Un lord-maire, une ministre et un chœur d'opéra... la cérémonie commémorative a pris une ampleur particulière, ce lundi 11 septembre. Au souvenir des héros de la Libération de 1944, François Rebsamen a associé les victimes du terrorisme et les combattants ukrainiens.
Le 11 septembre 1944, les troupes alliées, protégées par la Ière Division blindée, commandée par le général Jean Touzet du Vigier, qui remontait vers le nord après le Débarquement de Provence, et les Forces françaises de l'intérieur libéraient Dijon.
Ce lundi 11 septembre 2023, cet anniversaire a servi de cadre pour marquer également les 70 ans du jumelage avec la ville anglaise d'York, dont le lord-maire Cris Cullwick a fait le déplacement en terres dijonnaises avec une délégation.
Cérémonie au jardin Darcy
La commémoration a débuté par une cérémonie près de la plaque rendant hommage aux soldats ayant marché vers le Rhin et le Danube, installée pour l'occasion derrière l'Ours blanc de François Pompon.
Le rang protocolaire était composé de Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or, François Rebsamen, maire de Dijon, Cris Cullwick, lord-maire d'York, les parlementaires de la Côte-d'Or Benoît Bordat, Philippe Frei et Didier Martin ainsi qu'Océane Charret-Godard, vice-présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, François-Xavier Dugourd, vice-président délégué du conseil départemental de la Côte-d'Or, le général Sylvain Laniel, commandant de la région de gendarmerie de la Bourgogne-Franche-Comté, le général Hubert Charvet, commandant de l'école de gendarmerie de Dijon, et le colonel Aymeric Andrieu, délégué militaire départemental de la Côte-d'Or.
Ont participé notamment des proches d'Henri Mosson, résistant-déporté, présent à la cérémonie, des représentants d'associations patriotiques, des cadres du Service national universel en Côte-d'Or, des membres du Conseil municipal d'enfants de Dijon, des élèves de l'école d'Anjou ainsi que des lauréats du concours national scolaire de la résistance et de la déportation venant des collèges Marcelle Pardé et Saint-Michel sans oublier des élèves du lycée international Charles de Gaulle.
Allocutions au palais des ducs de Bourgogne
Après cette cérémonie, les participants ont défilé jusqu'à l'Hôtel de Ville. Le maire et le lord-maire ont déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle rendant hommage aux agents communaux morts pendant l'Occupation.
Puis, le chœur de l'Opéra de Dijon a chanté deux airs traduit en langue des signes par des élèves des collèges Gaston Bachelard et Monchapet.
François Rebsamen s'est exprimé pour saluer la mémoire des libérateurs de Dijon en revenant sur l'historique des jours autour de la date du 11 septembre 1944, des jours teintés de «joie et de rancœur» du fait de règlements de compte accompagnant les célébrations.
L'union européenne, «un gage de paix»
L'actuel maire de Dijon a rendu hommage au travail de son prédécesseur, le chanoine Félix Kir, maire de 1945 à 1968, qui, en «homme de paix», a tissé des liens avec d'autres villes européennes, dont York, ville du nord-est de l’Angleterre, jumelée avec Dijon depuis 1953 et comptant aujourd'hui plus de 200.000 habitants.
François Rebsamen a ensuite évoqué la mémoire des victimes des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis et l'engagement des «combattants ukrainiens» face aux troupes russes.
Le socialiste a ensuite défendu le processus ayant abouti à la fondation de l'Union européenne, vue comme «une sécurité, un gage de paix, de liberté».
«Nous avons la responsabilité de défendre la paix»
Dans un discours en français, Cris Cullwick a remercié ses hôtes pour leur accueil et a salué la population dijonnaise. «Dijon est notre plus ancienne ville jumelle», a-t-il signalé avant d'insister notamment sur les aspects de culture, de patrimoine, de gastronomie qui lient les deux cités.
Le lord-maire a, lui aussi, rendu hommage aux combattants s'étant levés au nom «des valeurs de liberté, de fraternité et d'égalité». Et d'avertir : «nous avons la responsabilité de défendre la paix».
Le chœur de l'Opéra de Dijon a ensuite chanté «Afton Water», un air populaire britannique, en honneur des visiteurs.
Une délégation dijonnaise se rendra à York fin septembre pour continuer de faire vivre ce jumelage.
Jean-Christophe Tardivon