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14/05/2021 03:16
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DÉPARTEMENTALES : Céline Maglica et Massar N'Diaye se représentent sur le canton Dijon 6 pour «aller plus loin dans la protection des Côte-d'Oriens»

Candidats des forces de progrès social et écologiques, Céline Maglica et Massar N'Diaye se lancent ce mercredi 12 mai avec le soutien de l'ancien député socialiste Laurent Grandguillaume. «Quand je vais chercher ma baguette de pain, c'est un trajet qui dure une heure de temps», glisse Massar N'Diaye pour évoquer l'ancrage notamment dans le quartier de la Fontaine d'Ouche.
Le quatuor composé d'une socialiste et de trois personnes relevant de la société civile se présente devant les électeurs pour «continuer le travail» en revendiquant d'être «très ancré» et de pouvoir «mieux faire» à l'heure du bilan de la mandature qui s'achève. L'équipe insiste sur la notion de solidarité et sur les problématiques liées au handicap.

Depuis 2015, le canton Dijon 6 comprend les communes de Corcelles-les-Monts et de Flavignerot ainsi que les quartiers dijonnais de la Fontaine-d'Ouche, de la Montagne Sainte-Anne et, en partie, du port du Canal. On retrouve donc un canton hétérogène avec des secteurs très urbanisés, des faubourgs, des quartiers pavillonnaires et des communes rurales.


Il compte 26.000 habitants dont 10.300 habitants rien que pour les quartiers Fontaine d'Ouche, Faubourg Raines, Larrey et Motte Giron.

En 2015, au second tour, André Gervais (Mouvement des progressistes) et Céline Maglica (Parti Socialiste) l'avaient emporté, battant largement le binôme du Front National.

En 2017, à la suite du décès d'André Gervais, Massar N'Diaye (sans étiquette) avait rejoint l'opposition départementale. Pour sa part, Céline Maglica était déjà conseillère départementale dans la mandature précédente, en tant que suppléante de Laurent Grandguillaume (PS), élu député lors des législatives de 2012.

«Le Département puise sa force dans ses territoires»


«Nous sommes candidats parce qu'on forme un binôme qui a fait ses preuves, qui est reconnu sur le terrain comme des élus de proximité», déclare Céline Maglica au moment de lancer officiellement la campagne de l'équipe ce mercredi 12 mai 2021.

Les élus sortants se disent «très ancrés» et «présents au quotidien» sur le canton, a fortiori sur le quartier de la Fontaine-d'Ouche où Massar N'Diaye est un acteur associatif de longue date et où Céline Maglica est professeure de lettres modernes au collège Jean-Philippe Rameau depuis onze ans.

«Mon métier, c'est plus qu'un métier, c'est un engament. Professeurs en réseau d'éducation prioritaire depuis 11 ans, c'est un choix», revendique Céline Maglica, ajoutant que «c'est une fierté de voir réussir les élèves».

Fustigeant les «stéréotypes» et voulant «valoriser ce qui fonctionne», Massar N'Diaye signale que «neuf collégiens sur dix ont leur brevet» à Jean-Philippe Rameau. «On est l'un des poumons verts de la métropole avec 320 hectares de parc naturel», ajoute-t-il en comptant le jardin de l'Arquebuse ou encore la combe Persil.

«Nous sommes des élus pragmatiques, capable de dire quand il y a des choses qui vont dans le bon sens et capables de critiquer quand ce n'est pas des idées communes. On a agit toujours dans une relation de confiance des habitants», assure Céline Maglica.

«L'idée est de poursuivre le travail», indique Massar N'Diaye, «nous croyons en notre canton, on croit fortement que, pour défendre un canton, ses habitants, ses acteurs, il faut les connaître, il faut connaître les problématiques et échapper à toutes les stigmatisations que l'on peut faire sur certains quartiers, sur certains Côte-d'Oriens».

«C'est parce qu'on est des élus qui défendent leur canton, qui vivent les problématique que le Département sera encore plus fort ; le Département puise sa force dans ses territoires», insiste le conseiller départemental sortant.

«Au moment du redécoupage [en 2014], j'ai bataillé pour que les deux communes restent sur le canton alors qu'elles entraient dans la métropole. On défend tous les deux cette alliance des territoires ruraux et urbains», précise Céline Maglica. «On est pas là pour être les VRP de telle ou telle présidence», glisse-t-elle en passant.

«On fait le choix d'être en contact avec une mixité sociale»


Âgée de 45 ans, Céline Maglica est pacsée, mère de deux enfants dont un est scolarisé à Jean-Philippe Rameau. Elle est militante du Parti Socialiste «depuis vingt ans» et est toujours en lien amical avec l'ancien député Laurent Grandguillaume, ayant des «valeurs partagées».

Âgé de 40 ans, Massar N'Diaye est pacsé, père de trois enfants scolarisés sur le canton. Il est conseiller en formation. Sans étiquette, il a été élu conseiller municipal en juin 2020 sur la liste conduite par François Rebsamen.

Alors qu'on lui demande régulièrement pourquoi il réside dans le quartier de la Fontaine d'Ouche, Massar N'Diaye répond «pourquoi je n'y habiterai pas ?». «On fait le choix d'être en contact avec une mixité sociale, avec la vraie vie et d'avoir autour de soi des personnes qui occupent des professions diverses et variées, sont d'origine diverses et variées. Je crois profondément au fait que notre richesse se trouve dans notre différence. On arrive à faire évoluer un territoire quand on est en capacité d'associer touts ses différences», ajoute-t-il.

Remplaçante, Sophie Terefenko (sans étiquette), âgée de 48 ans, est native de Dijon et habite Flavignerot, est mère de deux enfants scolarisé sur le canton. Elle est salariée d'un magasin de matériel médical sur le canton. «La mixité sociale et et partage des cultures font la force du canton», selon Sophie Terefenko, «je suis pour le vivre ensemble quelque soit notre culture, nos religions ; je suis pour ce que peut apporter le milieu rural au milieu urbain». «On peut défendre les dossiers de Flavignerot auprès de la Métropole», fait savoir Céline Maglica.

Ancienne infirmière, Sophie Terefenko a assumé plusieurs mandats syndicaux départementaux et nationaux dans les secteurs sanitaire et médico-social. Elle a été membre du conseil de surveillance du CHU Dijon Bourgogne. «Mon expérience professionnelle autour des aînées et des handicapés, c'est une force que je peux apporter», déclare-t-elle.

Remplaçant, Gilles Paccaud, âgé de 62 ans, est à la retraite après avoir été universitaire et entrepreneur. Il est membre d'une des deux commissions de quartier du canton : Fontaine d'Ouche, Faubourg Raines, Larrey et Motte Giron.

Gilles Paccaud se dit intéressé par les différents «dispositifs de participation démocratique de la Ville» comme l'Observatoire de l'âge dont il est membre. Il défends «des principes républicains» en tant que délégué départemental de l’Éducation nationale.

«Je suis énormément attaché à la notion d'entraide, de solidarité, de fraternité, que je défends à travers ma vie associative depuis 1975», souligne celui qui est décoré de l’Étoile civique, honorant le courage et le dévouement aux autres.

«Notre rôle d'élus, c'est de mettre en symbiose des habitants, des projets et que cela fonctionne»


«On a créé des outils démocratiques qui sont nouveaux», explique Céline Maglica au moment de faire le bilan des actions alors que la mandature s'achève. Les conseillers départementaux sortants ont instauré une réunion annuelle pour «une répartition transparente des subventions» accordées dans le cadre du Fonds d'Aide à la Vie Associative (FAVA).

Une «commission citoyenne jeunes» a également été créée : un tirage au sort dans les trois collèges a permis de sélectionner des élèves qui ont à répartir une enveloppe – après un temps de formation – pour financer un dossier issu d'appel à projets.

Ce dispositif a été suspendu du fait de la crise sanitaire. En conséquence, les élus sortant on réservé une partie du FAVA à une association faisant du soutien scolaire afin de recruter une dizaine d'étudiants pour cela.

«Notre rôle d'élus, c'est de mettre en symbiose des habitants, des projets et que cela fonctionne», résume Céline Maglica, «on espère que d'autres conseillers départementaux, sur d'autres cantons auront cette volonté d'avoir une répartition transparente et de confier une partie de cette subvention à la jeunesse sous une forme de budget participatif».

«Quand je vais chercher ma baguette de pain, c'est un trajet qui dure une heure de temps»

Par ailleurs, le binôme indique prendre la parole «à chaque session» de l'assemblée départementale et répondre «aux besoins des gens pour trouver de l'insertion ou trouver un emploi». «Le quotidien d'un élu, c'est d'aider le citoyen, de faciliter son quotidien et de créer un cadre positif et favorable face aux différentes démarches qu'il peut entreprendre», analyse Massar N'Diaye. «Quand je vais chercher ma baguette de pain, c'est un trajet qui dure une heure de temps», lance-t-il avec humour pour laisser imaginer les interactions sur le chemin.

Durant la mandature, le binôme a interpellé l'exécutif sur la possibilité d'expérimenter le dispositif Territoire zéro chômeur longue durée. La réflexion serait en cours. En octobre 2020, le président a été alerté sur «la fragilité des étudiants».

«Accompagner celles et ceux qui sont le plus en fragilité et les territoires»


«Aujourd'hui, il faut aller plus loin dans la protection des Côte-d'Oriens», déclare Massar N'Diaye, «l'action publique doit être présente pour accompagner celles et ceux qui sont le plus en fragilité et les territoires». «La majorité départementale peut mieux faire dans un certain nombre de dossiers», renchérit Céline Maglica.

«Si nous étions majoritaire au Département, on ferait mieux en matière culturelle, c'est la grande oubliée. On proposerait un projet culturel par collège et par an sur chaque collège de la Côte-d'Or. Ce serait de l'ouverture pour tous les petits Côte-d'Oriens en zone rural et urbaine», annonce Céline Maglica.

«On pourrait mieux faire mieux aussi en termes d'alimentation», ajoute la socialiste pour qui si «ça s'est amélioré dans les cantines, on mange très bien», «la part de produits locaux est insuffisante».

La candidate demande également «plus de justice sociale, plus de fonds pour la rénovation des logements des personnes âgées» car «les financements ne sont pas assez importants pour permettre à des gens qui ont de fiables revenus de transformer leur logement».

«Une personne qui est mal logée, qui est mal nourrie ne peut être opérationnelle sur la chaîne de travail»


Céline Maglica réclame «plus de travailleurs sociaux, pour que les travailleurs sociaux puissent se former tout au long de la vie, puissent être remplacés». Ce qui amène tout droit à la prévention spécialisée, vue comme «délaissée par le Département» avant d'être transférée à la Métropole. «On a besoin d'éducateurs dans nos quartiers pour aider les jeunes en déshérence à s'insérer», alerte la socialiste.

«La collectivité donne un financement à une structure, c'est une compétence du Département que de gérer la protection de l'enfance et ça passe par la prévention. C'est parce qu'on a des éducateurs de rue qu'on évite des situations catastrophiques dans un certain nombre de foyers», rappelle Céline Maglica.

«On mélange le terme de solidarité et le terme d'assistanat», s'insurge la socialiste, «ça voudrait dire qu'on donne sans contrepartie et que les gens gaspillent ou marchent sur les aides».

«On a différentes étape d'accompagnement», explique Massar N'Diaye. Travailleurs sociaux en prévention, médiateurs, accompagnement en termes d'emploi et d'insertion sociale ou de logement, accompagnent pour les situations de handicap... «Notre lecture, c'est qu'il faut appuyer en même temps sur l'ensemble des boutons. S'il y a un maillon qui n'est pas activé, on ne peut pas avoir de réussite. Une personne qui est mal logée, qui est mal nourrie ne peut être opérationnelle sur la chaîne de travail», estime-t-il.

«On doit être ce trait d'union entre les différentes collectivités et non pas les opposer», rebondit Massar N'Diaye selon qui «on hérite d'une situation avec une jeunesse qui est liée à l'abandon de la prévention spécialisée, à nous de faire le lien pour réparer les situations mais tout en responsabilisant les jeunes». Le candidat durcit alors le ton : «il faut qu'il y ait de la sanction et de la réparation, on doit être sévère quand on est face à des comportements déviants».

«Il faut que l'on réinvente les solidarités territoriales»


«Il faut rendre la mobilité accessible à tous», lance Massar N'Diaye sur le thème du handicap alors qu'il regrette qu'«il n'y ait pas eu de coordination entre les différentes collectivités et le département».

«On ne peut accuser le gouvernement d'être dans une sorte de centralisation des prises de décision et l'appliquer soi même. Il faut faire confiance aux territoires, aux maires, aux différents collectivités et travailler avec elles. Il faut que l'on réinvente les solidarités territoriales», s'exclame le candidat qui propose de recourir à «une monnaie locale» pour cela.

«Il ne faut pas que le handicap soit le grand oublié des échéances à venir»


Alors qu'Emmanuel Macron a érigé le handicap en priorité de son quinquennat, Céline Maglica considère que «l’État aurait pu déléguer des financements pour déployer le grand chapitre du handicap et proposer aux Départements d'être porteurs de projets innovants». La socialiste fustige «des délais qui sont trop longs, des procédures qui sont ubuesques».

«Il ne faut pas que le handicap soit le grand oublié des échéances à venir», alerte Massar N'Diaye pour qui «la reconnaissance du handicap est une épreuve qui est difficile, pour des parents notamment, il faut que l'on arrive à humaniser le plus largement possible ces étapes-là».

«Il y a un manque de places énorme en Côte-d'Or pour les enfants en situation de handicap», signale Sophie Terefenko, «des familles délocalisent leurs enfants pour avoir des plateformes de répit». «Se pose le problème des travailleurs handicapés en ESAT qui arrivent à l'âge de la retraite et qui sont trop jeunes pour aller en EHPAD», signale-t-elle.

La remplaçante insiste également sur «la formation des aides à domicile» : «les rémunérations ne sont pas suffisantes et il y a un problème de formation tout au long de la vie».

«Ces gens-là ne peuvent pas s'absenter», souligne Gilles Paccaud et ne sont donc «pas formés, pas valorisés, pas reconnus». «Si on veut que des jeunes s'engagent dans ces filières, il va falloir dire qu'elles sont revalorisées en terme de salaire et que leur image est revalorisée, il faut mettre en valeur ces métiers-là», prévient le remplaçant.

«On porte cet aspect-là d'une jeunesse qui doit avoir sa place»


Sur le volet de l'insertion, là encore, Massar N'Diaye ne veut pas «stigmatiser» : «la jeunesse a envie de travailler» même si «elle manque parfois de repères dans le monde du travail d'où l'importance d'avoir un accompagnement dans la dentelle, le plus fin possible, pour permette aux jeunes de rentrer dans le monde du travail». «On porte cet aspect-là d'une jeunesse qui doit avoir sa place», assure-t-il. «Ils l'ont prouvé depuis un an en étant respectueux de décisions qui concernaient la protection des aînés», estime Gilles Paccaud.

Alors que le Département est le chef de file reconnu des solidarités, Céline Maglica en appelle à «des innovations démocratiques pour remettre le citoyen au cœur des projets qui sont à mener» que ce soit concernant la transition écologique avec l'alimentation dans les collèges ou les jardins partagés – «il ne faut pas que le bio soit réservé aux bobos» – ou la rénovation énergétique.

«Avant d'être sur d'autres sujets, le Départements doit se concentrer sur des compétences premières comme la solidarités», assène Massar N'Diaye pour qui «protéger les Côte-d'Oriens, c'est les protéger en proposant un cadre de vie respectueux de l'environnement, proposer une alimentation locale et durable, permettre aux collégiens d'étudier correctement, permettre d'accéder à la culture en zone rurale et urbaine».

À l'heure de la transition numérique, Massar N'Diaye met en avant la «fragilité» des communes de Corcelles-les-Monts et Flavignerot concernant l'accès à Internet à très haut débit par la fibre optique. Entrée récemment dans le périmètre de la métropole, les deux communes ne sont pas dans la zone AMI déployée par Orange mais dans la zone AMEL relevant d'un prestataire mandaté par le Département.

En restant dans le champ de la technologie, Massar N'Diaye rappelle que la Métropole porte un projet de production d'énergie financé par la Commission européenne faisant du quartier de la Fontaine d'Ouche «une référence européenne».

Questions-réponses au format numérique


L'équipe issue du rassemblement des forces de progrès social et écologique assure avoir le «soutien total et entier» de Laurent Grandguillaume et reçoit également le soutien de François Rebsamen (PS), président de Dijon Métropole.

Le quatuor se dit «en action» même si «une campagne numérique» est prévue : les citoyens pourront poser des questions sur les réseaux sociaux. Les réponses viendront sous forme de vidéos à partir de début juin en tenant compte des compétences comme le souligne Massar N'Daiye : «le citoyen doit savoir ce qui peut être fait par le Département et ce qui ne peut pas être fait».

Jean-Christophe Tardivon
















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