La commémoration de la libération de Talant a résonné tout particulièrement ce samedi 11 septembre 2021, quelques jours après que la France a contribué à l'évacuation de ressortissants afghans menacés lors de la prise de Kaboul par les talibans.

Le lien entre le devoir de mémoire et la situation en Afghanistan a été effectué par Fabian Ruinet (LR-Agir), maire de Talant. Pour cette cérémonie, il était accompagné de Didier Martin (LREM), député de la Côte-d'Or, Stéphane Woynaroski (PS), conseiller régional et élu municipal d'opposition, Alain Lamy et Céline Vialet, élus de la majorité départementale, et de plusieurs conseillers municipaux.


Étaient également présents Joëlle Cornu, présidente de la section de Talant de l'Union Nationale des Combattants et présidente de section départementale de la Fondation Maréchal de Lattre, Monsieur Noirot, représentant la section de Talant de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, ainsi que le lieutenant-colonel Jacotot, représentant la délégation militaire de la Côte-d'Or.

Talant, un point stratégique avant la libération de Dijon

Comme l'a narré Joëlle Cornu, Talant doit sa liberération au 1er bataillon de Choc et au 2ème régiment de Spahis algérien de reconnaissance (2ème RSAR). Ils participèrent à l'armée constituée en Afrique par le général Jean de Lattre de Tassigny et qui a débarqué en Provence en août 1944.

Cherchant à approcher de Dijon, le 10 septembre 1944 au niveau de Talant, des troupes détruisirent une barricade allemande équipées en mitrailleuses et canons anti-char. «Du sérieux», selon Joëlle Cornu. La route de Troyes était bloquée par un point d'appui allemand installé sur les hauteurs de Talant tandis qu'une colonne de 1.000 hommes arrivait de Saint-Seine-l'Abbaye pour prendre le 2ème RSAR en tenaille.

Des renforts furent envoyés de Plombières-lès-Dijon, déjà libérée, pour retourner la situation et mettre l'ennemi en déroute. Pressé de toute part, le commandement allemand a alors ordonné d'évacuer Talant et Dijon dans la nuit du 10 au 11 septembre 1944. Côté français, on a compté 14 tués et 23 blessés.

«Le combat pour la liberté se poursuit chaque jour dans le monde»

«77 ans après, le sens du mot 'liberté' raisonne plus que jamais dans un contexte international anxiogène», a déclaré Fabian Ruinet en prenant la parole pour honorer les «14 héros».

«Le combat pour la liberté se poursuit chaque jour dans le monde, sur les théâtres d'opérations extérieures où nos armées combattent avec un courage exceptionnel l’extrémisme et le terrorisme», a développé le maire en référence à «la terrible actualité afghane».

«Ce peuple digne dans les épreuves, nous n'avons pas le droit de l'abandonner parce que là-bas se joue une part de la liberté du monde», a-t-il alerté. De 2001 à 2014, les forces françaises sont intervenues en Afghanistan : «à jamais aux côtés du peuple afghan, nous devons défendre la liberté et honoré la mémoire de nos soldats».

«Le sens du mot 'liberté' est le même ici, sur le plateau de la cour du Roy dans notre ville de Talant, qu'à Kaboul ou dans le Sahel», a insisté Fabian Ruinet avant d'appeler à respecter une minute de silence.

Une conférence lors des Journées du Patrimoine

Deux gerbes ont été déposées au pied du monument aux Morts : celle de la Ville de Talant et celle du député Didier Martin. Après la Sonnerie aux Morts et la Marseillaise, les participants ont rendu hommage aux porte-drapeaux ainsi qu'aux bénévoles de la Protection civile puis se sont dirigés vers la bibliothèque municipale pour un autre temps placé sous le signe de la liberté.

À noter que le 18 septembre prochain, lors des Journées européenne du Patrimoine (à l'Espace Georges Brassens à 17h30, infos pratiques ici), une conférence reviendra sur l'histoire du sergent Avril, tué lors des combats de septembre 1944, et que la Ville a honoré en donnant son nom à une rue.

À Talant, la municipalité instaure la gratuité de la bibliothèque