
Le ministre François Rebsamen a présidé la cérémonie au monument aux morts, ce jeudi 8 mai, à Dijon. Relayé par le préfet Paul Mourier, le message du gouvernement a insisté sur le «modèle français» comme «héritage de la Libération».

Ce jeudi 8 mai 2025, un public dense s'est rassemblé autour du monument aux morts de Dijon pour marquer le 80ème anniversaire de la commémoration de la Victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie du 8 mai 1945.
«Dans un monde où les menaces se multiplient», le gouvernement, dont le message a été relayé durant la cérémonie, a appelé à se souvenir «des sacrifices qu’une génération entière de Françaises et de Français a acceptés pour libérer le pays, pour le reconstruire et pour nous donner les moyens de notre souveraineté».
François Rebsamen et Paul Mourier président la cérémonie
La cérémonie était présidée par François Rebsamen, président de la Métropole de Dijon et ministre de l'Aménagement du territoire, et Paul Mourier, préfet de la Côte-d'Or.
Dans le rang protocolaire se trouvaient également Nathalie Koenders, maire de Dijon, les députées de la Côte-d'Or Catherine Hervieu et Océane Godard, François Patriat, sénateur de la Côte-d'Or, Françoise Tenenbaum, vice-présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, François-Xavier Dugourd, vice-président délégué du conseil départemental de la Côte-d'Or, le général de division Sylvain Laniel, commandant de la région de gendarmerie de Bourgogne-Franche-Comté, le général Hubert Charvet, commandant l'école de gendarmerie de Dijon, le colonel Aymeric Andrieu, délégué militaire départemental de la Côte-d'Or et chef de corps du 511ème régiment du train.
Ont également participé des représentants d'association d'anciens combattants, d'associations patriotiques et du lien armée-nation.
Les troupes étaient encadrées par le commandant Jonathan Delache de l'école de gendarmerie de Dijon.
Six remises de décoration
Après la revue des troupes par les autorités militaires, le colonel Michel Caplet a remis la Légion d'honneur au lieutenant-colonel Armel Guillemaud, actuellement membre de la réserve opérationnelle, le pilote de chasse a effectué quatre missions en Irak et en ex-Yougoslavie.
Ensuite, le général de division Sylvain Laniel a remis la médaille militaire au major David Couturier, commandant la brigade de gendarmerie autonome de Gevrey-Chambertin, au major Sébastien Rabin, commandant la communauté de brigade de gendarmerie d'Arnay-le-Duc, au major Gérald Le Noc, commandant la communauté de brigade de gendarmerie de Montbard, et à la major Karine Gardillou, membre de la section d'appui judiciaire de la région de gendarmerie de Bourgogne-Franche-Comté, puis l'ordre national du Mérite au chef d'escadron Renaud Parmentier, chef du bureau renseignement de la région de gendarmerie Bourgogne-Franche-Comté.
Le «modèle français» est l'«héritage de la Libération»
Dirigé par Anass Ismat, le chœur de l'Opéra de Dijon a repris le «Chant du départ», chant révolutionnaire datant de 1794, doublé par le Chœur des Signes du lycée Montchapet, sous la direction de Laurence Koehler, tandis que retentissaient les notes de l'harmonie municipale dijonnaise, dirigée par Olympia Gailing.
Deux élèves du lycée Montchapet ont lu l'ordre du jour N°9 du maréchal de Lattre de Tassigny qui disait, le 9 mai 1945, depuis Berlin, «le jour de la victoire est arrivé». Au nom du général de Gaulle, le maréchal de Lattre de Tassigny signait alors le document actant de la capitulation de l'Allemagne nazie.
Le préfet Paul Mourier a ensuite lu le message de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et de Patricia Mirallès, ministre déléguée aux Anciens combattants et au Devoir de mémoire (voir ci-dessous).
Après une longue citation du général de Gaulle, les ministres ont donc insisté sur «les sacrifices consentis» pour obtenir la Victoire, permettant à la France de «se choisir un grand destin» et de construire un «modèle français» en guise «héritage de la Libération».
Une participation intergénérationnelle
Les gerbes de fleurs à déposer au pied du monument aux morts ont été apportées aux représentants d'association et aux autorités par des élèves de la classe défense du collège Saint-Joseph, des collégiens du Conseil départemental jeunes, des cadets des sapeurs-pompiers et des volontaires du service national universel.
Une minute de silence a suivi la sonnerie «Aux morts», drapeaux baissés. Les étendards se sont ensuite relevés pour «La Marseillaise» reprise par chanteurs et les chant-signeurs.
L'honneur au drapeau a terminé la cérémonie puis les autorités ont salué les porte-drapeaux et les autres participants avant un temps moins formel durant lequel le ministre de l'Aménagement du territoire a été particulièrement sollicité.
Jean-Christophe Tardivon
Message officiel de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et de Patricia Mirallès, ministre chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants
Le 8 mai 1945, quand la nouvelle de la Victoire parvint à Paris, le général de Gaulle qui incarnait la voix de la France libre et combattante adressa ces mots à la Nation : « Tandis que les rayons de la Gloire font une fois de plus resplendir nos drapeaux, la patrie porte sa pensée et son amour d’abord vers ceux qui sont morts pour elle, ensuite vers ceux qui ont, pour son service, tant combattu et tant souffert ! Pas un effort de ses soldats, de ses marins, de ses aviateurs, pas un acte de courage ou d’abnégation de ses fils et de ses filles, pas une souffrance de ses hommes et de ses femmes prisonniers, pas un deuil, pas un sacrifice, pas une larme, n’auront donc été perdus ! »
Le sacrifice pour la Victoire avait été immense. Aux soldats morts, blessés, prisonniers ; aux résistants foudroyés ou torturés, s’ajoutaient les civils assassinés et déportés, en particulier les Juifs morts dans la Shoah, ainsi que les champs de ruines laissés par les durs combats de la Libération. La France était meurtrie, mais un peuple entier avait survécu à l’une des pires épreuves de son Histoire grâce au soutien de ses alliés.
Le 8 mai 1945, à l’heure de la capitulation allemande qui allait bientôt être celle de la découverte de l’ampleur des crimes nazis, l’heure était aussi déjà à la reconstruction, pour que jamais ne se reproduisent les erreurs de 1940 et pour que la France renoue avec sa grandeur. C’est dans l’épreuve que se forgent les grandes Nations, et le 8 mai 1945 la France décidait de se choisir un grand destin.
Dans l’effervescence de la Victoire et pour faire écho aux immenses sacrifices consentis pendant les années de guerre, les Françaises et les Français reprenaient confiance en eux-mêmes. Ils choisissaient de redonner au pays son indépendance, sa puissance et sa prospérité dans un monde où tous les équilibres se redessinaient autour de deux grandes puissances.
Cette ambition a permis de construire un modèle français qui fait notre grandeur et notre fierté dans les domaines militaires, sociaux, scientifiques, industriels, économiques et culturels. Aujourd’hui, nous jouissons encore de cet héritage de la Libération, des choix courageux de nos grands anciens. Par-delà les clivages, ils ont su porter le pays vers le meilleur de lui-même.
Alors que le cycle des commémorations du 80ème anniversaire de la Libération se termine, dans un monde où les menaces se multiplient, où des menaces anciennes planent à nouveau sur le pays. Alors que les rapports de force internationaux se reconfigurent, souvenons-nous des sacrifices qu’une génération entière de Françaises et de Français a acceptés pour libérer le pays, pour le reconstruire et pour nous donner les moyens de notre souveraineté.
Vive la République !
Et vive la France !






















































































































