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06/05/2023 15:26

DIJON : Des manifestants perturbent l'anniversaire de la Cité de la Gastronomie

Une centaine de personnes opposées à la réforme des retraites se sont rassemblées sur le parvis et certaines ont pu se glisser à l'intérieur du hall, ce samedi 6 mai. «C'est nous qui subissons, aujourd'hui, ces perturbations qui sont inutiles», a déclaré François Rebsamen.
Actualisé : Un policier a été blessé, ce samedi 6 mai.
Une rumeur a terni la fête, ce samedi 6 mai 2023, au moment de célébrer le premier anniversaire de l'ouverture de la Cité internationale de la gastronomie et du vin de Dijon.

Les jours précédents, des opposants à la réforme des retraites ont fait circuler sur les médias sociaux la rumeur de la venue, à Dijon, du président de la République pourtant invité au couronnement de Charles III, à Londres, au même moment.

Toujours est-il qu'une centaine de personnes se sont rassemblées sur le parvis de l'UNESCO pour un concert de casseroles et que quelques-unes se sont immiscées dans le public pour s'exprimer au moment des discours officiels.


Concert de casseroles à l'extérieur


À l'extérieur de la Cité de la Gastronomie, avant même le lancement des festivités, une centaines de personnes – dont certaines avec des chasubles et des drapeaux des syndicats CGT et Solidaires – étaient présentes tandis que des agents de la police nationale et de la police municipale restaient à bonne distance.

Puis, à partir de 10 heures 30, les événements se sont enchaînés : une banderole «La retraite à 60 ans» a été installée sur le pont de la voie ferrée surplombant la rue Monge, une autre banderole «On a la dalle, dévorons les capitalistes» a été déployée sur le parvis au moment où Nathalie Koenders (PS), première adjointe au maire de Dijon, dévoilait, stoïque, le panneau marquant le départ du sentier Félix Batier.

Le concert de casseroles, de sifflets et de vuvuzelas a démarré tandis que les policiers se positionnaient au milieu du parvis et que public et personnalités regagnaient le hall du bâtiment, le premier jalon de l'anniversaire étant posé.

Tension à l'intérieur


À l'intérieur, la tension est montée crescendo alors que les représentants de l’État, des collectivités et des acteurs de la Cité de la Gastronomie prenaient place sur une estrade, autour de 11 heures, pour prononcer les discours officiels.

Il y avait là Franck Robine, préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, Océane Charret-Godard (PS), vice-présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, François Rebsamen (PS, FP), maire de Dijon, Nathalie Koenders, François Deseille (Modem), adjoint au maire délégué aux finances et à la CIGV, et William Krief, président du groupe K-Rei qui gère le Village gastronomique.

«Bravo François !»


À peine les discours avaient-ils débuté qu'un tintamarre se faisait entendre dans le hall et contre les vitres d'un accès situé sur le côté près desquelles les manifestants avaient pu accéder.

De très ironiques «Bravo François !» ont fusé parmi les manifestants disséminés dans le public, applaudissant à tout rompre pour couvrir l'orateur en scandant «L'argent public, pas pour les riches !» puis le refrain des Gilets jaunes «On est là ! Même si Macron n'l'veut pas, nous, on est là !»

Des agents de la police nationale sont intervenus à l'extérieur en usant de gaz lacrymogènes et des agents de la police municipale à l'intérieur tandis que certains participants à l'anniversaire commençaient à en venir aux mains avec les manifestants.

Ponctuellement, des applaudissements de la part du public venaient en réponse au chahut des opposants à la réforme des retraites. Au pied de l'estrade, la tension a gagné de jeunes enfants, en pleurs.

«J'avais pris position contre le report de l'âge de la retraite», a rappelé François Rebsamen


«Le droit de manifester existe dans notre pays. Pour ceux qui confondent le pays avec une dictature, ils ont la preuve, que c'est nous qui subissons, aujourd'hui, ces perturbations qui sont inutiles parce que, personnellement, ça ne changera rien à la face des choses mais j'avais pris position contre le report de l'âge de la retraite. Ils ne le savent même pas et ils ne le lisent même pas, ils ne pensent qu'à perturber, qu'ils continuent», a réagi François Rebsamen, préférant se concentrer sur l'anniversaire.

Cependant, le maire de Dijon a glissé une incise dans son discours pour répondre au sujet de «l'argent public» : «ici, il y a eu 250 millions d'euros d'investissement qui ont été faits par Eiffage et il y a eu quelques dizaines de millions d'euros d'investissement par le groupe K-Rei. Mais, ici, à la différence des autres cités des vins, il n'y a pas eu de fond public. C'est un partenariat public-privé qui s'est mis en place et la Ville supporte, en réalité, tout ce qui est culturel. On le sait bien, ce n'est pas avec la culture qu'on va faire du bénéfice, surtout nous, puisque, à Dijon, pour la plupart des cas, parce qu'on veut qu'elle soit accessible à tous, la culture est gratuite».

Et de signaler que deux éléments du patrimoine sont accessibles gratuitement sur le site de la Cité internationale de la gastronomie et du vin : la chapelle Sainte-Croix-de-Jérusalem et la Chapelle des Climats de Bourgogne.

Un Gilet jaune provoque une bousculade


Alors que le discours de François Rebsamen était déjà avancé, vers 11 heures 15, un Gilet jaune bien connu, vêtu d'un t-shirt bleu-blanc-rouge, a chargé, lentement mais sûrement, en direction de l'estrade, entraînant avec lui des policiers municipaux qui ont peiné à le maîtriser alors qu'il arrivait à proximité du verre de 100 litres contenant «le plus grand kir du monde».

«Calmez-vous, calmez-vous», exhortait François Rebsamen depuis la tribune. Une demande relativement entendue puisque le Gilet jaune a fini par s’asseoir sur l'estrade, interrompant son mouvement.

Selon nos informations, l'homme, se plaignant d'une douleur au genou, a été pris en charge par les policiers municipaux et a pu repartir ensuite.

«81 litres de blanc-cassis, pas pour l'extérieur»


Le kir géant ayant échappé à la bousculade, le maire de Dijon a mis en avant Dominique Leray, artisan souffleur de verre, ayant réalisé le verre ballon contenant 81 litres d'aligoté et de crème de cassis.

Passé le moment d'incrédulité, le public a repris ses applaudissements de soutien. «81 litres de blanc-cassis, c'est pour vous, ce n'est pas pour l'extérieur», a glissé François Rebsamen en s'adressant aux participants à l'anniversaire.

Deux interpellations autour de la Cité de la Gastronomie


À l'extérieur, les agents de la police nationale ont procédé à deux interpellations, entraînant un appel à rassemblement devant le commissariat de police de la part de Solidaires 21 (lire le communiqué).

Autour de midi, la plupart des manifestants avaient quitté les lieux tandis que les festivités de l'anniversaire commençaient à battre leur plein.

Actualisé : Le mardi 9 mai 2023, la direction départementale de la sécurité publique de la Côte-d'Or a indiqué qu'un policier avait été blessé lors du rassemblement devant la Cité de la Gastronomie.

Jean-Christophe Tardivon

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