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15/09/2021 03:22

CORONAVIRUS : Le CHU Dijon Bourgogne assure qu'«aucun service ne sera impacté par des suspensions de professionnels»

Moins de 1% des personnels de l'établissement de santé dijonnais n'auraient pas rempli l'obligation vaccinale instaurée par le gouvernement à compter de ce 15 septembre.
Ce mercredi 15 septembre débute la période d'application de l'obligation vaccinale – définie par la loi du 5 août dernier – avec une première phase où les personnels doivent justifier de leur entrée dans le parcours vaccinal pour lutter contre l'épidémie de la Covid-19, parcours qui doit être complet au 15 octobre (retrouver les modalités).

Le mardi 14 septembre 2021, le CHU Dijon Bourgogne s'est livré à une opération «transparence» en invitant ses responsables des ressources humaines à s'exprimer sur les effets de l'obligation vaccinale parmi les personnels.

0,5% de refus de vaccination parmi les personnels


Le CHU Dijon Bourgogne emploie 7.700 personnels médicaux et non-médicaux. Au 14 septembre, 96% des personnels avaient transmis leur certificat de vaccination et le directeur des ressources humaines, Romain Fischer, s'attendaient à en recevoir d'autres d'ici ce mercredi.

De ce fait, seuls 160 professionnels ont encore à communiquer un certificat dont seulement une trentaine qui ont expressément indiqué ne pas souhaiter être vaccinés. Un seul médecin est dans ce dernier cas. Cinq professionnels ont démissionné. Par ailleurs, une dizaine de professionnels ont fait l'objet d'un certificat de contre-indication de vaccination.

Ce sont donc environ 0,5% des effectifs du CHU qui pourraient être suspendus. Ce qui fait dire au DRH qu'«aucun service ne sera impacté par des suspensions de professionnels, nous serons en capacité de continuer à avoir notre offre de santé comme en temps normal».

En temps normal justement, les RH du CHU doivent gérer un absentéisme d'environ 8% en tenant compte des arrêts maladie. Au plus fort de la crise, ce sont jusqu'à 18% des personnels qui ont été absents.

Un travail de pédagogie mené durant l'été


Cette adhésion à la vaccination est le fruit d'un travail d'information mené durant l'été (lire notre article). 80% des professionnels étaient déjà vaccinés début août. «Des professionnels qui sont sensibles à la mesure de protection de la vaccination», insiste Romain Fischer. «Une protection de nos professionnels, protection, avant tout, de nos patients et protection du système de santé».

L'établissement de santé a fait feu de tout bois : des séances de vaccination des personnels sans rendez-vous ainsi que pour leurs proches, des plages spéciales de nuit et une vaccination ambulante dans les différents services.

La vaccination ou la suspension


À compter de ce 15 septembre, les personnels n'ayant pas transmis de certificat ne seront pas affectés dans les services et seront convoqués à un entretien. Ce n'est pas une obligation légale mais les RH ont souhaité le proposer car «il y a parfois des situations individuelles complexes derrière des refus de vaccination».

À l'issue de l'entretien, éventuellement avec un accompagnement de la médecine du travail, soit l'obligation vaccinale est régularisée, soit le personnel en question sera suspendu sans rémunération et sans possibilité d'exercer un autre emploi mais avec maintien des droits sociaux. La suspension pourra être levée en cas de régularisation par la suite.

Le CHU signale avoir conduit «un dialogue social très rapproché pour préparer l'obligation vaccinale». Alors que, notamment, le syndicat CGT du CHU Dijon Bourgogne revendique la possibilité de placer les professionnels en disponibilité plutôt que de les suspendre (lire notre article), le DRH n'écarte pas cette possibilité tout en ajoutant que tout «projet de disponibilité sera traité indépendamment de la question de la vaccination». C'est à dire qu'il n'y aura pas de «procédure accélérée pour les professionnels qui ne remplissent pas leur obligation vaccinale».

«Nous avons été un établissement énormément touché par la crise»


«L'obligation vaccinale est une mesure de protection avant d'être une mesure d'obligation. (...) Après le 15 septembre, la couverture vaccinale du CHU permettra d'envisager de façon beaucoup plus sereine les prochains mois car nous avons été un établissement énormément touché par la crise», rappelle Romain Fischer.

Depuis juin dernier, le CHU mène sa campagne annuelle habituelle de recrutements, liée à la sortie des formations, et, durant l'été, les retours des professionnels ont permis d'orienter ces recrutements vers les postes pouvant être laissés vacants du fait d'un refus de vaccination.

Jean-Christophe Tardivon