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28/01/2025 12:08

DEVOIR DE MÉMOIRE : Commémoration du 80ème anniversaire de la libération du centre d'extermination d'Auschwitz

«La haine n’est jamais complètement éteinte. Elle menace de surgir à tout moment», a alerté Nathalie Koenders, ce lundi 27 janvier, dans la cour de l'école Paulette Lévy. «Auschwitz appartient à l’Humanité», selon le message de la ministre Patricia Mirallès.
Le 27 janvier 1945, l'Armée rouge libérait le camp de concentration d'Auschwitz, à l'ouest de Cracovie, en Pologne, où étaient encore prisonniers 7.000 survivants.

Par la suite, les historiens ont retenu l'expression de centre de mise à mort pour désigner le site d'Auschwitz, plus grand complexe concentrationnaire participant à la politique du Troisième Reich qui a conduit à la disparition de 6 millions de Juifs entre 1941 et 1945.

À l'initiative du Conseil de l’Europe, l'Organisation des Nations unies a décidé de faire du 27 janvier la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste.

Cérémonie dijonnaise à l'école Paulette Lévy


Ce lundi 27 janvier 2025, la Ville de Dijon, en lien avec le préfet de la Côte-d'Or, a organisé une cérémonie commémorative à l'école élémentaire Paulette Lévy.

Dirigée par Pierre Paccoud, l'école école élémentaire Paulette Lévy comporte 169 élèves. L'établissement comprend une unité localisée pour l'inclusion scolaire qui accueille 12 élèves en situation de handicap.

Pour cette journée de souvenir de la Shoah et de prévention des crimes contre l’humanité, la cérémonie s'est tenue non pas dans la rue longeant l'école où figure une plaque commémorative mais dans la cour de l'établissement scolaire, avec la participation de tous les élèves, ce qui a donné plus d'ampleur à l'événement.

Étaient présents notamment Olivier Gerstlé, directeur de cabinet du préfet de la Côte-d'Or, Nathalie Koenders (PS), maire de Dijon, David Muller, directeur académique des services de l’Éducation nationale en Côte-d'Or, des représentants d'anciens combattants, de résistants et de déportés dont le général Olivier Erschens, président de la Société des membres de la Légion d'honneur de la Côte-d'Or, et Joëlle Cornu, présidente de la Fondation Maréchal de Lattre de Tassigny, ainsi que des représentants de la communauté juive dont le grand rabbin Simon Sibony, Israël Cemachovic et Franck Ayache, respectivement président et vice-président de l'Association cultuelle israélite de Dijon.

En 1944, des Dijonnais de confession juive ont été retenus prisonniers dans la cour de l'école avant d'être déportés


En début d'allocution, Nathalie Koenders rappelle que le 26 février 2024 une cérémonie a commémoré les 80 ans de la rafle dijonnaise organisée par le gouvernement de Vichy pour arrêter 89 Juifs, hommes, femmes et enfants. Retenus dans les locaux même de cette école, les prisonniers avaient été transférés vers Drancy avant d'être déportés.

Si l'on a longtemps cru que seule Paulette Lévy avait survécu, des recherches d'historiens, dont celles de Dimitri Vouzelle et de l'association Mémoires vives, ont permis d'identifier un autre survivant : Gilbert Cahn. Une nouvelle plaque commémorative actualisée sera prochainement apposée sur la façade de l'école.

«La haine n’est jamais complètement éteinte»


«Aujourd’hui, nous commémorons ce moment où l’obscurité de la nuit et l’étouffant brouillard, peu à peu, se déchirèrent et cédèrent la place à la lueur du jour», déclare la maire de Dijon avec gravité, «il y a exactement 80 ans, le monde découvrait avec effroi le triste emblème des crimes barbares commis par le régime nazi». «En près de cinq ans, plus d’un million cent-mille femmes et hommes, pour l’essentiel de confession juive - mais aussi parce qu’ils étaient tsiganes, prisonniers de guerre, opposants politiques, résistants, handicapés ou homosexuels -, furent assassinées dans le camp de concentration et d’extermination d'Auschwitz-Birkenau.»

«Commémorer les événements tragiques du passé et rendre hommage à celles et ceux qui en ont été victimes n'est pas seulement un acte de souvenir, c'est aussi un acte de vigilance», développe la socialiste. «Une vigilance que la raison nous commande de ne jamais relâcher. Déjà, parce que les tentatives pour minimiser ou nier l’extermination planifiée d’un peuple tout entier sont encore trop nombreuses. Et parce que, l’actualité nous le montre, la haine n’est jamais complètement éteinte. Elle menace de surgir à tout moment.»

Une pensée pour les otages israéliens détenus par le Hamas et les victimes de la guerre à Gaza


«Tandis que l’antisémitisme fait, de manière inquiétante, encore rage aujourd’hui en France et dans le monde, alors qu’il prend de nouvelles formes, pour certaines plus insidieuses, je pense, le cœur serré, aux otages israéliens encore détenus par le Hamas», enchaîne Nathalie Koenders.

Pour la socialiste, les négociations entre l’État d'Israël et l'organisation terroriste islamiste portant sur des échanges de prisonniers et d'otages constituent «un espoir pour que s’ouvre à terme un processus de paix au Proche-Orient».

«Je pense aussi évidemment aux dizaines de milliers de victimes civiles», ajoute-t-elle en référence à la guerre à Gaza qui a succédé au pogrom du 7 octobre 2023.

«Le rejet et la persécution de l’autre ne peuvent pas être tolérés»


«La France n’est pas épargnée par l’antisémitisme», reprend Nathalie Koenders alors que 1.570 actes antisémites ont été recensés en France en 2024.

«Je pense aussi à toutes les personnes, à travers le monde, qui subissent haine et violence en raison de leur origine, de leurs croyances ou opinions, de la couleur de leur peau, de leur identité de genre, de leur orientation sexuelle, de leur handicap ou de leur situation personnelle», indique la socialiste, «le rejet et la persécution de l’autre, quelle qu’en soit la raison ou la manifestation, ne peuvent pas être tolérés». «Il est de notre devoir, en tant que membres de la famille humaine - telle est la formule dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme - de ne jamais transiger, de ne jamais nous résigner face à l’inacceptable, de ne jamais banaliser l’insoutenable. (…) Ensemble, nous réaffirmons notre engagement commun : celui de tout faire pour que notre compassion la plus élémentaire rende impossible un nouvel Auschwitz.»

«La lutte contre les actes et discours de haine doit être la marque distinctive de notre époque»


Le message de Patricia Miralles, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, est alors lu par le sous-préfet Olivier Gerstlé (retrouver l'intégralité du message).

«Auschwitz appartient à l’Humanité», remarque, en substance, la ministre à la suite de l'intervention des troupes soviétiques en 1945 puis du travail d'histoire qui a suivi portant sur le système concentrationnaire nazi.

La ministre tisse un lien entre l'idéologie nazie et l'instrumentalisation du conflit israélo-palestinien : «alors que les actes antisémites connaissent un regain indéniable en France et en Europe, alors que certains essayent d’importer un conflit étranger et son lot de déchirures, comment ne pas voir que les causes de l’horreur nazie n’ont pas disparu, mais qu’elles ont plutôt muté, tel un virus qui demande à tuer encore ?»

Constatant que «la civilisation ne protège pas de l’horreur», Patricia Mirallès déclare que «la République affirme qu’elle ne cédera rien à l’antisémitisme, rien au racisme. Elle ne cédera rien à la haine, sous toutes ses formes. Qu’elle s’affiche au grand jour ou qu’elle soit nourrie dans l’ombre, ou l’anonymat des réseaux sociaux» car «la lutte contre les actes et discours de haine doit être la marque distinctive de notre époque».

Lecture de textes d'enfants par des élèves


La cérémonie se poursuit par la lecture d'extraits de textes par des élèves de l'école : «Paroles d’étoiles – Mémoire d’enfants cachés (1939-1945)» et du «Journal» qu'Anne Frank a commencé à rédiger à l'âge de 13 ans.

Ces textes insistent sur le regard porté par des enfants sur la persécution des Juifs, en France et aux Pays-Bas.

Dépose de 50 roses blanches


L'assistance respecte ensuite une minute de silence en souvenir des victimes de l'Holocauste.

Durant la diffusion de la chanson «Nuit et brouillard» de Jean Ferrat, les participants, en binômes adulte-élève, déposent 50 roses blanches au pied d'un chevalet soutenant la reproduction du principal bâtiment du centre de mise à mort d'Auschwitz et de la voie ferrée conduisant au site.

La cérémonie se termine par les applaudissements solennels des enfants qui ont suivi les différentes séquences avec une grande dignité.

Jean-Christophe Tardivon

«Le 7-Octobre ne peut pas rester uniquement un combat juif»


À Dijon, «des pavés de mémoire pour ne pas oublier collectivement les victimes de la barbarie nazie»


Patricia Mirallès a échangé avec des lycéens ayant enquêté sur la seule rafle d'otages juifs à Dijon en 1942






































































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