
«Il ne s’agit plus seulement de penser en termes de soins curatifs, mais également en termes de parcours de vie, de prévention active et de promotion de la santé», a déclaré, ce mardi 30 septembre, la directrice de l'ARS.
Le Palais des congrès de Dijon a accueilli, ce mardi 30 septembre 2025, les premières assises de la prévention et du dépistage, organisées à l’initiative du CHU Dijon Bourgogne. Un rendez-vous inédit qui a réuni élus, responsables hospitaliers, chercheurs et acteurs de santé autour d’un enjeu devenu central : faire de la prévention « l’affaire de tous ».
« La prévention, c’est l’affaire de tous »En ouvrant la séance, la maire de Dijon, Nathalie Koenders, a rappelé que la santé ne pouvait se limiter aux seuls murs des hôpitaux. « Si les établissements de santé sont en première ligne face aux problèmes sanitaires, la société entière doit être concernée. Parce que la prévention, c’est l’affaire de tous », a-t-elle insisté.
La maire de Dijon a également souligné le rôle de la collectivité dans l’accompagnement des politiques de santé publique : « Lorsque Dijon Métropole agit pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, lorsqu’elle déploie une stratégie alimentaire destinée à favoriser une alimentation saine pour tous, lorsqu’elle encourage l’activité physique pour toutes et tous, nous contribuons directement à améliorer la santé. »
Elle a enfin salué « l’engagement quotidien des soignants, chercheurs, personnels techniques et administratifs », rappelant que 2025 marque « le 80e anniversaire de notre système de santé, un héritage exemplaire et performant ».
Un CHU moteur d’une nouvelle dynamiquePour Freddy Serveaux, directeur du CHU de Dijon, la création de ces assises s’imposait comme une évidence. « Le modèle de santé français, particulièrement performant dans le champ du curatif, a atteint des limites. Face au vieillissement de la population, au développement des maladies chroniques et aux contraintes économiques, il doit être réinterrogé en profondeur », a-t-il déclaré.
Selon lui, la prévention constitue désormais « le gage de défense du système de santé solidaire ». S’appuyant sur la richesse de l’écosystème dijonnais, il a mis en avant « la concentration incroyable d’efforts scientifiques, intellectuels et professionnels » portée par l’Université de Bourgogne, l’UFR des sciences de santé, l’INSERM et de nombreux partenaires régionaux.
« C’est la collaboration étroite entre le CHU et l’université qui garantit une formation solide des jeunes professionnels de santé », a-t-il souligné, avant de remercier les organisateurs et les équipes mobilisées « en quelques mois seulement », preuve de la dynamique collective autour de cet événement.
L’ARS veut territorialiser la préventionPour Mathilde Marmier, directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS), ces assises s’inscrivent dans la transformation nécessaire du système de santé : « Il ne s’agit plus seulement de penser en termes de soins curatifs, mais également en termes de parcours de vie, de prévention active et de promotion de la santé. »
Elle a insisté sur la nécessité de « territorialiser les politiques de santé » et de renforcer les coopérations : « L’objectif est de faciliter les partenariats, de les encourager, voire de les susciter, pour que la prévention prenne corps concrètement dans chaque territoire. »
Parmi les priorités évoquées : la lutte contre les maladies chroniques, la santé mentale et l’adaptation des interventions aux âges de la vie. « L’obésité, les cancers, les pathologies cardiovasculaires sont des enjeux majeurs. Ils sont évitables pour partie, et nous devons mobiliser tous les leviers », a-t-elle indiqué.
La santé mentale a aussi été mise en avant, en lien avec la grande cause nationale 2025. « Avec un taux de décès par suicide supérieur à la moyenne nationale, notre région doit redoubler d’efforts », a rappelé Mathilde Marmier, citant le rôle du CHU dans le développement de dispositifs comme
Vigilance ou les actions auprès des jeunes.
Enfin, elle a élargi la réflexion aux enjeux transversaux : « Le numérique doit être au service de la prévention. Télé-expertise, télésuivi, coordination… ce sont des leviers puissants pour renforcer l’action collective. »
Manon Bollery











