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15/07/2022 03:25

DIJON : Benoît Bordat démissionne de son mandat de conseiller municipal

Concerné par le cumul des mandats, le nouveau député de la Côte-d'Or a dû faire un choix. Localement, Benoît Bordat continuera de siéger dans le groupe d'opposition au sein du Département ainsi qu'il l'a signalé ce jeudi 14 juillet. À l'Assemblée nationale, il s'intéressera principalement aux questions de défense et de sécurité.
Élu le 19 juin dernier député de la deuxième circonscription de la Côte-d'Or, Benoît Bordat (Fédération progressiste) a fait ses premiers pas à l'Assemblée nationale dans les jours qui ont suivi.

Badge, mallette, bureau, collaborateurs... les aspects administratifs ont primé mais le nouveau député a rapidement été plongé dans le bain de la XVIème législature qui a démarré sur les chapeaux de roue avec le texte succédant à l'état d'urgence sanitaire.

Ce jeudi 14 juillet 2022, Benoît Bordat a répondu aux questions d'Infos Dijon concernant ce premier travail législatif ainsi que le choix fait pour se mettre en accord avec la loi sur le non cumul des mandats.


Le début du travail parlementaire


Le nouveau député siège dans le groupe Renaissance et a intégré la commission de la défense nationale et des forces armées présidée par Thomas Gassilloud (Renaissance).

L'élu côte-d'orien faisait partie des parlementaires respectivement reçus par Emmanuel Macron à l’Élysée et par Élisabeth Borne à Matignon pour motiver les troupes. Il a d'emblée pris des contacts avec différents ministres détenant les portefeuilles de l'Intérieur, des Armées et du Travail.

À l'Assemblée nationale, Benoît Bordat a échangé avec une collègue de la Fédération progressiste du Nord, Christine Decodts, ou encore avec la députée du Maine-et-Loire Stella Dupont, membre du mouvement écologiste En Commun, fondé par Barbara Pompili. Il signale aussi des échanges avec différents députés du Parti radical ou non-inscrits se revendiquant sociaux-démocrates.

Le député se veut «transparent», indiquant avoir voté pour Yaël Braun-Pivet (Renaissance) à la présidence de l'Assemblée nationale ainsi que pour des députés d'Ensemble - même pour Valérie Rabault (PS) - à des vice-présidences mais pas pour des élus de La France Insoumise ou du Rassemblement National.

«Je voulais que l'on reste sur des personnes qui s'inscrivent dans une dimension social-démocrate ou républicaine, de même à la commission», insiste-t-il.

«On doit être assez vigilant lors de la présence durant les votes»


Une fois ces désignations effectuées, «on a attaqué le projet de loi sécurité sanitaire dans les conditions qu'on connaît», relate Benoît Bordat. «Avec les collègues de la commissions des lois, il y avait des accords avec la NUPES qui  n'ont pas été respectés au moment des votes, ce qui a abouti au rejet de l'article pour le contrôle du passe sanitaire aux frontières. J'ai pourtant trouvé le ministre de la Santé assez pédagogue et dans le dialogue. Il y a peut-être des personnes de la majorité qui ont encore des réflexes de la précédente mandature».

De plus, 21 députés ont été désignés ministre sans que leurs suppléants ne puissent encore siéger, il manque donc 21 voix à la majorité déjà relative. «Cela crée une situation serrée où on doit être assez vigilant lors de la présence durant les votes». Des votes qui les 11 et 12 juillet derniers se sont terminés «à deux heures du matin».

Le paquet sur le pouvoir d'achat sera examiné dès la semaine prochaine et jusqu'au 6 août. Benoît Bordat compte plancher dessus «durant le week-end» prochain alors que déjà «des collègues envoient des propositions et des amendements».

Alors que la présence locale des parlementaires a fait débat lors de la campagne des législatives, le nouveau député constate bel et bien «une obligation du travail de parlementaire à Paris et une attente en circonscription où on a des maires qui font remonter des problématiques».

«J'ai fait le choix de quitter mon mandat le plus ancien, celui de la Ville de Dijon»


Avant l'élection législative, Benoît Bordat était conseiller municipal de Dijon depuis 2008, alors adhérent de Cap 21, siégeant dans la majorité conduite par François Rebsamen (PS, Fédération progressiste), et conseiller départemental de la Côte-d'Or depuis 2021, siégeant dans l'opposition à François Sauvadet (LCOP).

«Ça fait quatorze ans que je suis élu à la Ville de Dijon, un en seulement que je suis élu au Département. J'ai fait le choix de quitter mon mandat le plus ancien, celui de la Ville de Dijon. Je quitte ma fonction d'adjoint au maire et de conseiller municipal, je resterai au Département. Je suis attaché à ce qu'un parlementaire ait un mandat local», explique Benoît Bordat.

«Je remercie François Rebsamen de sa confiance, c'est lui qui m'a intégré sur la liste aux élections municipales en 2008, qui ma confié des délégations et a participé très largement à ma candidature aux élections législatives», poursuit-il.

Un choix qui relève du «crève-cœur» selon le Dijonnais qui signale avoir longuement réfléchi, échangeant avec le maire de Dijon ainsi qu'avec ses collègues de la municipalité. Depuis 2008, le conseiller municipal puis adjoint au maire et  délégué à la Métropole a travaillé sur les sujets ayant trait aux anciens combattants, au devoir de mémoire, à la défense nationale ou encore à l'agriculture péri-urbaine comme la renaissance du vignoble dijonnais et l'implantation d'une légumerie locale.

Une place se libère donc au conseil municipal. En référence à la liste de 2020, Philippe Thirion (Modem) devrait prochainement entrer au sein de l'assemblée dijonnaise.

«Je souhaite être constructif au Département»


«Il y a un an, on a réussi à faire basculer un canton, je ne peux pas partir tout de suite du Département», estime-t-il. En 2021, sur le canton Dijon 4, Benoît Bordat et Nuray Akpinar-Istiquam (PS) ont été élus conseillers départementaux face à Anne Erschens (LR) et Ludovic Rochette (alors divers droite).

Entre temps, Ludovic Rochette a lui aussi rejoint les soutiens d'Emmanuel Macron en adhérant à Horizons et devrait prochainement entrer au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté (lire notre article).

Benoît Bordat compte continuer de siéger dans le groupe d'opposition Côte-d'Or Terre d'Avenir, présidé par Christophe Avena (PS) et écrira prochainement à ses collègues pour expliquer son choix : «je rappelle qu'il y a un an [aux départementales], dans Côte-d'Or Terre d'Avenir, il y avait des candidats du Modem, qui étaient dans la majorité présidentielle et on avait soutenu Yolaine de Courson [NDLR : alors députée de la quatrième circonscription, soutenant l'action d'Emmanuel Macron]».

«Est-ce que la politique doit se concevoir de manière binaire ? Je souhaite être constructif au Département. C'est la méthode mise en place avec Christophe Avena», met en avant le conseiller départemental. «Il y a des commissions permanentes où on a voté 90 à 100% des dossiers», ajoute-t-il. Et de marteler : «il y a une manière de piloter les collectivités ou de gouverner qui doit être dans les échanges de manière constructive».

Jean-Christophe Tardivon


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