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06/09/2021 19:28

DIJON : Des chants patriotiques ont résonné dans les jardins de la préfecture

«La vie publique a besoin régulièrement de rites, de symboles pour rendre visible aux yeux de tous les valeurs qui nous sont communes», a déclaré Fabien Sudry qui a invité les maires et responsables publics à célébrer la République le 4 septembre dernier à la préfecture de la Côte-d'Or.
Incursion dans le passé : «La République nous appelle, sachons vaincre ou sachons périr», scandait le «Chant du départ» écrit en 1794 pour célébrer la victoire face aux monarchies encerclant la France.

Saut dans le temps : le 2 septembre 1870, Napoléon III est capturé par les Prussiens à Sedan. Le Second Empire tombe. Le 4 septembre, Léon Gambetta proclame alors la République depuis l'Hôtel de ville de Paris. Suivent des élections qui décident de la paix, l'insurrection de la Commune de Paris en 1871 puis l'adoption des lois constitutionnelles de 1875. La république s'installe durablement en France, enterrant toute possibilité de restauration monarchique.


Maires, responsables publics et soignants célèbrent la République


Retour au présent : le «Chant du départ» et la date du 4 septembre ont été choisis par le préfet de la Côte-d'Or pour célébrer une république menacée de séparatismes.

Le 24 août dernier, la loi confortant le respect des principes de la République a été adoptée (dite aussi loi «contre le séparatisme»). Ainsi que l'édicte le texte qui s'équilibre entre la demande du président de la République et les inflexions des parlementaires, il s'agit d'un «contrat d'engagements pour le respect des valeurs de la République et des exigences minimales de la vie en société».

Ce samedi 4 septembre 2021, cinq chants, patriotiques et opératiques, ont résonné dans les jardins de la préfecture alors que près de 300 personnes étaient rassemblées au mot d'ordre «Vive la République». Les élus au premier chef (parlementaires, maires, représentants des collectivités territoriales...) ainsi que des serviteurs de l’État sans oublier des personnels médicaux et paramédicaux dans le contexte de la crise sanitaire.

Chacun d'entre eux a été salué par le préfet, accompagné de son épouse, avant de rejoindre les jardins. Là, les participants ont été accueillis par les élèves de l’École des Métiers qui ont servi un cocktail déjeunatoire.

Le cuisinier de la préfecture et les serveurs de l’École des Métiers


Les élèves étaient encadrés par Audrey Clusel et François Hau, enseignants en hôtellerie-restauration, et Philippe Kohser, encadrant technique sur un chantier d'insertion. Dix-neuf jeunes étaient mobilisés, inscrit en BTS, bac pro et chantier d'insertion. Ils ont mis en place les différents points du buffet ainsi que les boissons et verres.

«On fait des interventions extérieurs, des services de cocktail déjeunatoires, dînatoires. Ça rentre complètement dans ce que l'on attend d'eux en travaux pratiques délocalisés», a expliqué Audrey Clusel.

Certains élèves viennent d'effectuer leur rentrée et ont été d'emblée plongés dans ce lieu prestigieux. Construit entre 1756 et 1760, l'hôtel Bouhier de Lantenay est la résidence du préfet de la Côte-d'Or depuis une décision en 1800 de Napoléon Bonaparte, alors Premier consul de la République. Le Département de la Côte-d'Or en est le propriétaire depuis 1811.

«On leur a montré les premières pièces, le jardin ; ils ont été visité les cuisines aussi. C'est un environnement qui ne connaissent pas, c'est une découverte», a indiqué Audrey Clusel.

«Pour les gens du chantier aussi – puisqu'il y a des Syriens, des Somaliens – pour eux se retrouver là, il y avait un peu de stress. C'est bien l'intérêt de ce genre de manifestation. Ils voient les gens arriver en costume, quand on vient de pays où on connaît la guerre, se retrouver avec des gens qui ont la chance d'avoir des endroits privilégiés, ça les impressionne», a ajouté Philippe Kohser.

Les mets ont été préparés par Bertrand, chef de cuisine de la préfecture de la Côte-d'Or depuis 23 ans. «Il y a beaucoup de choses : des brochettes de poulet à l'indienne, des magrets de canard à la provençale, des acras de morue, des beignets de crevette, des quiches, des pizzas, des canapés. L'important est que cela puisse être consommé debout, sans assiette, rapide et chaud», a-t-il détaillé.

«La République, c'est une exigence»


En prenant la parole, Fabien Sudry a évoqué le «bonheur» et «l'honneur» de recevoir les personnalités présentes. Ayant pris ses fonctions de préfet de la  région Bourgogne-Franche-Comté et préfet de la Côte-d'Or en pleine crise sanitaire, le 24 août 2020, il s'agit là d'un des premiers temps de convivialité et de fraternité depuis. L'accès à l'événement se faisait sur présentation du passe sanitaire, permettant de se passer de masque à l'extérieur.

Ayant rappelé la date anniversaire du 4 septembre 1870, le préfet a souligné que «la vie publique a besoin régulièrement de rites, de symboles pour rendre visible aux yeux de tous les valeurs qui nous sont communes».

«La République, c'est une exigence, c'est une transmission aussi que nous devons aux plus jeunes. J'ai eu l'occasion de saluer de jeunes maires, je l'ai fait avec le plus grand plaisir ; je vois que le renouvellement est assuré. C'est aussi, la république, une volonté jamais achevée, qui est toujours à reconquérir. Elles reposent sur vous tous dans la vie de tous les jours. Nous sommes ici rassemblés dans nos différentes responsabilités», a développé le préfet.

En résumé, l'événement a été organisé «pour honorer la France, notre pays bien aimé, et célébrer la République dans la diversité de nos engagements, de nos responsabilités, parfois bien sûr de nos philosophies respectives».

Lyrisme et patriotisme


Au programme du moment musical : la chanson «Douce France» de Charles Trenet (1947), l'air «Ah que j'aime les militaires» issu de l'opéra-bouffe «La Grande-duchesse de Gérolstein» de Jacques Offenbach (1867), l'air «Salut à la France» tiré de l'opéra-comique «La fille du régiment» de Gaetano Donizetti (1840), le «Chant du départ» qui a été écrit en 1794 par Étienne Nicolas Méhul pour la musique et Marie-Joseph Chénier pour les paroles.

L'hymne national «la Marseillaise» (écrit par Claude Jospeh Rouget de Lisle en 1792, orchestré par Hector Berlioz en 1830), largement repris par les participants, a conclu l'événement .

Ces chants à «tonalité bleu-blanc-rouge» ont été choisis par Viviana Amodeo, directrice de l'École Supérieure de Musique de Bourgogne-Franche-Comté. Parmi les 120 étudiants de l'école, Viviana Amodeo a sélectionné Sofie Garcia, soprano, et Carole Alonso, pianiste, «deux merveilleuses musiciennes», pour cette cérémonie estivale teintée de solennité.

Jean-Christophe Tardivon





































































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