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28/04/2021 15:32
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DÉPARTEMENTALES : Samia Djemali et Valentin Louot, candidats d'un «rassemblement large» sur le canton Dijon 6

Le binôme reçoit tout à la fois le soutien de la majorité départementale sortante et de la majorité présidentielle. Ce mardi 27 avril, Samia Djemali indique vouloir «casser les codes» tandis que Valentin Louot glisse que «Dijon 6 n'est pas un lot de consolation». Le canton va de la Fontaine d'Ouche à Corcelles-les-Monts en passant par la Montagne Sainte-Anne. Actualisé avec les noms des remplaçants.
Le binôme qui brigue le canton de Dijon 6 avec le soutien de la majorité départementale conduite par François Sauvadet se situe dans le prolongement des élections municipales puisqu'il bénéficie aussi du soutien du mouvement Dijon l'avenir ensemble pour lequel Sylvain Comparot avait sollicité les suffrages dijonnais en mars 2020.

Depuis 2015, le canton Dijon 6 comprend les communes de Corcelles-les-Monts et de Flavignerot ainsi que les quartiers dijonnais de la Fontaine-d'Ouche, de la Montagne Sainte-Anne et, en partie, du port du Canal. On retrouve donc un canton hétérogène avec des secteurs très urbanisés, des faubourgs, des quartiers pavillonnaires et des communes rurales. Il compte 26.000 habitants.


En 2015, les candidats de l'UMP, Lionel Fourré et Hadjiratou Diallo-Lauber avaient reçu 23,66% des suffrages au premier tour, finissant en troisième position. Au second tour, André Gervais (Mouvement des progressistes) et Céline Maglica (Parti Socialiste) l'avaient emporté, battant largement le binôme du Front National. En 2017, à la suite du décès d'André Gervais, Massar N'Diaye avait rejoint l'opposition départementale.

Des soutiens au centre et à droite


Samia Djemali et Valentin Louot sont donc soutenus par François Sauvadet (UDI), président sortant du conseil départemental de la Côte-d'Or, La République En Marche et Dijon l'avenir ensemble. Sylvain Comparot avait fait part de son souhait d'obtenir un «rassemblement large», notamment sur le canton Dijon 6 pour offrir «les meilleures chances de victoire» (lire le communiqué).

Originaire de Montbard, Samia Djemali (sans étiquette) habite Corcelles-lès-Cîteaux, a 45 ans, est mariée et mère de deux enfants. Professionnellement, ayant une formation d'éducatrice spécialisée, elle est cheffe de service dans le secteur médico-social auprès d'adultes en situation de handicap. Issue de la société civile, elle se dit attachée au quartier de la Fontaine-d'Ouche où elle a travaillé durant une quinzaine d'années.

Ayant grandi dans le quartier Eiffel, Valentin Louot (LREM) habite Dijon, a 30 ans, est pacsé et père d'un enfant. Professionnellement, il est responsable d'agence commerciale dans la gestion documentaire. «J'ai une gestion comme si c'était ma propre société donc une gestion 'en bon père de famille'», souligne le professionnel.

«C'est 2017 qui m'a convaincu de m'investir en politique au niveau local avec des amis», indique Valentin Louot même s'il s'intéressait de près à l'actualité politique avant cette élection présidentielle. Valentin Louot rejoint alors En Marche, s'implique dans le comité local de la place de la Libération et se rapproche de François Patriat. Aux élections municipales de 2020, Valentin Louot apparaît sur la liste conduite par Sylvain Comparot.

Jusqu'à cette campagne des départementales, l'engagement de Samia Djemali était associatif. Depuis 2007, Samia Djemali préside l'association Manège – actuellement «en stand by» – qui a compté jusqu'à sept salariés et 150.000 euros de budget pour 80 adhérents. Il s'agissait d'une halte garderie spécialisée pour accueillir une trentaine d'enfants en situation de handicap. «Les fonds, il fallait aller les chercher à l'extérieur», se souvient la présidente qui a contacté par exemple Anissa Delarue, la Fondation de France ou la Fondation Bettancourt-Schueller.

«Je suis un travailleur social qui veut faire de la politique»


«En étant à la recherche de fonds, j'ai côtoyé beaucoup élus de tous les bords pour avoir des agréments et une reconnaissance de la halte garderie», explique la présidente. L'activité s'est arrêtée en 2016. «Je me suis vraiment rendu compte à ce moment-là qu'il était temps de passer de l'autre côté, de passer du côté des décideurs. C'est pour ça que je me suis motivée à avoir un engagement politique», indique la candidate qui ajoute : « ma démarche est celle du rassemblement des citoyennes et des citoyens».

Élue conseillère municipale dans son village en 2020, Samia Djemali vient de démissionner de ce mandat pour mener cette campagne. «Je ne me vois pas être sur tous les fronts», justifie-t-elle.

«J'adhère vraiment à la politique sociale que le Département met en place et j'ai envie de donner mon expertise de terrain mais de l'autre côté», revendique Samia Djemali qui explicite sa position : «le social, ça peut être de tous les bords. Surtout, je suis contre l'assistanat, (…) je veux pouvoir aider les gens à s'en sortir. Je suis un 'pur produit' des contrats aidés. J'ai bénéficié quand j'étais plus jeune d'un contrat CES, contrat CIE et emploi-jeune. Aujourd'hui, je suis plutôt contente d'être à bac+5, d'être cadre. (…) Je suis plutôt dans l'action, j'ai envie de proposer des choses et les mettre en place».

Samia Djemali entend «casser les codes» :«je suis un travailleur social qui veut faire de la politique pour apporter mon expertise plus fine des situations et ce lien avec les travailleurs sociaux qui sont souvent en confrontation avec les politiques parce qu'ils pensent toujours qu'il n'y a pas assez d'argent, pas assez de subventions. Je veux juste expliquer que c'est peut-être mal réparti et faire d'autres propositions».

La candidate conteste les principes d'une redistribution qui ne serait pas assortie d'un accompagnement, voire de contrepartie, rejoignant ainsi la position du gouvernement qui préfère étendre la garantie jeunes en la rendant «universelle» plutôt que celle du Parti Socialiste qui propose la création d'un «minimum jeunesse».

«Je suis persuadée que l'on peut aider les gens mais il faut les aider différemment. Il ne faut pas prendre une situation et la faire perdurer. Il faut la faire évoluer et faire participer les gens. (…) La, aujourd'hui, on leur donne de l'argent, ils ont juste à téléphoner pour dire 'on a bien pointé' et c'est tout. On les conforte dans cette situation, on ne les motive pas», déclare Samia Djemali.

Un projet en phase avec la majorité départementale sortante


Bien avant la constitution de ce binôme, les deux protagonistes ont fait connaissance via l'association Manège et ont mis à profit les réseaux sociaux pour débattre des questions sociales.

Pour obtenir l'imprimatur de François Sauvadet, «on est parti d'un constat», lance Valentin Louot, «du constat que l'opposition sur Dijon 6 était stérile». Le candidat prend l'exemple du prix du repas fixé à deux euros par le Département. «Le binôme sur Dijon 6 s'y oppose, ils disent qu'il faudrait plutôt que ce soit fait en fonction de revenus. On pense clairement que le repas dans les cantines des collèges, ce ne doit pas être un impôt».

Le présent binôme a donc proposé un projet en phase avec la politique de la majorité départementale sortante : plan de soutien durant la crise sanitaire, vidéoprotection pour sécuriser «les abords des trois collèges du canton», maintien des personnes âgées à domicile au travers de l'habitat inclusif...

Les deux candidats assument des éléments qui feront partie du bilan de la majorité départementale sortante : «le très haut débit parce qu'on a vu que, pendant la crise, ça été vraiment très important ; tout le monde s'est retrouvé en télétravail donc heureusement qu'il y avait du très haut débit», mentionne Valentin Louot. Pour sa part, Samia Djemali met en avant l'effort du Département pour fournir notamment des équipements de protection aux aides à domicile au plus fort de la crise sanitaire.

En ce qui concerne le dossier du transfert de la prévention spécialisée, passée du Département à Dijon Métropole dans des conditions critiquées par les élus socialistes, Samia Djemali s'inscrit en faux et invite à reprendre l'historique : «ça a commencé à partir des correspondants de nuit, au moment où ça a été liquidé. (…) À partir de ce moment-là, la Métropole avait commencé à réfléchir sur un autre service à ouvrir. Les éducateurs de prévention n'ont pas été d'accord dans la façon dont on leur a demandé de faire leur mission. On leur a demandé de ne plus être éducateurs mais de faire de la tranquillité publique. (…) Ce n'est pas leur travail. (…) Il y a eu des discussions sur les financements. La Métropole a négocié avec certaines municipalités pour faire d'autres choses. (…) Le Département a demandé à pouvoir poursuivre avec les missions de la prévention spécialisée – plutôt protection de l'enfance – et les financements se sont réduits, les municipalités se sont plus regroupées autour de la Métropole».

«Dijon 6 n'est pas un lot de consolation»


Le binôme fait de la «présence» sur le canton Dijon 6 un enjeu de la prochaine mandature : «on a rencontré des habitants qui nous ont dit qu'ils ne voyaient pas les conseillers départementaux».

Les deux candidats entendent aborder les particularités des communes et quartiers : présence et prévention à Fontaine d'Ouche, amélioration de l'environnement dans les communes rurales avec un soutien juridique, accompagnement des démarches «écolos» dans le quartier Eiffel et présence dans le quartier Larrey où les habitants se sentiraient un peu «oubliés».

Selon Samia Djemali, «on s'est rendu compte que les gens avaient envie de changement». Valentin Louot pointe la candidature de Céline Maglica aux dernières élections municipales de Plombières-lès-Dijon. «Dijon 6 n'est pas un lot de consolation» tacle-t-il en ajoutant : «non, Dijon n'est pas un fief de la gauche. (…) On est candidat, on va porter le projet de la majorité départementale».

L'équipe est prête pour faire du porte à porte dans le respect des gestes barrières, préférant le terrain au numérique pour «essayer de faire une campagne à peu près normale dans des conditions compliquées». Néanmoins, un webinaire devrait permettre de manifester le soutien d'une importante «personnalité politique». Surtout, les regards se portent déjà vers les décisions gouvernementales de sortie de confinement afin d'envisager d'éventuelles réunions publiques.

Jean-Christophe Tardivon
Actualisé le 16 mai 2021 :

Les remplaçants sont respectivement Estelle Odet, conseillère municipale de Corcelles-les-Monts, et Benjamin Sonnette, habitant du quartier des Marcs d'Or.








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