Inaugurée par Catherine Louis, ce mercredi 29 mars, à Dijon, l'exposition «Sports, sportifs et Jeux olympiques dans l’Europe en guerre (1936-1948)» circulera dans plusieurs collèges de Côte-d'Or en partenariat avec le Mémorial de la Shoah.
Suite à la désignation de Paris comme ville hôte des Jeux en 2024, une Semaine olympique et paralympique est organisée chaque année par le ministère de l'Éducation nationale en partenariat avec le mouvement sportif français. Cette année, elle se déroule du 3 au 8 avril.
Dans ce cadre, l'exposition «Sports, sportifs et Jeux olympiques dans l’Europe en guerre (1936-1948)» a été inaugurée, ce mercredi 29 mars 2023, à la Cité Henry Berger, à Dijon, par Catherine Louis (LCOP), vice-présidente du conseil départemental de la Côte-d'Or chargée de l'éducation, du sport et de la vie associative, et Dimitri Vouzelle, médiateur au Mémorial de la Shoah.
L'inauguration s'est déroulée en présence de Viviane Vuillermot (LCOP), conseillère départementale, de conseillers départementaux jeunes, de représentants de l’Éducation nationale, de la Légion d'honneur, de l'Ordre national du Mérite, du Souvenir français, de la Fondation Maréchal de Lattre, du comité de parrainage du concours national scolaire de la Résistance et de la Déportation ainsi que de personnels de collèges et de parents de conseillers départementaux jeunes.
L'histoire du Mémorial de la Shoah remonte à 1943
Fondé clandestinement en 1943, le Centre de documentation juive contemporaine se donne alors l'objectif de collecter des archives. «Il a un rôle d'histoire, de recherche qui a continué jusqu'à maintenant», signale Dimitri Vouzelle en rappelant le cheminement ayant abouti à la création du Mémorial de la Shoah.
En 1957, à Paris, est posée la première du Mémorial du Martyr juif inconnu accompagnant la dimension mémorielle.
En 2005, un musée consacré à l'histoire juive durant la Seconde Guerre mondiale est inauguré à Paris. Centre d'archives, lieu de mémoire, musée... l'ensemble prend le nom de Mémorial de la Shoah. L'établissement étudie désormais tous les génocides.
«Devoir de mémoire» et «devoir de connaissance»
Chaque jour, le Mémorial de la Shoah accueille des classes des premier et second degrés. Des ateliers historiques se tiennent avec les élèves, portant notamment sur les théories du complot, la désinformation, les préjugés...
Des séances hors les murs sont organisées dans toute la France pour sensibiliser et informer les élèves. «On parle souvent du devoir de mémoire. Il est aussi important de parler du devoir de connaissance, de travailler sur les sentiments, les émotions mais d'avoir aussi des faits précis», souligne Dimitri Vouzelle.
«Le sport, miroir des sociétés»
L'exposition «Sports, sportifs et Jeux olympiques dans l’Europe en guerre (1936-1948)» est issue de l'atelier «Le sport, miroir des sociétés».
«En glorifiant le corps des athlètes, les régimes totalitaires et autoritaires font des disciplines sportives des lieux d’embrigadement des populations, un terrain de propagande idéologique et un instrument au service d’une diplomatie agressive», explique le Mémorial de la Shoah. «Dans le même temps, le sport affirme un nouveau visage et devient un espace d’émancipation et de résistance au nazisme.» (
retrouver la fiche technique de l'exposition sur le site du Mémorial de la Shoah)
Partenariat entre le Mémorial de la Shoah et le Département
«Le Mémorial de la Shoah travaille avec d'autres entrées que les entrées classiques. Là, on travaille sur le sport, une entrée pertinente pour toucher davantage d'élèves et vraiment lutter contre toutes les discriminations», explique Dimitri Vouzelle.
L'inauguration de ce mercredi marque également «le point de départ concret du partenariat entre le conseil départemental de la Côte-d'Or et le Mémorial de la Shoah».
«Mettre en avant le rôle des sportifs dans la lutte contre le totalitarisme»
«Cette exposition nous donne à voir la place qu'ont occupé les Jeux dans l'histoire et notamment en temps de guerre. Elle sera également l'occasion de mettre en avant le rôle des sportifs dans la lutte contre le totalitarisme, la xénophobie et l'antisémitisme», développe Catherine Louis.
De plus, il s'agit de «mettre en avant le sport comme vecteur de valeurs républicaines et civiques».
Un futur passage de la flamme olympique en Côte-d'Or
«Le Département de la Côte-d'Or est en première ligne concernant Paris 2024», rappelle la vice-présidente puisque la collectivité a été labellisée Terre de Jeux. Des équipes viendront s'entraîner en Côte-d'Or.
Qui plus est, la flamme olympique parcourra le territoire durant une journée, entre la fin du printemps et le début de l'été 2024, afin de «mettre en valeur les sites les plus emblématiques». Elle terminera son passage à Dijon.
Exposition itinérante dans les collèges de Côte-d'Or
En amont de l'inauguration, les conseillers départementaux jeunes ont reçu une formation qu'ils restituent aussitôt en présentant tour à tour les 21 panneaux au public.
Durant la Semaine olympique et paralympique, l'exposition «Sports, sportifs et Jeux olympiques dans l’Europe en guerre (1936-1948)» circulera dans six collèges – Carnot, Saint-François et Saint-Bénigne à Dijon, La Croix des Sarrasins à Auxonne, Émile Lepitre à Laignes et Dinet à Seurre – où les conseillers départementaux jeunes interviendront de nouveau comme médiateurs auprès de leurs camarades.
L'exposition sera accueillie dans d'autres collèges du département après les vacances scolaires de printemps.
Jean-Christophe Tardivon