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06/02/2023 19:57

DIJON : Aurore Bergé s'attaque aux inégalités d'emploi des femmes et des seniors

La présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale a participé, ce vendredi 3 février, à une table-ronde organisée par le MEDEF 21. Plusieurs dirigeantes ont pu proposer des solutions pour plus de mixité ou d'égalité dans les entreprises.
Parallèlement à la réforme des retraites, Aurore Bergé «se bat» pour développer l'emploi des femmes, tendre vers l'égalité salariale entre les hommes et les femmes et favoriser l'emploi des seniors.

Autant de sujets qui étaient au menu d'une table-ronde préparée par le MEDEF 21 et se déroulant, ce vendredi 3 février 2023, dans les locaux de la fabrique dijonnaise de pains d'épices Mulot et Petitjean.

Étape à Dijon lors d'un déplacement en Côte-d'Or


Auparavant adhérente des Républicains, Aurore Bergé a rejoint Emmanuel Macron en 2017, année de son élection en tant que députée des Yvelines. Réélue en 2022, Aurore Bergé est aujourd'hui présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.


La députée a été accueillie à Dijon par Didier Martin (RE, PR), député de la première circonscription de la Côte-d'Or où est situé le site de production de la Maison Mulot et Petitjean.

Faisaient partie de la délégation les députés Fadila Khattabi (RE) et Didier Paris (RE) ainsi que le sénateur François Patriat (RE), président du Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants au Sénat.

Après un temps de déjeuner avec des élus, Aurore Bergé a participé à la table-ronde dans les locaux mêmes de la Maison Mulot et Petitjean avant de poursuivre son déplacement en Côte-d'Or en allant à la rencontre d'une vigneronne.

«Je suis tombée dans le pain d'épices quand j'étais toute petite»


À peine Aurore Bergé arrive-t-elle dans les locaux de la Maison Mulot et Petitjean, que les échanges démarrent tambour battant lors de la visite du musée de cette entreprise du patrimoine vivant fondée en 1796. En effet, Catherine Petitjean, PDG de l'entreprise, aborde d'emblée les enjeux de transmission familiale et d'adaptation de l'outil de travail.

Ayant repris l'entreprise familiale en 1998, Catherine Petitjean prépare «une transmission sur plusieurs années» à sa fille benjamine Marie Dugourd.

«Je suis tombée dans le pain d'épices quand j'étais toute petite», explique la cheffe d'entreprise qui rend hommage à une femme célèbre, Marguerite III de Flandres qui, au XIVème siècle, a introduit le pain d'épices à la cour des ducs de Bourgogne.

«J'ai fait des études pour me laisser l'opportunité de pouvoir mon alternance en milieu agroalimentaire, de pouvoir reprendre [l'entreprise]», témoigne Marie Dugourd.

Aurore Bergé «se bat» pour «l'égalité salariale»


Avant d'écouter, longuement, les intervenants Aurore Bergé signale «se battre» pour «l'égalité salariale entre les femmes et les hommes, le droit à la carrière des femmes, le droit à la mobilité professionnelle des femmes» ainsi que pour «l'emploi des seniors».

«On a une exception française qui est un gâchis humain mais aussi économique phénoménal de considérer qu'à 55 ans, voire parfois avant, on n'est plus employable», ajoute-t-elle.

Le sujet de l'intégration des femmes dans les conseils d'administration


«J'ai eu la chance de naître dans une famille où les femmes jouaient un rôle», explique Catherine Petitjean qui salue ainsi «une culture familiale». Membre, du conseil d'administration de l'Association nationale des industries alimentaires (ANIA), la cheffe d'entreprise a vu des femmes prendre la présidence de Mars, Bel ou encore Mondelez.

«Le fait que ce soit naturel doit entrer dans les idées de la société. L'intégration des femmes dans les conseils d'administration ne se fait que si les hommes nous aident», analyse-t-elle. Et d'imaginer une réglementation calquée sur la parité en politique.

L'importance de l'entraide


Sophie Py, associée audit chez KPMG France, souligne l'importance de «l'entraide» entre femmes du monde de l'entreprise : «il faut oser, il faut être dans l'action».

À son tour, Carole Girard, entrepreneuse et présidente du réseau Femmes du MEDEF mis en place en Côte-d'Or en 2022, insiste sur «l'entraide» pour «se dire que tout est possible» ainsi que sur l'alternance vue comme «magnifique pour mettre un pied à l'étrier et bien formé les jeunes».

«J'ai toujours considéré que j'avais ma place dans un monde qui était relativement masculin», indique à son tour Nathalie Rigal, agent général de GAN Assurances. «Cette attitude-là a eu pour effet vis-à-vis des hommes d'avoir plutôt une certaine bienveillance.»

«Casser les codes du numérique»


Delphine Morandet, déléguée générale du réseau Femmes du Numérique au sein du syndicat du numérique Numeum et présidente de l'association Femmes et numérique, pose les enjeux de la féminisation de la filière et incite à «créer un écosystème vertueux».

La délégation régionale a mis en place en Bourgogne-Franche-Comté la plateforme Itinér'elles pour «casser les codes du numérique» avec des stages de découverte en entreprise s'adressant à des jeunes en formation ou à des personnes en reconversion professionnelle. «95% de ces personnes trouvent un emploi direct ou une formation», signale Delphine Morandet.

La déléguée générale encoure à «préparer les générations futures» notamment en favorisant l'émergence «des inventeurs et inventrices des cours d'école». «Nous travaillons avec l’Éducation nationale pour faire en sorte que, dès l'école, on parle de mixité, on parle de pourquoi travailler ensemble.»

«Tout le monde peut faire une école d'ingénieurs»


«Le savoir-être nous permet de transmettre le savoir-faire aujourd'hui», indique Noémie Guerrin, fondatrice du cabinet de conseil Santé du dirigeant, qui insiste sur les «softskills». «Je suis persuadée que, quand on imprègne les fonctions dirigeantes de certaines valeurs, on garantit cette culture-là au sein des structures», ajoute-t-elle.

«L’Éducation nationale est à l'origine de fausses représentations des métiers et de décalages en amont qu'on a du mal à récupérer ensuite, particulièrement dans l'industrie», alerte Sandrine Vannet, directrice générale de SEB.

En fonction de quoi, des salariées du groupe vont à la rencontre des collégiens pour sensibiliser au fait que «tout le monde peut faire une école d'ingénieurs». «C'est important d'avoir un vivier de femmes qui sort de l'école si on veut une vraie égalité à tous les niveaux.»

À cela s'ajoute des dispositifs de mentoring croisés et de validation des acquis de l'expérience pour faire gagner en qualification les personnels en entreprise.

Sur la question des inégalités salariales venant des différences d'attitude entre les hommes et les femmes au moment de revendiquer une rémunération ou une augmentation, Sandrine Vannet rappelle que «l'entreprise doit avoir sa propre grille [de salaires] et son organisation».

Xavière Castano, co-fondatrice de l'entreprise innovante en santé Crossject, partage son témoignage d'un parcours où elle a côtoyé de nombreuses femmes durant ses études pour se retrouver à être «la seule femme» dans des instances ou des groupes de travail.

Transmission des savoirs de salariés expérimentés à des plus jeunes


Pour aborder le sujet de l'emploi des seniors, le MEDEF a mis en place une opération «Regards croisés, ressources cachées» pour faire se rencontrer des demandeurs d'emploi de plus de 55 ans et des chefs d'entreprise pour «les désinhiber sur leur attitude», ainsi que le signale David Butet, président du MEDEF Côte-d'Or.

Cyrille Guiton, président de l'entreprise de construction Guiton et Cie comptant quarante salariés, apporte son témoignage concernant deux collaborateurs.

L'entreprise a recruté un chef de chantier de 59 ans – «il mériterait bien la retraite car la vie de chantier, c'est usant, mais c'est un vrai bonheur de l'avoir car c'est une mine de savoirs surtout sur des métiers à fort besoin de transmission» – pour l'associer en binôme à un jeune apprenti qui, lui, apporterait «le côté digital». Sauf que l'entreprise ne parvient pas à recruter le «jeune» souhaité.

Guiton et Cie a également recruté à mi-temps une dessinatrice d'architecture déjà à la retraite mais souhaitant poursuivre sa carrière. «Elle s'était formée au digital avec ses droits à la formation», explique Cyrille Guiton en soulignant l'objectif de former aux logiciels spécifiques un jeune collaborateur.

«Ces personnes seniors apportent dans les équipes plutôt jeunes une certaine confiance et une certaines sérénité», constate l'entrepreneur.

Aurore Bergé conclut la table-ronde en appelant les différents responsables à faire preuve de «vigilance» quant aux candidatures de femmes pour composer des groupes de travail mixtes ou pour répartir les responsabilités.

Jean-Christophe Tardivon

«Ce sont d'abord les femmes qui vont bénéficier de l'augmentation de la retraite minimale», déclare Aurore Bergé














































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