> Vie locale > Vie locale
09/07/2021 03:27

CITOYENNETÉ : «Rålbøl», le guide pour lutter contre la phobie administrative

Saint-Apollinaire est la première commune en France à distribuer le guide pratique «Rålbøl» destiné à la génération Z. Comme ils l'ont indiqué ce jeudi 8 juillet, le maire Jean-François Dodet et son adjoint Adrien Huguet souhaitent faire de la remise de cet ouvrage «pertinent et percutant» un temps de rassemblement des jeunes venant d'avoir 18 ans.
«Quand on a 18 ans, on devient responsable vis à vis de la loi. Par ailleurs, on acquiert de nouveaux droits. On a souhaité dans la commune marquer ce passage de la vie pré-adulte à la vie adulte», explique Jean-François Dodet (sans étiquette) à la dizaine de jeunes présents ce jeudi 8 juillet 2021 à la mairie de Saint-Apollinaire.

Symboliquement, le maire leur remet le guide pratique «Rålbøl» afin d'«entrer de plain-pied en responsabilité, en droit et en devoir» dans la vie adulte». En tout, le livre sera remis à 70 jeunes Épleumiens ayant atteint la majorité au cours des derniers mois.

«Tout le monde est un petit peu en difficulté par rapport aux complexité administratives et quand c'était les parents qui faisaient tout alors que l'on se retrouve en responsabilité, il faut pouvoir se repérer dans le maquis des différentes administrations et des différentes procédures», souligne Jean-François Dodet en marge de la cérémonie.

Le «kit de survie anti-galère» de la génération Z


L'initiative figure parmi 26 propositions du projet social de mandat présenté en septembre dernier devant le conseil municipal, ce guide. Ce «kit de survie anti-galère» destiné à la génération Z aborde différents thèmes du quotidien notamment pour les étudiants, de la prise de contact avec la Sécurité sociale ou encore les services fiscaux jusqu'à la location d’un appartement en passant par la demande de bourse.

Paru aux éditions du Génepi, le guide de 160 pages est le fruit du travail de deux étudiants de Centrale Lyon, Arthur Presse et Joseph Reinhart qui ont souhaité «partager leurs expériences à la fin de leurs études afin d'en simplifier l'entrée aux autres». Les pages sont illustrées par Juliette, Margot et Mathilde, étudiantes à l’école Estienne à Paris.

Les auteurs l'ont proposé à différentes collectivités et entreprises dans toute la France. La Ville de Saint-Apollinaire est la première à avoir passé commande pour répondre à un besoin de la population. Le budget à la charge du CCAS est de 1.300 euros par an.

Pour cette première édition, les conseils sont génériques même si certains flashcodes renvoient vers des sites locaux, comme la Caisse d'allocations familiales ou la Caisse primaire d'Assurance maladie de Côte-d'Or.

Pour de futures éditions, le CCAS réfléchit à une plus grande personnalisation ainsi que le signale Adrien Huguet (LR), adjoint au maire en charge de l’Innovation sociale et citoyenne et vice-président du Centre communal d'action sociale.

«Un message complet, sérieux sur le fond mais sympa»


«On n'a pas toujours des parents ou un parrain ou quelqu'un qui peut nous épauler pour s'y retrouver», constate Adrien Huguet, «ça peut très créer de nouvelles difficultés comme l'absence de couverture maladie, des rappels fiscaux ou autres».

«Le but est d'avoir un message complet, sérieux sur le fond mais sympa donc avec des astuces et beaucoup de sensibilisation comme la prévention sur la santé, le don du sang, les conduites addictives, le harcèlement, les difficultés que peuvent rencontrer les jeunes générations», détaille l'adjoint au maire qui voit là un guide «pertinent et percutant».

L'objectif est également de «rassembler les jeunes qui viennent d'avoir 18 ans, donc d'une même génération, quand bien même ils soient dans des établissements scolaires différentes, des formations différentes, des quartiers différents».

Vers une cérémonie semestrielle


«Cette année particulièrement, c'est aussi l'occasion de leur envoyer un message vraiment de soutien par rapport à la période qu'ils viennent de traverser : deux années à travailler leur formation dans des conditions particulières, avec l'impact psychologique que l'on sait, et avec le risque de s'autodévaloriser sur la valeur et le mérite de leur diplôme. Ils l'ont mérité, ils ont travaillé pour et maintenant, c'est une nouvelle étape qui s'ouvre dans leur cheminement et Saint-Apollinaire – au travers du CCAS et du pôle d'innovation sociale – est à leur côté pour les aider dans la recherche d'alternance, de jobs d'été, de stage étudiants ou autre», déclare le vice-président du CCAS.

À l'avenir, la commune envisage une remise qui deviendrait semestrielle pour être en phase avec le rythme de vie des nouveaux majeurs.

Un futur portrait social et économique de Saint-Apollinaire


La crise sanitaire se prolongeant, le CCAS de Saint-Apollinaire reste «mobilisé» concernant les conséquences sociales comme le signale Adrien Huguet. Aide alimentaire, distribution de masques chirurgicaux enfant notamment ou encore système de cotation des demandes de logement social continuent d'être mis en œuvre.

Le vice-président du CCAS souligne «le travail d'équilibre entre les droits et les devoirs : on a inscrit dans le règlement intérieur du CCAS que les aides facultatives – extra-légales – ne seront pas accordées à ceux qui ont insulté, menacé ou frappé du personnel municipal ou dégradé du mobilier urbain».

Afin d'ajuster les différents types d'aides et d'«accompagner les demandeurs sur toutes les dimensions de la personne» : manger à sa faim, se loger, pouvoir se maintenir dans son logement, se former, accéder à l'emploi, se déplacer, s'engager...  un cabinet d'études fournira à la rentrée un portrait social et économique de Saint-Apollinaire.

Jean-Christophe Tardivon

La bande-annonce de «Rålbøl»