Fadila Khattabi. Toutefois, le CROUS indique que «quelques étudiants» ont développé des réactions allergiques suite à des morsures de punaises de lit.

«Le CROUS est en mesure d'apporter des solutions pour que les chambres infestées soient rendues propres», constate Didier Martin à l'issue de la visite, «il y a un travail intéressant de sensibilisation des étudiants».

Jean-Christophe Tardivon

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