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08/05/2023 15:29

DIJON : Commémoration de la Victoire du 8 mai 1945

Une cérémonie était organisée au monument aux morts de Dijon, ce lundi 8 mai. Le préfet s'est fait l'écho du message du gouvernement : «Souvenons-nous enfin du sang versé, il fut le prix de notre liberté».
Les représentants des autorités civiles et militaires ont commémoré, ce lundi 8  mai 2023, la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie lors d'une cérémonie au monument aux morts de Dijon, situé cours général de Gaulle. Une journée ensoleillée sous les drapeaux, avec un public fidèle.

Le 78ème anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945 était présidé par Franck Robine, préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté. Parmi les personnalités étaient présents Benoît Bordat (FP) et Fadila Khattabi (RE), députés de la Côte-d’Or, Océane Charret-Godart (PS), vice-présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, François Rebsamen (PS, FP), maire de Dijon, le général François Santarelli, commandant en second de la région de gendarmerie de Bourgogne-Franche-Comté, le colonel Pierre Egret, commandant en second de l’école de gendarmerie de Dijon,  et le lieutenant-colonel Étienne Royal, délégué militaire adjoint de la Cote-d’Or.

En présence d'associations et d'élèves


Plusieurs associations étaient également représentées par Christophe Henart, président du comité d’entente dijonnais des anciens combattants et victimes de guerre, Philippe Colot, président du comité du Souvenir français, Jean-Paul Mugneriet, président de la section côte-d’orienne de l’union nationales des sections de parachutistes de Côte-d’Or, et Joëlle Cornu, présidente de la fondation Maréchal de Lattre de Tassigny.

Des élèves du collège des Lentillères, de la cité scolaire Montchapet et de la classe citoyenneté du collège Saint-Joseph ont participé à la commémoration par des lectures de texte et le chant de «La Marseillaise», traduite également en langue des signes. Une innovation qui remonte à l'hommage aux victimes du terrorisme du 11 mars dernier (lire notre article).

La Marine nationale à l’honneur


Des médailles des réservistes volontaires de défense et de sécurité intérieure, échelon bronze, ont été remises à deux femmes qui encadrent le stage de préparation marine à Dijon : Aurélie Tessier, enseigne de vaisseau de première classe, et Chloé Sloma, second-maitre.

Ce centre, créé en 1974, à Dijon, a permis de former plus de 2.000 Bourguignons.

À ce titre, des élèves de la préparation militaire marine était présents lors de la cérémonie.

Des inquiétudes sur l'évolution de la guerre en Ukraine


Jean-Louis Nageotte, président des anciens combattants, a lu le message des associations de l'union française des associations de combattants et de victimes de guerre (UFAC).

Dès le début de son propos, Jean-Louis Nageotte s'est concentré sur la guerre en Ukraine : «malheureusement, ce conflit a été enclenché par un des alliés de 1945. (…) Alors que nous pensions ces images définitivement proscrites, c’est à nouveau le triste cortège de morts, des réfugiés avec la détresse humaine et les destructions, avec des risques considérables d’une amplification ou d’une extension dont les conséquences potentielles seraient terribles».

«Mourir pour que d’autres puissent vivre libre»


Le préfet Franck Robine a lu le message du gouvernement : «Souvenons-nous enfin du sang versé, il fut le prix de notre liberté. Mourir pour que d’autres puissent vivre libres, c'était le prix exorbitant dont plus de 10 millions de soldats alliés se sont acquittés. Un prix qui, hier comme aujourd’hui, augmente à chaque renoncement, à chaque fois que nous oublions notre passé» (voir ci-dessous).

La cérémonie au monument aux morts s'est terminé par des dépôts de gerbe de fleurs, la sonnerie « aux Morts », une minute de silence, le chant de «La Marseillaise» puis les honneurs au drapeau tricolore. Les différentes autorités ont ensuite salué les porte-drapeaux des associations patriotiques.

Texte et photographies
Sabrina Dolidze

Message de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et de Patricia Mirallès, secrétaire d’État aux Anciens Combattants et à la Mémoire, à l’occasion du 8 mai 2023

8 mai 1945, il y a 78 ans : l’Allemagne nazie capitule devant les Alliés réunis à Berlin. C’est la Victoire.

Ce jour-là, les forces de la liberté triomphent non seulement contre une armée, mais aussi contre une idéologie qui écrasait l’Europe et la liberté de ses peuples. Après six années de guerre, l’écho de l’Armistice se répand partout sur le continent, apportant aux peuples la joie de la Libération, et la fierté d’avoir vaincu.

Après six années de terreur, la lumière se lève enfin sur tout un pays, révélant à la fois l’opprobre de ceux qui ont collaboré, et le courage de ceux qui ont résisté pour permettre la Victoire.

Il y a 80 ans, l’année 1943 fut une année terrible. La répression s’accroît, l’extermination des Juifs d’Europe et des opposants au régime nazi bat son plein. Pourtant, le cours de la guerre change. A l’Est, les armées nazies ont perdu la bataille de Stalingrad. Au sud, les Alliés ont débarqué en Afrique du Nord. Ils le feront bientôt en Italie. La Corse est libérée en septembre. Nos outre-mer se distinguent dans les trois océans et notamment dans les Antilles et en Guyane par la Dissidence opposée à Vichy. La deuxième division blindée du général Leclerc est créée, elle débarquera quelque mois plus tard en Normandie, avant de libérer Paris, puis Strasbourg. Il n’y a plus une parcelle de notre territoire où l’on ne compte de résistants à l’occupant.

Chacun peut ressentir que le destin des armes a basculé. Même si la lutte sera encore longue : « L’épreuve présente n’est pas terminée, mais voici qu’au loin se dessine la fin du pire drame de notre histoire », indique le général de Gaulle aux Français libres et aux Français occupés dans son message du 14 juillet 1943.

La Résistance s’unit partout en France, et, sûre de l’issue finale du combat, s’engage dans l’élaboration de ce qui réunira les Français après la guerre. Les ombres qui pèsent sur le destin de la Nation s’éclaircissent assez pour qu’un dessein pour la France d’après-guerre puisse commencer à être tracé.

Avec la fin du conflit apparaissent de nouveaux défis pour reconstruire l’Europe, pour renouer avec la démocratie et pour soutenir nos soldats qui poursuivent le combat dans une guerre qui n’est pas encore achevée en Asie. Il faudra enfin tirer les conséquences des échecs militaires de 1940 pour renforcer les armées de la France face aux menaces qui la visent. Hier comme aujourd’hui, c’est un combat que nous ne devons pas perdre de vue.

Avec la Victoire, vient aussi le retour des prisonniers, des déportés et la longue attente de ceux qui ne reviendront pas, ayant sacrifié leur vie pour notre liberté. Enfin, il y a tous ceux que plus personne n’attend, car ils ont été déportés par familles entières dans des convois vers l’Est, qu’un holocauste achevait.

Ecoutons les survivants et les vétérans qui nous transmettent la mémoire de leurs compagnons, pour que leur témoignage ne disparaisse pas avec eux et qu’il inspire ceux qui s’imaginent leur liberté pour définitivement acquise.

Souvenons-nous enfin du sang versé : il fut le prix de notre liberté. Mourir pour que d’autres puissent vivre libres : c’était le prix exorbitant dont plus de 10 millions de soldats alliés se sont acquittés. Un prix qui, hier comme aujourd’hui, augmente à chaque renoncement, à chaque fois que nous oublions notre passé.

Au bout, le 8 mai 1945 offrit la plus grande gloire du monde aux femmes et aux hommes qui n’avaient pas cédé. La Victoire leur offrit la liberté.

Vive la République.
Vive la France.