Comptant 39 années de mandats électifs, Jean Esmonin a été décoré chevalier de l'Ordre de la Légion d'Honneur ce vendredi 22 octobre. Ancien élu départemental et ancien maire de Chenôve, Jean Esmonin «a consacré sa vie entière au service des Français et à leur bien-être», comme l'a déclaré la députée Fadila Khattabi.
À 84 ans, Jean Esmonin a passé plus de la moitié de sa vie d'adulte comme élu de la République. Le socialiste a effectué son parcours politique à Chenôve, comme premier adjoint puis maire, et dans le canton, comme conseiller général puis départemental.
Proche de Roland Carraz et de François Patriat, Jean Esmonin a reçu les insignes de chevalier de l'Ordre de la Légion d'Honneur des mains de Robert Michelin lors d'une cérémonie présidée par la députée Fadila Khattabi ce vendredi 22 octobre 2021.
Étaient présents notamment François Patriat (LREM), sénateur de la Côte-d'Or, Emmanuel Coint (LR), vice-présidente du conseil départemental et représentant François Sauvadet, et Ludovic Rochette (divers droite), maire de Brognon et président de l'AMF 21.
39 années de mandats électifs
Membre du Parti Socialiste, Jean Esmonin a été conseiller départemental du canton de Chenôve de 1976 à 2015, député de la Côte-d'Or de 1983 à 1986 en tant que suppléant de Roland Carraz nommé ministre, conseiller régional de Bourgogne de 1983 à 1992, premier adjoint de 1995 à 1999 puis, à la suite du décès du maire Roland Carraz, maire de Chenôve de 1999 à 2015. L'élu a également été vice-président du Grand Dijon. Il totalise ainsi 39 années de mandats électifs.
Après 2015, Jean Esmonin préside l'Agence Départementale d'Information sur le Logement (ADIL) et participe au conseil d'administration de Bourgogne-Franche-Comté Habitat.
«Nous avons mené ensemble quelques campagnes électorales»
«Heureuse et émue», Fadila Khattabi prend la parole la première. Ex-socialiste, à présent Marcheuse, la députée de la troisième circonscription de la Côte-d'Or - qui comprend Chenôve - préside la cérémonie. Quand Fadila Khattabi a été élue conseillère régionale de Bourgogne en 2004, sur une liste conduite par François Patriat, Jean Esmonin était déjà un «poids lourds» de la politique dont «la voix comptait».
«Nous avons mené ensemble quelques campagnes électorales», se souvient-elle. «J'ai de suite apprécié ton engagement, tes convictions, ton énergie, ton franc parler mais aussi ta bienveillance», confie Fadila Khattabi en s'adressant au récipiendaire.
«Tu as consacré ta vie entière au service des Français et à leur bien-être», indique la députée dans son éloge, «tant sur le plan local que sur le plan national». L'élue applaudit «une longue et brillante carrière faite d'engagement et de dévouement avec comme seule boussole l'intérêt général».
La députée voit donc comme un «oubli», ou même une «injustice», le fait que l'élu de la République n'ait pas vu plus tôt son «impressionnant parcours» salué par la remise de la Légion d'Honneur.
L'influence de «multiples mauvais génies»
Parrain de Jean Esmonin, Robert Michelin, ancien élu PS et secrétaire général de la section départementale de la société des membres de la Légion d'honneur, dévoile les coulisses de la cérémonie en poussant un «coup de gueule» très politique.
L'orateur explique que Fadila Khattabi a dû présenter discrètement le dossier du récipiendaire à la ministre de la Ville Nadia Hai pour éviter l'influence de «multiples mauvais génies» cherchant à évincer l'ancien maire de Chenôve par «des manœuvres méprisables».
«Honte à eux», lance Robert Michelin d'une voix forte rendant les absences à cette cérémonie aussi significatives que les présences. Jean Esmonin confiera par la suite que le préfet de la Côte-d'Or lui a adressé un message de félicitations pour cette décoration.
De «l'archéologie électorale»
Robert Michelin voit donc dans la cérémonie de ce jour «un caractère expiatoire». Lui-même a reçu la croix de chevalier de la Légion d'Honneur des mains de François Patriat, alors secrétaire d’État aux PME.
En procédant à de «l'archéologie électorale», il est rappelé au public de la cérémonie que Jean Esmonin, Robert Michelin et François Patriat ont été élus conseillers généraux de la Côte-d'Or lors de la vague socialiste de mars 1976 qui devait préfigurer le basculement du Département en 1979 puis l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981.
«Ce furent de belles années, fructueuses pour Chenôve»
Honoré à l'âge de 84 ans, en prenant la parole, Jean Esmonin évoque d'emblée la «camaraderie» tissée avec Fadila Khattabi quand elle était enseignante au CFA La Noue à Longvic. Tournant la page des propos politiques de Robert Michelin, Jean Esmonin choisit d'évoquer des souvenirs émus de ses premières années d'élu aux côtés de présidents du Département et de la Région Bourgogne ainsi que de rencontres avec François Mitterrand.
Ayant succédé à Roland Carraz à la mairie de Chenôve, Jean Esmonin partage une «forte pensée affectueuse et respectueuse en sa mémoire» avant d'évoquer notamment la politique de renouvellement urbain pour déconstruire et reconstruire 800 logements sur la commune, la création du Cèdre ou encore de l'implantation de la Maison de la petite enfance.
«Ce furent de belles années, fructueuses pour Chenôve», résume Jean Esmonin en remerciant les équipes ayant travaillé à ses côtés, citant tout particulièrement Christiane Battistini, Sandrine Richard, Philippe Singer et Raymond Phal.
«Je me suis toujours attaché à être digne de la confiance que les citoyens et électeurs ont bien voulu m'accorder, je me suis toujours appliqué la règle républicaine fondamentale de défense de l'intérêt général», conclut le récipiendaire.
La cérémonie terminée, un diaporama retrace en images le parcours de Jean Esmonin avant d'être ponctué par un triple ban bourguignon. À la suite de quoi, les participants partagent le verre de l'amitié dans les salons du restaurant le Clos du Roy en faisant honneur aux vins de Marsannay-la-Côte tandis que retentissent les chants des Cadets de Bourgogne.
Jean-Christophe Tardivon
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