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10/09/2022 18:33

DIJON : Agnès Pannier-Runacher défend la sobriété énergétique

Accueillie par François Rebsamen aux Journées métropolitaines ce samedi 10 septembre, la ministre de la Transition énergétique a reconnu dans la Métropole de Dijon un «territoire leader» et a défendu l'approche gouvernementale de la crise énergétique.
«Nous vivons la crise énergétique la plus importante de ces cinquante dernières années. Nous sommes confrontés à un pays qui utilise l'énergie comme arme de guerre.» Par ces mots, Agnès Pannier-Runacher a «planté le décor de la transition énergétique» devant les élus des communes de la Métropole de Dijon.

Ce samedi 10 septembre 2022, la ministre de la Transition énergétique était l'invitée de François Rebsamen (PS, Fédération progressiste) aux Journées métropolitaines suivies par près de 200 personnes rassemblées au siège de la collectivité, des représentants des communes ainsi que des énergéticiens sans oublier les députés Benoît Bordat (Fédération progressiste) et Didier Martin (Renaissance).


Consommation d'énergie : objectifs -10% d'ici 2024 et -40% d'ici 2050


Alors que la Fédération de Russie réagit aux sanctions économiques infligées à la suite de son invasion de l'Ukraine en coupant le robinet du gaz en direction des pays de l'Union européenne, le gouvernement s'organise autour du mot d'ordre de «sobriété énergétique» adressé tant aux entreprises qu'aux ménages.

En clair, l'objectif à court terme est de réduire volontairement de 10% sa consommation d'énergie  sur les deux prochaines années (par rapport à 2019).

«Nous sommes également engagés dans une transition énergétique pour lutter contre le réchauffement», a rappelé Agnès Pannier-Runacher pour lier le sujet d'une moindre dépendance énergétique à des approvisionnements impactés par la situation en Ukraine et le sujet de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Ce que l'on peut résumer par un moindre recours aux énergies fossiles. Un objectif de moyen terme visant à diminuer de 40% la consommation d'énergie d'ici 2050 afin d'atteindre la neutralité carbone.

Pour cela, le gouvernement a retenu quatre leviers : la sobriété énergétique (changer de comportements), l’efficacité énergétique (changer de technologies), l’accélération du développement des énergies renouvelables (y compris comme sources de chaleur) et la relance de la filière nucléaire française (avec les réacteurs pressurisés européens de troisième génération ou EPR). «Le nucléaire est la première énergie bas carbone dont nous disposons dans ce pays», a insisté Agnès Pannier-Runacher.

Dijon, un «territoire leader» en matière d'énergie


La ministre a salué «la façon dont la Métropole de Dijon s'est emparée d'ores et déjà des sujets de la transition énergétique», en particulier son «avance» dans le projet de production d'hydrogène pour alimenter des bennes à ordures ménagères. «Cela fait de Dijon un territoire leader en la matière.»

Agnès Pannier-Runacher a même indiqué être venue «apprendre sur la façon dont, depuis vingt ans, ce territoire travaille sur la sobriété, sur l'efficacité énergétique». «Notre ambition au gouvernement, c'est de coconstruire les politiques, de contractualiser les politiques et d'être en appui de tous ceux qui seront sur le terrain et vont permettre de conduire ces transitions énergétiques et écologiques.»

«20 milliards d'euros ont été consacrés au bouclier énergétique»


Pour aider les collectivités en difficulté, le gouvernement a mis en place un «filet de sécurité» doté de 500 millions d'euros. «Une politique qui a vocation à se poursuivre.»

Concernant les ménages, «la France est le pays qui a été le plus loin en termes de protection des citoyens français, c'est plus de 20 milliards d'euros qui ont été consacrés au bouclier énergétique», a revendiqué la ministre. «C'est le pays qui enregistre le taux d'inflation le plus faible de l'ensemble des pays européens.»

En août 2022, l'inflation annuelle en France s'établissait à 6,5% quand la moyenne de la zone euro était de 9,1%. Au Royaume-Uni, l'inflation sur un an s'élevait à 10,1% en juillet dernier.

«Nous sommes en train de construire la résilience de notre pays»


Au chapitre de l'approvisionnement, la ministre estime que la France est «en avance» sur ses objectifs de stockage de gaz avant l'hiver avec l'équivalent d'un tiers de la consommation moyenne annuelle. Au niveau européen, les interconnexions pour transporter du gaz d'ouest en est fonctionnent «à plein».

«Nous sommes en train de construire la résilience de notre pays», a martelé la ministre, «nous sommes en train de limiter notre besoin de gaz russe». «Plus d'approvisionnement, plus de stockage, moins de consommation... c'est le scénario sur lequel nous continuons à travailler.»

«L'échelon territorial est un échelon vertueux»


Le président de la Métropole de Dijon s'est dit «rassuré» par les propos de la ministre : «le gouvernement a pris conscience, bien évidemment, de l'urgence climatique à laquelle nous sommes confrontés». «Nous savons très bien que c'est grâce à l'Europe que nous pourrons avancer.»

«L'échelon territorial est un échelon vertueux. L'expertise liée à la proximité (…) et surtout sur la répercussion sur la vie quotidienne de nos concitoyens est un point particulièrement important pour la conduite de toutes les politiques publiques. (…) L'échelon local a donc toute sa place dans l'élaboration concrètes de solutions pour réussir la lutte contre le changement climatique et la baisse drastique des émissions de CO2», a développé François Rebsamen.

État des lieux énergétique de la Métropole


À la suite d'une intervention étayée de la représentante du gouvernement, d'échanges nourris et de compléments d'informations locaux apportés par Jean-Patrick Masson (écologiste indépendant), vice-président de Dijon Métropole en charge de la transition écologique, les conseillers métropolitains et conseillers municipaux ont pu repartir en ayant en tête un état des lieux énergétique au niveau de la Métropole avant l'arrivée de l'hiver.

Centre de tri des déchets, collecte sélective des déchets ménagers, turboalternateur de l'usine d'incinération produisant de l'électricité, réseau de chaleur urbain, tramway, plan vélo, modernisation de la station d'épuration, piétionnisation du centre-ville de Dijon, réduction de la consommation de l'éclairage public... Ces différents aspects de la politique énergétique du Grand Dijon puis de la Métropole de Dijon ont été mis en avant comme facteurs de réduction de la consommation d'énergie à l'échelle de l'agglomération mais aussi comme élément d'attractivité du territoire.

Une centrale d'achat métropolitaine de l'énergie


De plus, la Métropole et les communes qui la composent ont sécurisé leurs achats d'énergie par des contrats courant jusqu'à fin 2025, ce qui permet d'atténuer le surcoût liés à l'envolée des prix du marché de l'énergie. D'autant plus que le recours à un réseau de chaleur urbain limite la consommation de gaz.

Rien que pour la Ville de Dijon, le coût du gaz devrait passer de 1,2 million d'euros en 2019 à 4 millions d'euros en 2023.

Au travers de la centrale d'achat métropolitaine, les tarifs de l'électricité sont fixés en rapport avec ceux de l'année précédente. Ainsi, pour 2023, le prix n'a «que» doublé par rapport à 2022 quand il a décuplé pour certaines collectivités se retrouvant à lancer des consultations en pleine crise.

«Nous apportons une certaine stabilité, une certaine visibilité, quant aux prix des charges pour les usagers», a souligné Jean-Patrick Masson en référence notamment aux bâtiments raccordés au réseau de chaleur urbain. Et d'assurer que la collectivité a «fait œuvre utile en matière d'écologie, en matière sociale et en matière d'économie».

Jean-Christophe Tardivon


















































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