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06/04/2021 19:55
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CORONAVIRUS : Le CHU Dijon Bourgogne se prépare à faire face à la troisième vague épidémique

En une semaine, l'établissement de santé dijonnais a vu le nombre de patients hospitalisés pour cause de Covid-19 bondir de 70%. L'enjeu est maintenant de dimensionner le service de réanimation aux besoins des patients touchés par la Covid-19 sans trop déprogrammer pour ne pas nuire aux autres soins apportés.
La directrice générale du CHU Dijon Bourgogne, Nadiège Baille, a effectué un point de situation ce mardi 6 avril 2021 dans la salle de réunion de la cellule de crise. À ce jour 110 patients touchés par la Covid-19 sont hospitalisés dans l'établissement de santé dijonnais dont 30 en réanimation, surveillance et soins critiques. Ce nombre d'hospitalisations a augmenté de 70% en une semaine.

«Nous nous préparons à une vague trois avec une mobilisation de notre CHU à la fois sur la réanimation et soins critiques», déclare la directrice du CHU qui est resté à un niveau élevé de prise en charge de patients touchés par la Covid-19 depuis le début de la deuxième vague, en octobre dernier. «Nous nous préparons à un pic épidémique qui pourrait ressembler à la vague deux», anticipe Nadiège Baille. Les équipes du CHU vont donc mettre à profit l'expérience tirée des deux premières vagues.


De nouveaux lits dédiés à la réanimation Covid-19


La réanimation chirurgicale va affecter ses lits à l'unité Covid-19 et la salle de réveil va être équipée de lits de réanimation. Des lits supplémentaires de médecine interne deux et d'endocrinologie seront eux aussi reconfigurés aux victimes de l'épidémie. Bien sûr, les services de maladies infectieuses et de gériatrie sont déjà orientés Covid-19. En tout, le CHU pourrait de nouveau mobiliser cent lits de réanimation.

Le docteur Pierre Guillemet, médecin anesthésiste-réanimateur et responsable du pilotage de crise au sein du CHU, précise que le matériel est prépositionné dans la salle de réveil, prête à être transformée en quelques heures.

«L'objectif est d'être le plus près possible des besoins épidémiques»


Ces patients ont besoin de soins importants. «L'objectif, c'est d'avoir une organisation de nos unités de soins adaptée à la charge en soin pour les équipes médicales et paramédicales et donc un renfort en personnels», précise Nadiège Baille.

En contrepartie, des unités doivent fermer en déprogrammant des activités de médecine et de chirurgie. Cela permet de réaffecter des personnels. Des déprogrammations ajustées «de façon la plus optimisée possible», indique la directrice qui ajoute que «l'objectif est d'être le plus près possible des besoins épidémiques, ne pas trop déprogramme pour maintenir l'offre de soins autant que nous le pouvons».

40% de déprogrammation


Durant la première vague, l'établissement de santé avait déprogrammé 60% de son activité. Durant la seconde vague, 40% avant de revenir à un niveau de déprogrammation de 20% courant mars. La directrice s'attend à remonter à un niveau de déprogrammation de 40% dans les prochains jours.

Le CHU maintient ses soins non-Covid-19. «Nous continuons à proposer une offre de consultation, d'hôpital de jour ; nous n'arrêtons pas l'hôpital pour éviter le renoncement aux soins», insiste la directrice qui ajoute que «l'activité de télémédecine s'est beaucoup développée».

Des activités déportées dans des établissements privés


Cette organisation est articulée avec les partenaires du groupement hospitalier de territoire qui s'étend jusque en Haute-Marne. Ce sont donc les centres hospitaliers de Semur-en-Auxois, Montbard, Beaune, Chaumont et Langres qui travaillent avec le CHU Dijon Bourgogne pour ouvrir des lits Covid-19 dans leurs structures.

Les établissements privés sont également concernés : la clinique Devron et que la clinique Bénigne Joly à Talant où dix lits Covid-19 ont déjà été ouverts. Au centre Georges-François Leclerc et à l'hôpital privé Dijon Bourgogne seront organisés des blocs chirurgicaux déportés du CHU. Quatre lits de soins post-réanimation seront également ouverts dans cette clinique.

61% de soignants vaccinés au CHU


Du côté de la vaccination, à ce jour, 61% des soignants du CHU Dijon Bourgogne sont vaccinés. «Un taux important», souligne la directrice. Un travail de formation en direction des équipes est effectué.

Pour sa part, le médecin anesthésiste-réanimateur Sébastien Mirek rappelle la gravité d'une prise en charge en réanimation : «après la vaccination, il ne faut pas enlever les gestes barrières, on peut se contaminer même après une première injection. La réanimation reste grave.Tout ce qu'on veut, c'est que les malades ne viennent pas en réanimation. La réa reste un séjour qui laisse des séquelles fonctionnelles. Le Covid reste une maladie extrêmement grave .

«L'an dernier, nous étions face à un virus émergent. Cette année, on le connaît. On a du matériel, on a des masques et on a des vaccins. 2021 est complètement différent de 2020. Les patients peuvent être aussi un peu différents puisque les patients plus âgés ont pu être plus vaccinés», analyse le docteur Sébastien Mirek qui ajoute que «nous ferons face à la prise en charge de tous les patients qui nécessite une réanimation».

«La vaccination diminue le risque de forme grave», insiste le médecin qui indique que les dernières études tendent à démontrer que «les vaccins diminuent la contagion entre personnes peu symptomatiques».

Jean-Christophe Tardivon


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