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26/03/2022 19:49

DIJON : Déplacement «hors les murs» de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale

Ce mardi 22 mars à Dijon, le député Didier Martin a guidé Roland Lescure auprès de quatre entrepreneurs du secteur de l'agroalimentaire en présence du sénateur François Patriat.
Depuis le milieu des années 2010, on ne dit plus «le marché de gros» de Dijon mais «le Marché de l'Agro». L'implantation de nouvelles entreprises de l'agroalimentaire a donné une nouvelle direction à cet espace autour de la rue de Skopje, en bordure de la zone d'activité économique Cap Nord.

Ce mardi 22 mars 2022, Didier Martin (LREM), député de la première circonscription de la Côte-d'Or, a organisé pour Roland Lescure (LREM) la visite de quatre entreprises du Marché de l'Agro avec une configuration et une densité dignes d'un déplacement ministériel.

Député et président de la commission des affaires économiques



Ancien strauss-kahnien ayant rallié En Marche dès 2016, Roland Lescure est  député de la première circonscription des Français de l'étranger (Canada et États-Unis) et président de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale. Dans le cadre de la campagne d'Emmanuel Macron, il copilote le groupe de travail planchant tout particulièrement sur l'économie.

Avec ce déplacement «hors les murs» de la commission des affaires économiques, il s'agissait pour Roland Lescure de faire le bilan de l'action législative et gouvernementale depuis 2017 en allant à la rencontre d'entrepreneurs en compagnie de Didier Martin donc ainsi que de François Patriat (LREM), sénateur de la Côte-d'Or.

Les Salaisons dijonnaises se spécialisent de plus en plus


Dirigeant des Salaisons dijonnaises et représentant de la cinquième génération, Arnaud Sabatier accueille la délégation pour sa première étape afin de présenter cette entreprise familiale connue pour son jambon persillé. Les Salaisons dijonnaises emploient cent personnes sur six sites, produisent notamment 1.000 tonnes de jambon persillé chaque année et réalisent un chiffre d'affaire de 22 millions d'euros.

Les produits – qui sont aussi les jambons secs et jambons blancs – partent dans les supermarchés français et auprès des grossistes. «On a spécialisé les sites de production, on a gagné en maintien du savoir-faire. Aujourd'hui, être multi-produits, c'est impossible, on spécialise encore plus», souligne l'entrepreneur, «on a formalisé les process».

Les Salaisons dijonnaises ont bénéficié de 180.000 euros de France Relance sur un investissement de 600.000 euros pour automatiser la préparation des viandes et les cuissons. «On était sur une technique des années 80, on est passé sur une technique des années 2020», s'enthousiasme le dirigeant

«Ça apporte une différence gustative d'avoir du porc coureur»


La plupart des porcs viennent de Bourgogne – voire même du Morvan au travers d'un partenariat avec dix éleveurs en plein air – ainsi que de Bretagne. «Sur le jambon sec, ça apporte vraiment une différence gustative d'avoir du porc coureur», précise Arnaud Sabatier, «les porcs sont beaucoup plus gros, ça fait de beaux jambons».

«On est un intervenant régional avec une diffusion nationale», résume Arnaud Sabatier qui a pour objectif d'obtenir une indication géographique protégée (IGP) Bourgogne tout en devant faire face à la réduction des sels nitrités – «on est au minimum» – et des emballages plastiques.

Durant les échanges, Arnaud Sabatier suggère à l'économiste de réfléchir à l'exonération de l'impôt sur les sociétés les sommes versées dans les fonds propres d'une entreprise familiale : «c'est la force des entreprises».

«Accroître la marque France à l'export»


Roland Lescure indique travailler sur les leviers pour «accroître la marque France à l'export» en prenant l'exemple de la structuration en filière des producteurs de Comté. François Patriat rappelant avoir signé «l'arrêté Comté» en 2002 quand il était ministre de l'Agriculture.

Arnaud Sabatier répond à propos du jambon persillé que «chaque pays ayant ses spécificités alimentaires, ça s'exporte difficilement ; on a une image gastronomique plus que de produits français. (…) C'est un des plus petits marchés de la charcuterie». «Ça fait partie de mes produits fétiches», indique Roland Lescure qui s'approvisionne sur un marché à Paris.

La succes story des graines germées de Vitalfa


Fondée en 1986 par Françoise Flamand, Vitalfa produit aujourd'hui des pousses végétales et des graines germées sur 1.500 m² à destination de grossistes ou de restaurants. À Dijon plus particulièrement, on trouve les barquettes Vitalfa à l'épicerie spécialisée l'Eau vive, à Monoprix ou encore à Grand Frais.

Le principe est de relever en couleur et en goût les salades avec des pousses ou germinations de capucine, choux, betterave, petits poids, lentilles , haricots mungo ou encore poireaux. Pour cela, des graines, des automates, de l'eau et de l'électricité. «C'est un produit naturel», indique François Flamand à ses visiteurs en soulignant qu'une partie de la production se fait en culture biologique.

L'entreprise produit 10.000 barquettes par jour, emploie 15 personnes et réalise près de 3 millions d'euros de chiffre d'affaire annuel.

«C'est du travail et de la passion»


Partie de presque rien, à une époque où les produits végétaux n'étaient pas aussi demandés qu'aujourd'hui, Françoise Flamand a conçu elle-même les premières automates pour faire germer les graines. Au cours de la visite, Roland Lescure salue une entrepreneuse «visionnaire». «C'est du travail et de la passion», abonde François Patriat.

«C'est l'amour du produit», réagit avec modestie Françoise Flamand qui préfère mettre en avant «la valeur nutritive» des graines germées – «produit vivant jusqu'au bout» – en se revendiquant de l'agriculture.

Apidis est déjà à l'étroit dans sa nouvelle miellerie


La visite se poursuit à pied, au pas de charge, en direction de la nouvelle miellerie d'Apidis de 12.000 m², construite en 2018 et inaugurée le 12 octobre dernier (lire notre article). La délégation est accueillie par le directeur général Thomas Decombard qui représente la cinquième génération de l'entreprise familiale fondée en 1980.

Au travers de différentes marques, Apidis vend 5.000 tonnes de miel produit par une centaine d'apiculteurs français tout en conservant en propre 4.500 ruches. Spécialisée sur les miels monofloraux et monoorigines, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 19 millions d'euros en 2021 – dont 25% à l'export (Koweit, Japon, Malaisie...) - avec un objectif de 30 millions d'euros d'ici 2030. Le site dijonnais emploie 48 personnes.

Apidis a bénéficié d'une subvention de France Relance de 90.000 euros sur un investissement de 350.000 euros pour acquérir un robot de conditionnement. «Superbe installation», lance Roland Lescure en découvrant des locaux qui se révèlent déjà trop étroits.

L'enjeu de la traçabilité


Dans un contexte de concurrence du «miel» chinois, la bataille de la traçabilité Union européenne/hors Union européenne, remportée par la voie législative en mai 2020 pour une obligation au 1er janvier 2021, attend d'être concrétisée par la voie administrative puisque les décrets d'application ne sont pas encore publiés.

L'entreprise effectue en interne l'analyse pollinique des miels fournis par les apiculteurs pour en vérifier l'origine ainsi que la qualité. À cela s'ajoute les contrôles externes des services vétérinaires.

«Vous êtes beaucoup contrôlés ?» s'enquiert François Patriat, ancien vétérinaire de profession. «Ça n'arrête pas !» souffle Thomas Decombard.

Les Caves Carrière et leurs 4.000 références de vins


L'ancien footballeur professionnel Éric Carrière s'est reconverti dans le monde du vin en créant en 2016 une entreprise éponyme d'e-commerce de vins dont l'entrepôt, mais aussi la boutique physique, la terrasse et le salon de dégustation, est implantée au sein du marché de l'agro.

«On a choisi le marché de l'agro parce qu'on avait besoin d'espace», indique Éric Carrière en présentant l'activité, «en priorité, d'espace de stockage». «La vision que l'on a, c'est la qualité du stock et la possibilité d'offrir à nos clients des vins différents de millésimes plus anciens, cela signifie d'être capable de les conserver et d'avoir de la place», souligne l'entrepreneur qui se sent déjà à l'étroit.

Les Caves Carrière proposent 4.000 références, emploient vingt salariés et réalisent un chiffre d'affaires annuel d'environ 10 millions d'euros.

L'innovation technologique du e-commerce


Éric Carrière accueille la délégation en faisant donc visiter l'impressionnant stock de cartons plutôt que la boutique et ses flacons. Les élus voyagent alors au travers des terroirs au gré des appellations. «C'est énorme !» constate François Patriat.

Si la qualité et la variétés des références font partie des atouts essentiels d'un e-commerce de vins, la présentation et l'innovation technologique sont également prépondérantes. La délégation découvre ainsi le studio permettant de réaliser des images numériques à 360° des bouteilles et un dispositif de visio-conférence en pied.

La série de visites se termine autour d'une dégustation d'un puligny-montrachet premier cru, en référence à la Saint-Vincent tournante qui s'est déroulée à Corpeau et Puligny-Montrachet quelques jours auparavant. Et François Patriat de glisser : «quand je bois du vin, je bois du territoire».

Jean-Christophe Tardivon

Selon Roland Lescure, «on peut mieux faire en France pour accompagner les entreprises»


Didier Martin prend «le pouls des entreprises»


François Patriat dénonce la «faute démocratique grave» de Gérard Larcher



























































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