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15/11/2021 12:59

CÔTE-D’OR : «Jamais la puissance publique n'a été aussi présente», souligne Fadila Khattabi à l'heure du bilan de mandat

Députée de la Côte-d'Or soutenant l'action d'Emmanuel Macron, Fadila Khattabi a présenté ce lundi 15 novembre le bilan de son action depuis juin 2017. «Je n'ai trahi personne et surtout pas mes valeurs, je suis une femme de gauche», a-t-elle revendiqué.
À quelques mois de la fin de la législature, l'heure du bilan arrive pour les parlementaires. Depuis juin 2017, les élus ont dû réagir au mouvement social des Gilets jaunes et à l'épidémie de la Covid-19 sans oublier les épisodes météorologiques intenses liés au changement climatique.

Ce lundi 15 novembre 2021, Fadila Khattabi (LREM), députée de la troisième circonscription de la Côte-d'Or, a présenté son bilan en insistant sur les sujets sanitaires et sociaux puisque elle est également présidente de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.

La députée n'a pas manqué de tacler les responsables de collectivités territoriales qui ont «blacklisté» les parlementaires de la majorité présidentielle alors que l’État apportait pourtant des financements aux projets locaux.

«L’État était là»

«Cela a été très intense sur le plan législatif. (…) C'est un mandat intense, très riche, bousculé par une crise sociale en 2018 et une crise sanitaire avec un impact sur notre économie et le quotidien des Français», résume Fadila Khattabi en préambule de son bilan, elle qui se souvient avoir déjà connu «les conséquences de la crise économique de 2008» lors de son mandat de conseillère régionale de Bourgogne dans une collectivité alors présidée par le socialiste François Patriat.

«C'est une crise beaucoup plus violente car il y a eu un arrêt brutal de l'économie», compare-t-elle à propos de la situation actuelle., «il fallait sauver les entreprises et le pouvoir d'achat des Français».

«On a de la chance de vivre en France, quel pays formidable !», s'exclame Fadila Khattabi, «jamais la puissance publique n'a été aussi présente. Le quoiqu'il en coûte a été concret : gratuité des vaccins, gratuité des tests». Et de résumer : «l’État était là».

«Je n'ai jamais reçu une invitation de la Région»


«Les Français ne savent pas ce qu'on a fait, parce qu'on a pas de relais. (…) On a été blacklisté pendant ce mandat», s'insurge Fadila Khattabi à l'adresse des responsables de collectivités territoriales : «qui votent les budgets ? ce sont les députés, on aurait dû être invité ! (…) C'est du sectarisme. Je n'ai jamais reçu une invitation de la Région, pourtant ils ont contractualisé».

Le financement de la moitié des masques distribués par les collectivités locales au printemps 2020 fait dire à la députée : «on a payé un masque sur deux, ils ont fait campagne avec». «S'il n'y a pas de transparence, cela fait croître le sentiment de défiance», analyse celle qui s'est engagée en politique après le choc d'avril 2002 et qui, depuis, ressent «une ambiance délétère».

«Je suis une femme de gauche»


La Marcheuse indique avoir participé à «des réunions avec les Gilets jaunes» : «je les ai accueillis, je suis allée sur les ronds points». Et de se défendre de tout suivisme au sein de la majorité présidentielle, préférant évoquer une «discipline» tout en soulignant des votes divergents sur certains sujets comme le glyphosate, la Dépakine ou encore la fin de vie.

Ayant demandé l'évaluation de la loi Claeys-Léonetti de 2016, la présidente de la commission des affaires sociales considère qu'un projet de loi issu du gouvernement est nécessaire sur ce dernier sujet ou «pourquoi pas un référendum» car «il faut une concertation avec les Français».

«J'ai des convictions, j'ai une fibre», ponctue la Marcheuse, «je peux regarder dans les yeux, je n'ai trahi personne et surtout pas mes valeurs, (…) je suis une femme de gauche».

Au niveau national, Le service public de l'insertion et de l'emploi, la revalorisation et la simplification de l'allocation aux adultes handicapés, le dédoublement des classes en réseau d'éducation prioritaire, l'année blanche des cotisations sociales dans le secteur culturel, le service public des pensions alimentaires non-versées, «c'est une politique de gauche», martèle l'ancienne socialiste. Et d'évoquer, à Chenôve notamment, le financement de la cité éducative et de la police de proximité.

Et d'ajouter : «la pauvreté, oui il faut mettre le paquet» en évoquant le plan financé à hauteur de 8 milliards d'euros contractualisé avec les Départements.

«Sur les solutions économiques, il faut soutenir les entreprises, il faut réindustrialiser la France, il faut investir dans des produits à haute valeur ajoutée», estime-t-elle.

Face aux problèmes d'approvisionnement en matières premières, Fadila Khattabi signale «l'importance d'assurer notre indépendance sur le plan sanitaire et industriel».

«On a des résultats sur l'emploi»


La députée met en avant la réforme de la formation professionnelle : «avant, dans un budget global de la formation, sur 100 euros, 15 euros allaient aux demandeurs d'emploi, le reste allait sur des formations de salariés».

Or, «si on veut assurer l'insertion professionnelle des publics dit fragiles, qui n'ont pas de qualification, il faut mettre les moyens». In fine, ce sont 14 milliards d'euros qui seront investis «dans les compétences et, notamment, dans les compétences des personnes les plus vulnérables».

«Le budget à destination de l'insertion par l'activité économique a augmenté, notamment sur le plan de la formation», martèle la députée.

La Marcheuse assume avoir «recentralisé» l'apprentissage, auparavant compétence du conseil régional : «tout était en concurrence [entre les établissements de formation, tout était bloqué ; (…) on a un peu libéralisé les choses».

Et de comparer les résultats : 290.000 apprentis avant 2017, 526.000 apprentis en formation en 2021. «Ce sont des jeunes qui vont trouver un emploi. (…) On a des résultats sur l'emploi», revendique la députée.

«Je mets les chefs d'entreprise devant leur responsabilité», glisse Fadila Khattabi, «en France, on a du mal à faire confiance à un jeune parce qu'il n'a pas de première expérience, grâce à l'apprentissage, un jeune on pourra plus facilement l'insérer professionnellement».

La réforme a introduit la notion de «coût au contrat». France Compétences gérant les budgets apportés aux établissements de formation qui peuvent ainsi avoir «une perspective». Fadila Khattabi prend pour exemple le résultat du CFA de Longvic : «c'est la première fois qu'il est positif».

La députée souligne également l'accord de droits individuels au sein du compte personnel de formation qui permet de monter en compétences sans l'aval de l'employeur.

«Un deuxième mandat pour aller au bout»


«Emmanuel Macron a une vision pour la France, il a une vison de la France, il vit avec son temps. (…) Je pense qu'il faut un deuxième mandat pour aller au bout», lance la Marcheuse.

En revanche, Fadila Khattabi ne répond pas quand à sa potentielle candidature aux législatives, évoquant pour l'heure le temps du bilan et le travail à conduire jusqu'à la fin de la législature mais «l'envie est là», glisse-t-elle cependant.

La Marcheuse entend «défendre le président et, en même temps, écouter les Français pour mouliner tout ça et faire le prochain programme». Et de conclure : «ça permettra d'avoir une stabilité politique pour faire les réformes nécessaires».

D'ici la mi-décembre, des réunions publiques seront organisées et le groupe La Poste distribuera un document de seize pages édité à 80.000 exemplaires pour faire connaître ce bilan.

Jean-Christophe Tardivon