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10/05/2022 13:27

CONSOMMATION : La brique «Notre lait de Côte-d'Or» est distribuée en supermarché

Le supermarché É. Leclerc de la zone Cap Nord à Dijon est le premier à proposer aux consommateurs ce produit local de la Fromagerie Delin estampillé «100% Côte-d'Or». Le lancement de la commercialisation a été effectué en présence de François Sauvadet ce lundi 9 mai.
Le lait 100% Côte-d'Or poursuit son développement. Dévoilé officiellement le 1er mars dernier au Salon de l'Agriculture, à Paris (lire notre article), le lait de la Fromagerie Delin estampillé «Savoir-faire 100% Côte-d'Or» se retrouvera progressivement dans les linéaires de la grande distribution.

Ce lundi 9 mai 2022, François Sauvadet (LCOP), président du conseil départemental de la Côte-d'Or, et Philippe Delin, président de la Fromagerie Delin, ont participé au lancement de la commercialisation de la nouvelle brique de lait au sein du supermarché É. Leclerc de la zone Cap Nord à Dijon en présence d'élus départementaux et de producteurs laitiers. La délégation a été accueillie par le président du magasin Laurent Gautherot et le directeur Thierry Berthier.

Objectif 6 millions de litres de Notre lait de Côte-d'Or


Initié en 2019 par la Fromagerie Delin pour valoriser la production locale, le projet «Notre lait de Côte-d'Or» inclut à ce jour six producteurs en leur garantissant 0,40 centime d'euro par litre. Un prix de revient bien supérieur à celui pratiqué habituellement pour le lait conventionnel (environ 0,35 centime d'euro) et proche de celui du bio (environ 0,45 centime d'euro).

Le prix de vente au consommateur d'une brique de ce lait est de 0,90 centime d'euro. La Fromagerie Delin a l'objectif d'atteindre 6 millions de litres de Notre lait de Côte-d'Or en 2022.

Pour garantir sa traçabilité, le lait est collecté et pasteurisé indépendamment. Les propositions des producteurs affluant, cette organisation va permettre d'augmenter le nombre de fromages 100% Côte-d'Or avec notamment le Nuiton, proposé en boîte chaude.

Investir pour conditionner à Gilly-lès-Cîteaux


La brique réalisée par Elopak est présentée comme «plus recyclable» et «zéro carbone» par Philippe Delin qui souligne qu'un nouveau suremballage cartonné remplace dorénavant le plastique pour le pack de six litres.

La seule usine Elopak de France se situe en Charente où le lait doit pour l'instant être envoyé en citernes afin d'être conditionné avant de revenir en Côte-d'Or.

D'où la volonté de la Fromagerie Delin de développer en 2023 un outil de conditionnement près de son site de Gilly-lès-Cîteaux. L'entreprise envisage d'investir 6 millions d'euros pour implanter cet équipement industriel sur 1.000 m².

«L'engagement du Département en faveur du développement territorial»


Ce lait entre dans la démarche «Savoir-faire 100% Côte-d'Or» instaurée par le Département pour assurer la visibilité des produits locaux. Le 15 avril dernier, François Sauvadet a annoncé que plus de 200 producteurs et artisans avaient rejoint l'initiative départementale (lire notre article).

«Cela marque l'engagement du Département en faveur du développement territorial», souligne François Sauvadet. «Cette marque a une seule vocation : quand un consommateur achète Côte-d'Or, il soutient l'emploi, il soutient la valeur ajoutée au plus près des secteurs de production. (…) On continuera de soutenir notre agriculture.»

«Je n'oppose pas grande distribution à nos producteurs», précise le président de la collectivité, «nous avons besoin de tout le monde».

Dans le département, à ce jour, quatre supermarchés  É. Leclerc, huit Super U,  six Intermarché distribuent des produits 100% Côte-d'Or ainsi que le magasin Papilles au centre-ville de Dijon et quelques crèmeries.

«Une préférence de manger plutôt local que bio»


«On a toujours voulu valoriser le local», indique Laurent Gautherot, propriétaire du supermarché É. Leclerc de la zone Cap Nord à Dijon. Le lait de la Fromagerie Delin prendra prochainement place au rayon adéquat et des opérations de communication auront lieu dans le magasin pour accompagner ce nouveau référencement.

«Ça fait très longtemps que les produits locaux sont demandés», constate le professionnel de la distribution. Après un essor des produits bio, Laurent Gautherot constate une reprise de l'engouement pour les produits dont la provenance est bien identifié : «les gens ont même une préférence de manger plutôt local que bio».

Parmi les différentes productions locales proposées aux consommateurs dans son magasin, Laurent Gautherot signale distribuer à l'étal de la boucherie de la viande de porc noir de Bigorre élevé en plein air près de Pouilly-en-Auxois.

La présence du 100% Côte-d'Or à la Cité de la Gastronomie en question


«Je souhaite que les producteurs, notamment ceux 100% Côte-d'Or, entrent dans la Cité de la Gastronomie parce qu'il ne peut pas y avoir de gastronomie accomplie, il ne peut pas y avoir de repas gastronomique, il ne peut pas y avoir de repas tout simplement sans rappeler qu'à la source il y a des producteurs», déclare finalement François Sauvadet.

Alors que le Département avait été sollicité par la Ville de Dijon pour cofinancer le pôle culturel de la Cité international de la Gastronomie et du Vin, les négociations avaient achoppé notamment sur la présence de l'appellation Côte-d'Or dans le nom de la Chapelle des climats de Bourgogne.

«Lors de l'inauguration de la Cité, le maire de Dijon a dit qu'il se sentait 100% Côte-d'Or, c'est une bonne nouvelle pour les producteurs», commente François Sauvadet (lire le communiqué). La main est reste tendue : «nous voulons une Côte-d'Or qui ne se concentre pas sur sa métropole, (…) une Côte-d'Or qui rayonne».

Jean-Christophe Tardivon